Londres, 1896. Le docteur Jekyll est obsédé par l’idée que plusieurs personnalité puisse cohabiter dans un même corps. Aussi a-t-il mis au point une potion à même de séparer son bon côté de son côté sombre, donnant naissance au monstrueux Mister Hyde avec qui il partage tour à tour la même enveloppe corporelle corps…
L’honorable docteur et son double maléfique communiquent par message laissées dans le pommeau de leur canne. Hyde raconte les crimes et les horreurs qu’il commet lorsqu’il prend possession de son corps… Mais Jekyll désigne à Hyde l’identité des femmes qui l’ont humilié et dont il souhaite secrètement se venger… Pour soulager sa conscience, il se confesse au diacre de sa paroisse… Quelques jours plus tard, le Docteur Jekyll est présenté par un ami commun à Amelia Dyer, une jeune artiste fascinée par les meurtres de Jack l’Eventreur et qui semble tout connaître de son sombre…
Après et
Frankenstein - Au nom du père qui revisitait avec audace et inventivité les chefs d’œuvres de Bram Stoker et de Mary Shelley, Marco Cannavo et Corrado Roi s’emparent d’un nouveau chef d’œuvre de la littérature fantastique,
L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de mister Hyde de Robert Louis Stevenson…

Car il ne s’agit pas là d’une adaptation à proprement parler, mais bien d’une relecture qui mêle le récit aux meurtres perpétrés par Jack l’Eventreur à travers une jeune femme inquiétante qui lui voue une passion morbide… Ce télescopage de crimes bien réels et de personnages issus de la littérature fantastique donne naissance à une historie d’autant plus singulière et passionnante que Jekyll n’est pas le personnage lisse du roman, s’effaçant peu à peu de Hyde… Hyde est certes sa part sombre qui se laisse aller à ses plus bas instincts… Mais celui qui le pousse à commettre ses crimes sordides n’est autre que le bon docteur Jekyll, écartelé entre sa morale et ses désirs inavouables… Le scénario de l’album est ainsi plus tortueux et malsain encore que celui du roman de Stevenson, renforçant les analogies avec
le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde, fascinant roman qui pourrait faire l’objet d’une prochaine relecture, qui sait ? Pour couronner le tout, les auteurs nous livrent dans ce roman graphique une possible origine de la dualité du personnage central du récit en la faisant remonter à ses traumatismes de l’enfance, bien enfouis dans les méandres labyrinthiques de sa psyché tourmentée.
L’approche graphique de Corrado Roi exerce sur le lecteur une étrange fascination. L’artiste italien retranscrit avec force l’atmosphère poisseuse du roman avec un formidable travail sur les ombres et la lumière réalisé avec des lavis saisissants. Chaque case est composée avec le plus grand soin, comme un tableau à l’atmosphère sombre et oppressante. Dans chacune d’elle, le bien et le mal semble se livrer à une danse tout à la fois malsaine et macabre… Retranscrivant l’ambiance de l’album et l’ambivalente dualité de Jekyll et de Hyde, la couverture s’avère quant à elle être des plus réussies.

Après leurs fascinants albums librement inspirés du Dracula de Stoker du Frankenstein de Shelley, Marco Cannavo et Corrado Roi s’emparent à présent d’un autre monument de la littérature fantastique : L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de mister Hyde de Robert Louis Stevenson…
Fasciné par la dualité de l’âme, le Docteur Jekyll tente de séparer les deux parties, sombres et lumineuses, de son être. Il donne ainsi naissance à l’affreux Mister Hyde… Mais l’homme n’en reste pas moins particulièrement ambigu puisque s’il prend connaissance des crimes et horreurs perpétrés par son double maléfique lors de ses virées nocturnes, il lui désigne certaines cibles dont il souhaite secrètement voir souffrir… Un jour, l’un de ses amies lui présente la troublante Amelia Dyer, une jeune artiste fascinée par les crimes de Jack l’Eventreur…
Avec audace et inventivité, Marco Cannavo revisite le roman de Stevenson, mêlant les personnages fictifs du roman et un autre, bien réel et tout aussi sulfureux, qui a marqué son époque et dont l’ombre menaçante n’a cessé d’inspirer romanciers, cinéastes, scénaristes et créateurs de jeux de société : Jack l’Eventreur… Ce télescopage fascinant s’intéresse au Mal, montrant qu’on ne peut réduire un homme à sa part lumineuse ou à sa part maléfique : tout un chacun abrite en soin sein un sombre passager qui peut le pousser à des actes violents, comme le souligne l’auteur sa post-face. Et c’est dans cette zone grise que naissent les monstres… Le formidable travail de Corrado Roi sublime ce récit malsain et dérangeant grâce à de somptueux lavis magnifiquement exécutés qui nous montrent à travers la danse macabre à laquelle se livrent l’ombre et la lumière, celle qu’exécutent le bien et le mal…
« - … et après lui avoir sectionné deux doigts avec les dents, mon complice lui a fracassé le crâne. Absolvez-moi aussi, diacre, je me sens spirituellement souillé par les actes de mon ami.
- Au nom de Dieu, tes… vos pêchers sont absouts. ». Tous les fous de Londres échouent dans cette église. Au moins le Dr Jekyll m’amuse avec son imagination fertile.
dialogue entre le Dr Jekyll et le diacre de l’église St John