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Entretien avec Marie Jaffredo
interview accordée aux SdI en avril 2014


Bonjour et merci de vous prêter au petit jeu de l’interview…
Question liminaire : êtes-vous farouchement opposée au tutoiement ?

Pas de soucis pour moi, bien au contraire.

Peux-tu en quelques mots nous parler de toi? (parcours, études, âges et qualité, passions, numéro de carte bleue ou de comptes numérotés en Suisse…)
Études d'architecture à Rouen, puis d'urbanisme à Bruxelles. Ont suivis très logiquement quelques années à travailler comme architecte-urbaniste à Bruxelles, puis en France... Et puis... Et puis l'envie de passer à autre chose. Cet autre chose sera la BD, déjà pratiquée en amateur.
A part ça j'adore le cinéma, les voyages, les chats, l'été, la confiture maison, ...

Enfant, quelle lectrice étais-tu ? Quels étaient alors tes auteurs de chevet?
Je lisais déjà beaucoup de BD ! Une par soir ! Et sinon les classiques : Tintin, Lucky-Luke, Astérix, Boule et Bill, Spirou et Fantasio, Gaston, les Petits Hommes .... Bref ce qu'il y avait à la maison, plus les albums empruntés à la bibliothèque. J'ai toujours été une adepte des bibliothèques...

Les Damnés de Paris, encrage de la planche 15 © Glénat / JaffredoDevenir dessinatrice de BD, étais-ce un rêve de gosse ?
Je ne crois pas !? Mais je dessinais beaucoup ...

En 2004 paraissait les Démons de Marie. Comment as-tu rencontré Michaël Le Galli qui scénarisait ce diptyque captivant?
C'est Olivier Petit des éditions Petit à Petit qui nous met en contact pour travailler sur collectif "Piaf". Michael qui semble n'avoir pas trop souffert de notre collaboration me propose alors ce scénario. L'ambiance, l'histoire, le lieu, tout m'emballe. L'aventure Démons de Marie commence alors !

Ensemble, vous avez signé le Sang des bâtisseurs puis les Damnés de Paris. Qu’est ce qui t’as séduit dans cette histoire se déroulant dans le Paris de la Belle Époque?
Si je me souviens bien c'est moi qui ai amené le principe d'un récit se déroulant à Paris au 19ème à Michael. J'avais envie de dessiner la ville, ses habitants, ses odeurs, ses chantiers dans cette période "charnière" riche en tout point...

Quelles sont pour toi les grandes joies et les grandes difficultés du métier de dessinatrice?
Les plus grandes joies pour moi c'est au début d'un album lorsque l'univers et les personnages se mettent en place, et la fin de l'album lorsque je trouve que celui-ci n'est pas trop mauvais smiley

Les Damnés de Paris, encrage de la planche 15, bruns © Glénat / JaffredoParis est-elle une ville agréable à mettre en image? Ce récit historique a-t-il nécessité de de longues recherches cinématographiques? Si tu avais un ouvrage à conseiller à des lecteurs désireux d’en apprendre plus sur cette époque, quel serait-il?
Agréable, oui, parce que riche ! De longues recherches, oui, photos, tableaux, gravures, romans, livres d'histoire, etc... !! Un livre m'a particulièrement accompagné, il s'agite de Paris Sens Dessus Dessous,

Comment s’est organisé ton travail avec Michael Le Galli? Du scénario à la planche finalisée, quelles furent les différentes étapes de ton travail?
Classiquement ! D'après son découpage j’organise un story-board assez précis, puis je passe au crayonné via la table lumineuse, puis encrage et couleur directe directement sur le crayonné...

Quelle étape de l’élaboration d’un album te procure le plus de plaisir?
Le story-board !

Les Damnés de Paris, encrage de la planche 15, bruns et bleu © Glénat / JaffredoA partir de quelle « matière » fournie par ton scénariste as-tu élaboré l’apparence des protagonistes de l’intrigue? Constance et Darius ont-ils d’emblée revêtit l’apparence qu’on leur connaît ou sont-ils passé par différents stades auparavant?
Constance vient de photos d'Isabelle Adjani, car lors de l'élaboration du scénario je pensais à Camille Claudel... Et pour Gill s'est un travail d’après photo... Darius quant à lui vient de mon esprit smiley

As-tu incité Michaël Le Galli à faire se dérouler une scène de l’histoire dans un lieu que tu tenais particulièrement à dessiner?
Je ne me souviens pas… Par contre je lui ai demandé un maximum de scènes en extérieur !

Quel personnage as-tu pris le plus de plaisir à mettre en scène?
Darius !

Dans quel état d’esprit étais-tu le jour de la sortie de l’album?
Le jour même il ne se passe pas grand chose en fait… on attend juste les retours presse et les articles des premiers blogueurs pour sentir le vent …

Les Damnés de Paris, encrage de la planche 15, couleurs © Glénat / JaffredoSur quel(s) projet(s) travailles-tu actuellement?
Sur deux projets : un au 19ème toujours (j’ai la doc smiley et un autre dans les années 30.

Tous médias confondus, quels sont tes derniers coups de cœur ?
J’ai découvert il y a quelques temps l’écrivain Annie Ernaux. J’ai tout lu d’un coup ! Bon en même temps ça ne va pas plaire à tout le monde…

Y a-t-il une question que je n’ai pas posée et à laquelle tu souhaiterais néanmoins répondre?
Je ne vois pas !

Pour finir et afin de mieux te connaître, un petit portrait chinois à la sauce imaginaire…

Si tu étais…


un personnage de BD: « la fille sous la dunette »…
un personnage mythologique: ??
un personnage de roman: Jane Eyre
une chanson:Babelogue de Patty Smith
Les Damnés de Paris, encrage d'une case de la planche 35 © Glénat / Jaffredoun instrument de musique: la voix
un jeu de société: les dames chinoises
une découverte scientifique : le réveil matin… parce que j’ai toujours du mal à me réveiller…
une recette culinaire: le cheese-cake
une pâtisserie: le cheese-cake !
une ville: New-York
une qualité: la gentillesse
Les Damnés de Paris, mise en couleur d'une case de la planche 35 © Glénat / Jaffredoun défaut: la gentillesse …
un monument: le Mont Saint Michel
une boisson: Une seule ?? ça dépend de l’heure !
un proverbe : un proverbe chinois… attends, il va me revenir ….

Un dernier mot pour la postérité ?
La postérité ? Oula !! On verra plus tard smiley

Un grand merci pour le temps que tu nous as accordé!

Le Korrigan