Bonjour et merci de te (re)prêter au petit jeu de l’interview…
Avec plaisir !

Peux-tu en quelques mots nous parler de toi ? (parcours, études, âge et qualités, passions, numéro de carte bleue ou de comptes numérotés en Suisse ou aux Îles Caïmans?)
J’ai à présent 42 ans au compteur. J’ai fait des études d’économie et ai travaillé successivement comme chercheur universitaire, conseiller dans une grande entreprise publique puis dans un cabinet ministériel. Parallèlement je me suis lancé petit à petit dans l’écriture de scénarios (ma passion) et je vis à présent depuis 5 ans exclusivement de l’écriture. A ce jour, j’ai une petite trentaine d’albums à mon actif.
Tous ceux qui ont appris mon numéro de compte aux Bahamas sont morts dans d’étranges circonstances, donc je préfère me taire pour vous éviter ce sort…

Euh… oui, c’est mieux ainsi… hum…
Tu as commencé dans la BD avec une série concept ambitieuse et originale : Pandora Box. Sont venus ensuite de nombreuses séries, certaines intimiste (Quelques jours ensemble, le Gardiens des enfers…) ou d’autres au contraire grand public. Quel effet cela fait-il de t’être retrouvé aux commandes d’un album de XIII Mystery (le Colonel Amos) mis en image par l’immense François Boucq ?
Travailler avec François a été un vrai bonheur. J’avais un peu d’appréhension car tout le monde m’avait dit qu’il avait tendance à réécrire l’entièreté du scénario, mais il a respecté le mien à 100%. Mieux même, il en a dit beaucoup de bien un peu partout, ce qui me rend très fier  ! Nous nous sommes très bien entendus et j’espère que nous aurons encore l’occasion de collaborer. Franchement, avoir un album dérivé d’une série culte comme XIII avec François Boucq au dessin, c’est un rêve éveillé. D’autant plus que Jean Van Hamme est l’idole de ma jeunesse!

Et quelle est l’idole de ton âge mûr ?
Je suis toujours un grand fan de Jean Van Hamme ! Je vais souvent relire certaines scènes pour voir comment il a fait pour résoudre tel ou tel problème, etc. Son découpage est vraiment d’une efficacité extraordinaire.
Pour citer quelques autres noms, pas vraiment des idoles mais des gens dont j’apprécie énormément le travail (dans mon domaine, la BD franco-belge), il y a les deux Fabien(s) : Nury et Vehlman.
Dans d’autres domaines, j’admire les créateurs de séries TV telles que Dexter, Borgen, Breaking Bad, Walking Dead (le comics également), etc etc. Je suis également fan du romancier Ken Follett.
Au niveau cinéma, j’ai revu récemment « Slumdog millionaire » et c’est un sacré, sacré bon film !!!
Enfin, dans un tout autre domaine, je suis fan de Stromae, de Nadal et des Diables Rouges  !

