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Entretien avec Charles Amir Perret
Interview accordée aux SdI en février 2015


Bonjour et merci de vous prêter au petit jeu de l’interview…
Bonjour et merci de vous prêter au petit jeu de l’interview.

Question liminaire : êtes-vous farouchement opposé au tutoiement ?
Dans le principe, je n’y suis pas forcément favorable. Mais la communauté des joueurs étant ce qu’elle est, je n’ai pas de problèmes avec ça.

Merci bien… Peux-tu en quelques mots nous parler de toi? (parcours, études, âge et qualités, passions, numéro de carte bleue ou de comptes numérotés en Suisse ou aux Îles Caïmans?)
38 ans, beau, grand, fort, un humour qui décoiffe. Des qualités en veux-tu en voilà, c’est limite indécent pour le reste du genre humain. Des études de maths surtout pour être prof pendant 1 an, arrêter les dégâts et partir travailler dans le privé. Deux passions : la musique et le jeu.

Enfant, quel joueur étais-tu?
Petit.

Super Meeple, le logoN’as-tu jamais cessé de jouer aux jeux de société ou un jeu en particulier t’a-t-il fait basculer vers le jeu de société « moderne » ?
Le « ou » n’est pas exclusif n’est-ce pas ? Je n’ai jamais cessé de jouer aux jeux de société. Ce fut d’abord les classiques (Monopoly, Risk, Canon noir, La bonne paye, les osselets …), un peu plus tard Ambition, le Mah-Jong, Super Gang … et puis ensuite Les colons de Catane, Dune, Full Metal Planet, Civilization, El Grande, Magic The Gathering…

Quels sont actuellement tes jeux de chevet ?
Si par « jeux de chevet » tu entends mes jeux préférés, c’est très difficile de répondre à ça. J’aime tous les genres de jeux, de Fame Us à Civilization. Pour en citer quelques-uns qui m’ont marqué : Mexica / Java / Tikal, Euphrat & Tigris, Full Metal Planet, Terra Mystica, Acquire, Les châteaux de Bourgogne …

Comment est née l’idée de faire de ta passion un métier ?
Je ne vois pas ça comme un métier. Et je ne me considère pas comme « un professionnel du jeu ». J’ai commencé d’abord par créer des jeux et puis une opportunité (je n’attendais que ça) m’a été offerte de me lancer dans ce fabuleux projet d’édition, je me devais de la saisir.

Super Meeple, le matérielComment est née l’idée jubilatoire de Super Meeple ? Peux-tu en quelques mots nous parler du concept fondateur de cette nouvelle société d’édition ludique ?
Ce sont les frères Pierru de Grosso Modo Editions (Nosferatu, Rome & Carthage, 30 carats) qui ont eu l’idée de monter une société de réédition de jeux. J’ai rencontré Arnaud lors du salon du jeu à Cannes en 2014, le contact est bien passé. Nous sommes restés en contact à la suite du salon et ils m’ont proposé de les rejoindre pour fonder la société avec un 4ème, Bernard, geek passionné de jeux et co-fondateur des ex-Protoludiques. Le dernier membre de l’équipe, Seb, le graphiste joueur, a rejoint notre groupe fin 2014.
Il y a beaucoup de créativité dans le monde du jeu. Des centaines de nouveaux jeux par an. Mais comme pour tout serais-je tenté de dire, il y a des « piliers », des jeux qui traversent le temps et qui sont intrinsèquement bons. Parfois, il est nécessaire de leur faire un petit lifting, pour coller un peu mieux aux attentes des joueurs d’aujourd’hui, qui évoluent, forcément. La vocation de Super Meeple est de redonner un second souffle à ces jeux.

Qui a dessiné ce joli logo ?
C’est le directeur artistique Igor de Origames qui a dessiné ce joli logo ! Nous lui avons dit en quelques lignes ce que nous attendions et il nous a fait plusieurs propositions. Nous avons débattu (longuement) et puis nous sommes tombés d’accord sur le modèle que vous pouvez maintenant admirer. L’air enchanté, les étoiles dans les yeux. Un peu comme devant un épisode de Dora.

