1969. Elève boursier issu d’un milieu très modeste, Mehdi Khatib fait sa rentrée à Lyautey, lycée français de Casablanca où il débarque flanqué d’une petite valise et de deux dindons…

Avide de savoir, le jeune garçon venu d’un village au pied de l’Atlas peine à se faire à l’établissement où se côtoient enfants issus de la bourgeoisie française, marocaine ou étrangère. Il peine à trouver sa place, à comprendre les codes et les usages en vigueur dans son nouvel établissement. Seul élève du lycée à ne pas rentrer chez lui, l’établissement le case dans la famille Berger qu’il va apprendre à connaître et à apprécier…

Carbone s’empare du roman plein d’humour et de tendresse de Fouad Laroui qui nous raconte une année d’un jeune garçon féru de lecture qui quitte son village natal pour intégrer le prestigieux lycée français de Casablanca.

Pour tisser ce récit initiatique, le romancier s’est inspiré de sa propre enfance, puisant dans ses souvenirs pour donner au récit toute son authenticité. La scénariste parvient à retranscrire les sentiments confus d’un jeune garçon bougrement attachant… On sourit plus d’une fois devant ses répliques de Mehdi, tout à la fois délicieusement naïves et follement rafraîchissante, si décalées qu’elles sidèrent parfois son entourage alors que le jeune homme ne comprends pas toujours les allusions et moqueries dont il est parfois victime. Il y a un tel décalage entre le milieu social dont il est issu et celui, élitiste et privilégié, où ont grandi ses camarades de classe. Comprendre le fonctionnement de l’école ne sera pas une mince affaire… Mais, élève aussi intelligent que brillant, il finira par en comprendre les codes et les usages, même si certaines remarques le blessent parfois. Sans en avoir pleinement conscience, Mehdi est le trait d’union entre deux mondes et entre deux cultures… On ressent dans l’histoire l’amour du romancier pour la langue de Molière que l’on retrouve dans les lectures et les vers déclamés par le collégien ou dans les tirades hallucinées des surveillants ou du directeur de l’établissement…

Plein de sensibilité et réhaussé par les teintes sépias d’Alessandra Alexakis, le trait de BeneDi met en scène avec tendresse ce jeune garçon déraciné qui découvre avec appréhension et émerveillement ce lycée dans lequel il allait poursuivre ses études. La dessinatrice italienne esquisse avec art le portrait de ces improbable surveillants, tous plus gentiment barrés les uns que les autres. Les émotions ressenties par Mehdi sont retranscrites avec une rare acuité, accentuant avec force du récit.

Porté par l’humour et la tendresse de Fouad Laroui, Carbone signe une captivante adaptation de son roman éponyme.

Elève brillant et prometteur, Mehdi Khatib intègre le prestigieux lycée français de Casablanca. Boursier, il découvre un monde où se côtoient des élèves venus de la grande bourgeoisie française ou marocaine. Au fil des jours, il apprend les codes et les usages de son nouvel établissement, si éloignés de ceux de son village natal situé sur les contreforts de l’Atlas.

Le scénario de Carbone retranscrit avec finesse l’humour et la tendresse qui innerve le roman. Le dessin généreux BeneDi met en scène la formidable galerie de personnages né sous la plume du romancier, des camarades de classes aux improbables surveillants et leurs discours truculents. Une année chez les Français est un album profondément touchant riche en émotions qui nous raconte le choc des cultures à travers les yeux d’un enfant découvrant un autre monde…

- Eh bien, fils, tu t’es bien intégré ? Tu n’est plus l’oiseleur frappé de mustisme que tu étais le premier jour…
- Ça va mieux, monsieur, merci.
- Tant mieux. Tu es sur la voix royale. Terminus : Polytechnique !dialogue entredialogue entre le directeur et Mehdi