Quelles sont pour toi les grandes joies et les grandes difficultés du métier de scénariste de BD?
Je dirais que la grande difficulté, c’est qu’on part à chaque fois de rien. La fameuse « page blanche », parfois on a vraiment beaucoup de mal à la remplir. D’autant qu’il ne suffit pas de la remplir, il faut également la remplir de manière originale… L’acte de création est difficile et peut se révéler angoissant et nerveusement épuisant, d’autant plus que j’ai tendance à être très critique envers moi.
Ce qui est dur également, c’est que la plupart du temps on est seul, et qu’il faut avoir de l’auto-discipline. La solitude peut être pesante, et c’est pour ça que je suis en recherche de co-écriture pour l’instant. J’ai ainsi plusieurs projets en cours avec Gihef qui, en plus d’être sympa et talentueux, est Bruxellois comme moi, ce qui facilite les choses. J’ai aussi co-écrit un album avec Christophe Bec pour sa série « Carthago Adventures », et je vais également lancer quelque chose avec L.-F. Bollée…
Ce qui m’amène à la première joie : celle de pouvoir côtoyer et travailler avec des gens sympas, dans un métier de passionnés. Dont certains m’ont fait rêver quand j’étais jeune. J’ai déjà dit que le fait de travailler avec Van Hamme, par exemple, c’était un peu comme si mon fils jouait au foot avec Ronaldhino. Outre tous les dessinateurs avec lesquels j’ai déjà travaillé dans ma petite carrière de scénariste, j’ai également eu l’occasion de bavarder en tête à tête avec des gens comme Cosey, Giraud, Yann, Dany, etc etc.
Ensuite, il y a bien évidemment le fait de créer. Quand on arrive à un résultat pas trop mauvais, qu’on se dit « tiens, là, il y a quelque chose », c’est un petit sentiment agréable.
Une autre joie, c’est celle de voir ses idées prendre vie grâce aux dessinateurs ! La sortie de l’album est toujours un moment spécial également, une espèce d’accouchement. On a travaillé des mois, voire des années sur un projet, et enfin il existe concrètement. Quand l’album rencontre un certain succès (critique ou commercial), c’est aussi assez sympa à vivre. Il y a des retours de lecteurs qui peuvent être très agréables, voire touchant. Après avoir lu « Quelques jours ensemble », un lecteur m’a adressé un message disant « Plus que vous dire « bravo », j’ai envie de vous dire « merci » ! », ça fait chaud au cœur !
Ce que j’apprécie aussi énormément, c’est la liberté dont je dispose. Je définis mes horaires comme je le veux ; je peux aussi travailler quasiment n’importe où, c’est une grande chance !
Enfin je peux aussi passer d’un domaine à un autre et m’intéresser à plein de sujets différents. Faire du repérage est très sympa aussi. Quand j’ai écrit le scénario des « Gardiens des enfers », j’ai visité un phare hanté au Pays de Galle pour me documenter ! Qui d’autre qu’un auteur de BD peut déclarer ce genre de choses dans ses frais professionnels !

Le second opus d’Ars Magna vient de paraître. Se déroulant dans les années 40, la série donne au lecteur la furieuse envie de visiter (ou de revisiter) Bruxelles, personnage à part entière, dont tu mets en relief certains point d’histoire méconnues du grand public. Comment est née cette série? Qu’est ce qui t’a donné envie de t’immiscer dans les interstices de l’histoire de la ville et de sa Grand Place pour tisser cette histoire teintée d’ésotérisme?
Tout a commencé lorsque j’ai entendu parler d’une théorie selon laquelle les statues de la Grand Place de Bruxelles avaient une signification alchimique, et que les différents bâtiments formaient une espèce de grimoire de pierre. J’ai trouvé cette idée très intéressante, et j’ai bâti mon histoire là-dessus.

Si le mélange d’histoire et d’ésotérisme évoque immanquablement le Da Vinci Code, tu as truffé ton récit de références et de clins d’œil à des œuvres populaires tel le premier volet des aventures d’Indiana Jones dont ton héros. Il semble exister entre ton héros et l’aventurier-archéologue une certaine filiation, même si Philippe Cattoir s’engage dans l’action à reculons… Comment as-tu pensé ce personnage de professeur?
J’assume vraiment la référence à Indiana Jones, je cite même « le professeur Jones » dans l’histoire en guise de clin d’œil. C’est d’ailleurs comme ça que j’ai pitché la série à l’éditeur : « Indiana Jones à Bruxelles » ! Cependant, mon personnage est probablement plus proche de Robert Langdon (le héros du Code Da Vinci), plus intellectuel et moins physique qu’Indiana Jones. Dans mon histoire, c’est le personnage féminin qui occupe le premier rôle dans les scènes d’action. Ça me semblait plus logique qu’un professeur d’université soit quand même moins à l’aise quand ça bastonne ! Sophie par contre est une vraie dure. Elle a dû s’occuper du garage de son père et a rejoint la résistance. A deux, ils se complètent donc bien !

