Devenu seul roi des Huns après avoir assassiné son frère, Attila mènera de nombreuses campagnes dévastatrices contre l’Empire romain, étendant son pouvoir sur une grande partie de l’Europe centrale.
Esclave de Rome durant son enfance, il connaît bien son adversaire et c’est en fin stratège qu’il défie les Empires d’Orient et d’Occident qui le surnommeront « le Fléau de Dieu »… Semant la terreur parmi ses ennemis, il mourra dans des circonstances mystérieuses en 453. Son puissant royaume ne lui survivra pas…
Principalement connu par des sources grecques et romaines, Attila est dépeint comme un barbare furieux et sanguinaire, ce que semblent confirmer les sources ecclésiastiques incomplètes et disparates… L’emplacement de son tombeau comme celui de sa capitale restent encore à ce jour inconnus… Pourtant, des sources germaniques et scandinaves en font un personnage bien plus subtil, fort éloigné des écrits chrétiens… Attila n’en reste pas moins l’une des figures majeures de l’antiquité tardive qui a marqué ses contemporains et fait frémir les écoliers…

Passionné d’histoire, Jean-Pierre Pécau se propose de nous en dresser un portrait contrasté… Chef de guerre inspiré, cruel avec ses ennemis, il fut aussi fin diplomate et ébranla les murailles d’un empire arrivé à son crépuscule… Le scénariste est peu dissert sur son enfance et la succession trouble qui suivit la mort de son oncle, Ruga, qui vit la couronne échoir à Attila et son frère Bleda. L’épisode de la mort de Bleda sous la lame de son frère est quant à lui dépeint de façon percutante, évoquant le Mariage Pourpre du Game of Thrones de George R. R. Martin, donnant corps au meurtre fratricide dont on ignore aujourd’hui encore, et pour toujours sans doute, comment il fut perpétré. Bien que nécessairement dense de par la pagination de l’album, le récit s’avère aussi convaincant qu’entraînant, montrant comment Attila étendit sa domination sur des peuples disparates, s’entourant sagement de conseillers issus de plusieurs ethnies. Sujette à caution et divisant les historiens, faute de sources historiques, les circonstances de la mort d’Attila son elles aussi dépeinte de façon convaincantes et referment fort logiquement l’album.
Rehaussé par les couleurs de Bertrand Denoulet, le trait puissant de Dragan Paunovic retranscrit la violence de l’épopée d’Attila et l’âpreté des combats. Ses cadrages ébouriffants dynamisent le récit et mettent en valeur tant l’intelligence que la brutalité de celui qui fit trembler Rome et étendit son empire…

Second opus d’une série captivante, Attila nous esquisse le portrait contrasté d’un homme devenu roi à la mort de son oncle et qui ébranla les murailles d’un empire romain agonisant.
Après avoir été esclave de Rome, et après être devenu seul roi des Huns après avoir tué son frère Bleda, Attila pilla et força les empereurs romains d’Orient et d’Occident à lui verser de lourds tributs. S’appuyant sur les populations autochtones, il étendit les frontières de son puissant royaume mais son empire ne lui survivra pas…
Malgré une pagination étriquée, Jean-Pierre Pécau parvient à esquisser le saisissant portrait de celui qui fut surnommé le Fléau de Dieu et qui terrifia ses contemporains par sa barbarie mais dont l’intelligence, les compétences de chef de guerre, de diplomate et de meneur d’hommes ont indéniablement contribué à forger sa légende… Considéré comme un barbare par la chrétienté, Attila n’est pas moins célébré en héros en Roumanie après avoir été le personnage de sagas germaniques et scandinaves. Le dessin puissant de Dragan Paunovic sert remarquablement ce récit épique et sanglant qui comble les zones d’ombres de l’histoire de façon pour le moins convaincante…
- Nous marchons vers le sud, vers la ville des villes, et personne ne pourra nus arrêter !
- Personne n’a jamais abattu les murailles de Constantinople, Attila.
- Personne, vraiment ? Moi, si. En rêve, et mes rêves deviennent toujours réalité.dialogue entre Attila, roi des Huns, et Edécon, roi des Scyres