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Entretien avec Fabrice Linck
interview accordé aux SdI en juin 2013


Bonjour et merci de vous prêter au petit jeu de l’interview…
Question liminaire : êtes-vous farouchement opposé au tutoiement ?

Absolument pas.

Meci bien ! Peux-tu en quelques mots nous parler de toi(parcours, études, âge et qualités, passions, numéro de carte bleue ou de comptes numérotés en Suisse ou aux îles caïmans, derniers tableaux du peintre flamand Andries van Eertvelest vendus…)?
Alors… Fabrice Linck, 43 ans, scénariste d’une part, graphiste/webdesigner de l’autre. Je n’ai pas été particulièrement persévérant au niveau mes études : niveau Bac +2 en communication puis direction les librairies. J’ai vendu des livres dans différentes enseignes pendant une quinzaine d’année au total avant de revenir vers la com dans une toute petite agence (en fait nous sommes 2 pour l’instant) et de tenter l’aventure BD. Je suis passionné de sport en général et de football en particulier, de polars en tout genre, de bande dessinée et j’aime les apéros interminables.

Enfant, quel lecteur étais-tu? Quels étaient alors tes livres de chevet?
Classique… très classique ! « Le Club des Cinq », « Les Six Compagnons » et d’autres bouquins des bibliothèques rose et verte pour commencer, Tintin, Astérix, Gaston Lagaffe et consorts, offerts par parrains et marraines ensuite, puis plus tard, « La Nuit des Enfants Rois » de Bernard Lenteric, dégusté le soir, à l’insu de mes parents et grâce à un rayon de lumière diffusé par un lampadaire situé à côté de la fenêtre de ma chambre.

Recherches pour le tome 1 de Wild Wild East © Vanessa CardinaliEn 2009 paraissait Sideline, ton tout premier album… A-t-il été difficile de passer de l’autre côté de la barrière et de devenir auteur?
En fait, Sideline est mon quatrième album. Avant ça, j’avais travaillé sur une BD éditée pour le centenaire du RC Strasbourg et sur deux tomes de « Hors Jeu ! », la bd officielle du LOSC Lille Métropole. Trois projets dans le monde du foot qui m’ont permis de faire mes armes. « Sideline » (réédité par Hugo BD sous le titre « Business Football Club ») est né juste après avec l’envie d’écrire un polar divertissant dans le monde du foot, sans pour autant être lié à un club. J’ai proposé le projet à l’éditeur de « Hors Jeu ! » qui a accepté le défi, puis plus tard à Hugo BD, label BD de Hugo et Cie, un éditeur qui fait plein de choses dans le monde du sport.

Le premier opus de Wild Wild East publié par les toutes jeunes Editions du Long Bec vient de paraître… Comment se réveille-t-on un matin avec l’idée étrange de créer le premier western fantasy (pardon eastern) alsacien?
La première envie, c’était d’écrire un scénario qui n’aurait pas de lien dans le monde du sport. Nous nous étions mis d’accord avec Vanessa Cardinali de travailler sur un western fantasy et j’ai eu envie de le situer dans la partie de l’univers que je connais le mieux : l’Alsace. Lorsque j’ai rencontré Eric Catarina, le fondateur des Editions du Long Bec, je lui ai naturellement proposé le projet. Il a immédiatement été intéressé par l’idée qui collait parfaitement à sa ligne éditoriale : « l’Alsace comme vous ne l’avez jamais lue ».

Comment as-tu rencontré Vanessa Cardinali qui signe les dessins de l’album?
Nous nous sommes rencontrés dans une crêperie à Angoulême il y a 4 ans, au cours d’un petit repas organisé par des connaissances communes. Vanessa m’a montré son book, je lui ai parlé d’un projet et au dessert, on a décidé de bosser ensemble.

Peux-tu en quelques mots nous faire le pitch de l’album qui va nous donner à voir l’Alsace comme on ne l’a jamais vu…
Paul et Leo, deux acteurs de théâtre plus que médiocres, décident de mettre fin à leur carrière le jour où, défigurant allègrement un Cyrano de Bergerac monté à leur sauce, ils sont interrompus par un jet de tomate intempestif. Ils n’ont pas le temps de s’interroger sur la suite à donner à leur carrière, car, non loin d’eux, une jeune femme – Stella – est attaquée par un bande de cowboys malfaisants. Paul intervient immédiatement, ou du moins essaye, Leo finit par le suivre. Les bandits fuient et Stella décide d’engager Paul et Leo pour l’escorter jusqu’à sa destination finale (Roadburg, la plus grande ville de la région), sans révéler à ses nouveaux gardes du corps le but de son périple… Les aventures commencent, tout au long desquelles, nos héros traversent un Far East rappelant furieusement quelques coins d’Alsace et finissent par dévoiler chacun leur tour leurs inavouables secrets…