Avoir donné le rôle de « l’homme d’action » à une femme relève-t-elle d’une forme de militantisme? Où en est la société belge quant à l’égalité homme / femme sur les salaires ou dans la représentation nationale (instances dirigeantes ou autre) ? (En France c’est toujours un éternel débat sans que l’on n’avance vraiment sur le sujet…)
Militantisme, c’est un bien grand mot, même si je suis très sensible à la cause, d’autant plus que mon épouse est échevine (l’équivalent de conseiller municipal) de l’égalité des chances. Je voulais surtout sortir un peu des stéréotypes et changer un peu la dynamique entre le héros et l’héroïne.
La situation en Belgique est comparable à la France, je pense, dans le domaine de l’égalité hommes-femmes, pas mauvaise mais il y a encore moyen de faire mieux. Au niveau du gouvernement fédéral, on ne doit pas être loin de la parité, mais par contre dans les grandes entreprises ce n’est pas encore ça, et des écarts salariaux subsistent encore entre hommes et femmes.

On imagine que l’écriture de cette fresque historico-occulte a nécessité de nombreuses lectures. Quelles furent tes principales sources documentaires, sérieuses ou farfelues?
En ce qui concerne le Bruxelles ésotérique, il y a « Les mystères de Bruxelles » de Daniel-Charles Luytens, «Lecture alchimique de la Grand-Place de Bruxelles » et « Histoire secrète de Bruxelles » de Paul de Saint-Hilaire, « Bruxelles maçonnique – faux mystères et vrais symboles » de Jean Van Win, etc.
Au niveau historique, mes principales sources ont été « les maisons de la Grand Place de Bruxelles » (de Cordeiro, Hennaut, Heymans, Lambert, Laoureux, Soenen, Vanrie et de Ghellinck) et « Le bombardement de Bruxelles par Louis XIV et la reconstruction qui s’en suivit » (de Culot, Hennaut, Demanet et Mierop). J’ai également lu de nombreux livres sur Bruxelles durant la seconde guerre mondiale et bénéficié de conseils de plusieurs historiens spécialisés dans l’histoire de Bruxelles.
Enfin, je me suis également beaucoup documenté sur un sujet que je ne peux pas vous révéler, sans quoi vous sauriez ce qu’est le fameux et mystérieux « Phénix » que nos protagonistes tentent à tout prix de trouver avant les Nazis… Ce serait dommage que je vous gâche la surprise

La nature du « Phénix » est effectivement intrigante même si la dernière case de l’album nous met sur une piste intrigante… L’idée de faire de cette nature l’un des moteurs de la série existait-il dès le départ ?
Elle est venue très rapidement, oui. Je dois dire que je suis assez content de cette trouvaille. La nature exacte du « phénix » devrait en surprendre plus d’un .

De ce côté des Ardennes (en France), on connaît peu l’histoire l’occupation et de la résistance bruxelloise durant la seconde guerre mondiale. Est-ce aussi une volonté pédagogique de ta part d’avoir situé l’action durant cette période troublée de l’histoire belge?
Non, pas vraiment. De manière générale, je n’ai jamais de « volonté pédagogique » ou didactique ou moraliste ou quoi que ce soit. J’ai juste une volonté d’écrire une bonne histoire . Mais après, si les lecteurs (ou moi-même) peuvent apprendre ou réfléchir grâce à cette histoire, tant mieux. Mais ce n’est jamais le point de départ ou le but.
Le fait d’avoir situé l’action durant la seconde guerre mondiale m’a été en quelque sorte imposé par la nature de ce fameux « Phénix ». Difficile d’en dire plus, mais quand vous saurez de quoi il en retourne, vous comprendrez que je ne pouvais pas choisir une autre période !