Comment se fait le choix des jeux que vous allez rééditer?
C’est une bonne question. Plusieurs paramètres sont pris en compte. Il faut que le jeu nous plaise déjà, qu’on sente une attente de la part des joueurs, que le jeu soit difficile à trouver d’occasion est un plus. Ça peut être un jeu culte, un très bon jeu au succès commercial ou pas, un jeu dont on sent le potentiel moyennant quelques modifications de règles … Dans tous les cas, les jeux qu’on souhaite rééditer sont plutôt destinés à un public de joueurs.

Super Meeple, illustration de la boîte, version 1Outre Mexica (le moins connu peut-être de la trilogie du duo Wolfgang Kramer / Michael Kiesling pour les joueurs francophones), quels seront les prochains titres édités par Super Meeple?
Le moins connu oui ! parce qu’il n’a été disponible qu’en import. Quand on regarde sur BGG, on voit que le jeu est loin d’être inconnu. Je ne peux pas vous répondre au sujet des prochains jeux. Nous avons déjà en tête le calendrier de sortie sur 2015 et 2016 au moins, à raison d’environ 3 jeux par an.

Y a-t-il selon toi une raison particulière qui expliquerait que Mexica n’ai jamais été publié en français ?
Mexica n’est pas une exception. D’autres très bons jeux n’ont jamais été distribués en France. C’est d’autant plus étonnant que le succès en Allemagne a été important avec tout de même 25 000 copies vendues. A l’époque pour un tel jeu, c’était un joli score.

Comment s’est organisé le travail de remise au goût du jour de Mexica? Quelles sont les principales modifications apportées à sa mécanique, déjà particulièrement bien huilée ?
D’abord on joue à Mexica. Et quand on a joué à Mexica, on se pose la question de ce qui pourrait être amélioré, au point de vue de la règle et du matériel. Côté règles, c’est nickel, Kramer & Kiesling sont des auteurs de premier plan avec des jeux très aboutis. Donc au-delà de la variante pour 2 joueurs, rien n’a été changé.
Côté matériel, en voyant tout ce qu’il y a dans ce jeu, on se dit qu’il y a de quoi faire un très beau jeu. Alors c’est ce qu’on a essayé de faire, et je pense qu’on y est arrivé smiley. L’avenir (les joueurs) nous le dira.

Super Meeple, illustration de la boîte, version 2Avez-vous d’ores et déjà une date de sortie ?
Nous serons à Cannes, ça sera le lancement de Super Meeple et donc de Mexica. Rendez-vous sur notre site internet qui devrait ouvrir ses portes virtuelles le 23 février pour plus d’informations.

Y a-t-il une question que je n’ai pas posée et à laquelle vous souhaiteriez néanmoins répondre ?
Oui.

Quelle serait cette question à laquelle tu brûles de répondre ?
Pourquoi jouer à Mexica ?
Parce que je crois à l’importance du matériel dans le plaisir de jouer. Splendor n’aurait peut-être pas eu ce succès sans ses jetons de poker ; ni Colt Express sans son train en 3D. Les illustrations, le matériel, ont un impact loin d’être négligeables sur le succès d’un jeu. On peut le déplorer ou s’en réjouir mais c’est une réalité. Et nous devons en tenir compte.
Mexica est vraiment un très bon jeu. Et j’ai bon espoir que le travail fait sur les pyramides, les pions, le matériel en général et les très belles illustrations de P. Mafayon et C. Swal donnent aux joueurs l’envie de jouer et rejouer à ce jeu.
Super Meeple, illustration de la boîte, dernière versionTous média confondus, quels sont tes derniers coups de cœur ?
Walk off the earth ?


Un dernier mot pour la postérité?
J’attends avec impatience des retours sur le jeu, sa mécanique, son matériel, ses règles … Nous avons vraiment cherché à faire au mieux (dans une certaine limite, les contraintes financières étant ce qu’elles sont), sur tous les plans et nous voulons avoir le maximum de retours de la part des joueurs pour mieux comprendre leurs attentes et quels sont nos axes de progrès.


Un grand merci pour le temps que vous nous avez accordé…
Merci à toi pour l’intérêt porté à Super Meeple !
Le Korrigan