Recherches pour le tome 1 de Wild Wild East © Vanessa Cardinali Tu t’es amusé à glisser dans ton histoire des clins d’œil à des figures de l’histoire locale ou à des hauts lieux touristiques locaux, conférant une dimension ludique pour vos lecteurs alsaciens… Comment s’est fait le choix des lieux et personnages historiques mis en scène?
Pour les lieux, ce sont des endroits qui correspondent à différentes périodes de ma vie. Pour les personnages historiques euh… je dirais qu’ils se sont imposés d’eux-mêmes. Je n’ai pas l’impression d’avoir vraiment fait un choix…

Comment s’est organisé ton travail avec Vanessa Cardinali? Du synopsis à la planche finalisée quelles furent les différentes étapes de votre travail?
J’ai commencé par écrire un synopsis et une description des personnages à partir desquels Vanessa a « designé » les différents protagonistes. Puis je lui ai fait parvenir le scénario par « tranches » de 5 ou 6 planches. Pour tous ces éléments, j’ai d’abord rédigé en français avant de traduire en anglais, Vanessa et moi étant parfaitement incapables de nous exprimer dans la langue de l’autre. Vanessa m’envoyait ensuite un layout de chacune des pages, y incorporant d’éventuels changements qu’elle me proposait. Une fois d’accord sur le contenu définitif (ce qui se faisait facilement et rapidement dans l’immense majorité des cas), nous décidions que Vanessa passait au dessin définitif, puis à la couleur.

Une suite est-elle déjà sur les rails?
Sur le principe, oui. Une nouvelle aventure WWE est d’autant plus sur les rails qu’elle fait l’objet d’un jeu dont le gagnant (ou la gagnante) sera un des personnages principaux de ce deuxième album (le jeu est disponible sur www.wildwildeast.net). Dans les faits, rien n’est encore écrit (donc encore moins dessiné) puisque cette histoire se construira vraiment autour de ce nouveau personnage principal inspiré par le gagnant ou la gagnante, qui sera connu à la mi-août.

As-tu d’autres projets sur le grill ?
Oui. Plusieurs Bd qui seront publiés aux Editions du Long Bec... Dans le désordre : un polar vitaminé, une nouvelle aventure façon Wild Wild East et une histoire de zombies qui paraîtra en septembre 2013 (Zombie Walk). D'autres projets sont au programme, mais il encore un peu tôt pour en parler.

encrage de la planche 10 du tome 1 de Wild Wild East © Vanessa CardinaliTous médias confondus, quels sont tes derniers coups de cœur ?
La série « Homeland » (je sais, je ne suis pas le seul ), « 7 détectives », que j'ai lu tardivement et qui, pour moi, est de loin la meilleure BD de la série « Sept » aux Editions Delcourt et « The Golden Age », l'album de Woodkid.

Y a-t-il une question que je n’ai pas posée et à laquelle tu souhaiterais néanmoins répondre ?
Non

Pour finir et afin de mieux te connaître, un petit portrait chinois à la sauce imaginaire…

Si tu étais…


un personnage de BD: Bragon, le chevalier quasi retraité de la Quête de l'Oiseau du Temps
un personnage mythique: Ulysse, avec une petite préférence pour celui du 31ème siècle...
un personnage de roman: Lazslo Kreisler, un des personnages principaux de « L'Aliéniste », l'excellent polar de Caleb Carr
une chanson: « I want you back » des Jackson 5, pas forcément ma cam à la base, mais elle me rappelle des tonnes de bonnes soirées.
un instrument de musique: la batterie, même si je suis incapable d'en jouer
un jeu de société: Risk, parce que j'y ai probablement joué des milliers de fois
une recette culinaire: la moussaka, spécialement si elle est préparée par ma chérie
une pâtisserie: la tartelette aux noix de pécan... j'en salive rien que d'y penser.
une ville: Stockholm... Je n'y suis allé qu'une fois, mais j'y retournerai
une qualité : la loyauté
un défaut: la susceptibilité
un monument: la cathédrale de Strasbourg... Chaque fois que je passe devant, je prends quelques secondes pour l'admirer.
une boisson: le picon bière, boisson officielle des footballeurs en Alsace
un proverbe : un bon coup de coussin fait mieux que le médecin !



Un grand merci pour le temps que tu nous as accordé!

Merci à toi de t'être intéressé à notre travail !!

Fabrice Linck en pleine séance de travail
Le Korrigan