Ars Magna est mis en image par Milan Jovanovic dont le souci du détail sert remarquablement ton intrigue. Comment vous êtes-vous rencontré ?
Nous avons déjà réalisé une trilogie chez Dupuis, « Jason Brice ». Milan avait travaillé pour Giroud et était disponible. Moi de mon côté, je cherchais un dessinateur pour cette série. L’éditeur a eu la bonne idée de nous présenter l’un à l’autre, et le courant est très bien passé.

Comment s’est organisé votre travail sur la série avec Milan Jovanovic ? Du scénario à la planche finalisée, quelles furent les différentes étapes de votre travail en commun?
Après « Jason Brice », notre manière de fonctionner est déjà bien rôdée, donc il y a peu d’étapes. On se fait chacun mutuellement confiance ; je rédige entièrement le scénario (je lui donne toujours un découpage complet des 46 planches avant qu’il ne commence), puis lui m’envoie les planches finalisées. Comme on a une manière de voir les choses très semblables, il n’a pas besoin de m’envoyer ses storyboards ou crayonnés au préalable.

Comment s’est élaborée l’apparence des personnages? A partir de quelle « matière » Milan Jovanovic leur a-t-il donné chaire?
En général j’envoie des photos d’acteurs pour les personnages principaux, puis le dessinateur s’en inspire plus ou moins. Ici le personnage de Philippe est vaguement inspiré d’un de mes amis, et celui de Sophie (de mémoire) est plus ou moins un mix de Marion Cotillard et Audrey Tautou.

Quels autres projets as-tu sur le grill ?
Il y a tout d’abord les albums déjà lancés : la suite de mes séries « Ars Magna » et « Rani ». Ensuite, en 2014, Gihef et moi lançons une série concept basée sur les Complots, chez Delcourt. Il y a déjà 4 albums d’écrits et bien avancés au niveau du dessin (Gihef et moi sommes les scénaristes et nous travaillons avec un dessinateur différent par album). J’ai également co-écrit un album de « Carthago Adventures » avec Christophe Bec.
J’ai également beaucoup d’autres projets mais qui sont à un stade moins avancé. On peut citer en vrac une aventure historique qui se passera en Chine ; un drame intimiste durant la seconde guerre mondiale ; une comédie thriller sur l’ascension d’une paparazzi ; l’adaptation probable d’un roman jeunesse ; une histoire « fantasy » également durant la 2nde guerre mondiale, etc…
Et je vais également suivre attentivement le projet d’adaptation au cinéma de ma BD « Quelques jours ensemble »….

Tous médias confondus, quels sont tes derniers coups de cœur ?
En BD, je dirais « Terra Australis » et le dernier « Bouncer ». « Walking Dead » aussi, même si c’est pas tout récent.
En série TV, « Borgen » dont j’attends la saison 3 avec impatience. Dans un tout autre style, je trouve que « Smallville » (la jeunesse de Superman, qu’on regarde avec les enfants) est pas mal foutue du tout. Et des incontournables tels « Dexter », « Breaking Bad »,…
En roman : « La chute des géants » de Ken Follett. Plus de 1000 pages qu’on dévore ; une espèce de saga familiale autour de la 1ère guerre mondiale.
Au cinéma, aucun film récent ne m’a vraiment emballé. Par contre, j’ai vu le vieux « M.A.S.H » en DVD, et ça m’a beaucoup plu.
 
Y a-t-il une question que je n’ai pas posée et à laquelle tu souhaiterais néanmoins répondre ?
Non, pas vraiment, on a bien fait le tour, là !

Pour finir et afin de mieux te connaître, un petit portrait chinois à la sauce imaginaire…

Si tu étais…

un personnage de BD: Thorgal, qui m’a tant fait rêver quand j’étais jeune ado…
un personnage mythologique: Persée (j’ai encore l’affiche du « choc des Titans » dans mon bureau)(le film original de 1980, hein, pas la soupe fadasse qu’ils nous ont versée avec le remake d’il y a quelques années !).
un personnage de roman: je vais dire Nils Holgersson, parce que survoler la Scandinavie à dos d’oie, ça doit être cool . J’aurais pu dire également Aragorn. Ou Jamal Malik (du roman qui a inspiré « slumdog millionaire ». Il a certes connu bien des déboires, mais à la fin il se retrouve quand même avec la belle Latika, ça valait le coup !
une chanson: « Shout » de Tears for Fears, ou d’autres chansons de ce groupe culte. J’aurais tout aussi bien pu dire « Mad World », « The hurting », « Everyody wants to rule the world », « Head over heels », « I believe », « Sowing the seeds of love etc etc ». Dans un registre beaucoup plus récent, mais c’est pas très original, j’adore les tubes de Stromae, et « Get lucky » de Daft Punk.
un instrument de musique: étrangement, je vais dire le clavecin. J’ai toujours adoré son son si particulier (tiens, c’est comique ça, « son son »
un jeu de société: un jeu de rôles, soit « L’œil noir » (mon tout premier jeu de rôles, découvert à l’âge de 13 ans, et auquel je viens d’initier mes enfants), soit « L’appel de Cthulhu » qui nous a valu des soirées mémorables !!!
une découverte scientifique: Le boson de Higgs ; c’est une particule élémentaire dont l'existence permet d'expliquer la brisure de l'interaction unifiée électrofaible en deux interactions par l'intermédiaire du mécanisme de Brout-Englert-Higgs-Hagen-Guralnik-Kibble et d'expliquer ainsi pourquoi certaines particules ont une masse et d'autres n'en ont pas.
Je trouve ça fascinant
Ou alors le gluon du trou… Mais je pense qu’il n’y a que les belges de mon âge qui savent de quoi il s’agit…
Bon, allez, plus sérieusement, je vais dire l’imprimerie !
une recette culinaire: le canard laqué. J’ai eu la chance d’en manger un à Pékin, et… oh mon Dieu !!!!
une pâtisserie: de manière générale, je suis pas fan des desserts et pâtisseries . On va dire une boule de berlin (un espèce de gros chou à la crème, qu’on vend surtout sur les plages belges).
une ville: Hong Kong, que j’ai eu la chance de visiter il y a deux ans. Une ville incroyable. Et qu’est-ce qu’on y mange bien !!!
une qualité: la persévérance. Je ne l’ai pas encore vraiment, mais j’essaye de l’acquérir car je suis persuadé que c’est la qualité la plus importante pour réussir dans la vie !
un défaut: je n’ai pas de défaut, donc c’est assez difficile à m’imaginer Bon, allez, la rancune.
un monument: j’ai eu la chance de voir le Taj Mahal cette année, car nous sommes allés en Inde. A priori je ne voulais pas y aller, car ça représentait un sacré détour dans notre itinéraire et j’avais l’impression de l’avoir déjà vu tellement de fois en photos ! Mais j’ai fini par me laisser convaincre d’y aller, et WOW ! Aucune photo ne peut rendre compte de sa beauté ! C’est vraiment à couper le souffle ! J’ai également eu l’occasion de marcher 20km sur la Grande Muraille de Chine, et c’est également un sacré souvenir ! Plus près de nous, il y a le Palais des Doges à Venise, Versailles et tout tout près de chez moi, il y a l’atomium .
une boisson: la (bière) blanche de Hoegardeen. En boire une bien fraîche quand il fait très chaud, ça vaut presque le canard laqué de Pékin .
un proverbe: c’est pas vraiment un proverbe mais je dirais « if you want something you have never had, you have to do something you have never done ! ». Ou alors « La fortune sourit aux audacieux ».
une région : toute la côte Ouest de l’Irlande est magnifique, notamment le Donegal et la baie de Dingle.

Un grand merci pour le temps que tu nous a accordé! A une prochaine fois…