Bonjour et merci de te prêter au petit jeu de l’interview…
Question liminaire : êtes-vous farouchement opposé au tutoiement ?
Je préfère être à tu et à toi, c’est plus convivial.
Merci, tu m’enlèves une sacrée hallebarde du pied...
Peux-tu nous parler de toi en quelques mots ? (parcours, études, âge et qualités, passions, numéro de carte bleue ou de comptes numérotés en Suisse ou aux Îles Caïmans ?)
J’ai 43 ans et je suis adjoint administratif à Radio-Canada, l’équivalent de France Télévisions. Ça fait 20 ans que je travaille dans l’administratif. J’ai fait mes études à Chambéry (où j’ai également pratiqué le théâtre d’improvisation) mais depuis 15 ans je vis à Montréal.
Quel joueur et quel lecteur étais-tu ado ? Quels étaient alors tes jeux et tes livres de chevet et quels sont-ils aujourd’hui?
Adolescent, je fréquentais beaucoup la bibliothèque de Belley, qui était installée dans un ancien palais épiscopal dont le plancher craquait. Je lisais alors tout ce que les bibliothécaires mettaient de l’avant. Je pouvais passer des après-midi complets à lire des BD, puis je ramenais des livres de Stephen King pour lire sous ma couverture. À la maison, il y avait peu de livre, si ce n’est une petite collection de San Antonio appartenant à ma mère.
Niveau jeu, j’étais un avide joueur de Space Crusade et Car Wars avant de totalement basculer dans le jeu de rôles, qui a dès lors consommé tout mon temps libre. Dès qu’on le pouvait, on jouait à AD&D, l’Appel de Cthulhu, Warhammer, INS/MV… J’ai le souvenir d’avoir passé une nuit de retraite spirituelle organisée par le catéchisme à fuire des Profonds et perdre de la SAN.
Un jour d’ennui, j’ai lu Le Nom de la Rose d’Umberto Eco. Près de 30 ans plus tard, c’est toujours mon auteur préféré.
Oui, le film de Jean-Jacques Annaud est captivant, mais le livre est tellement plus riche et érudit...
Comment es-tu tombé dans la marmite du JdR ? Quels étaient tes jeux de chevet ?
Le coup classique : un copain a emprunté son exemplaire de Trauma à son grand-frère, mais n’a jamais pu nous y faire jouer car il ne comprenait pas comment ça marchait. Il nous avait toutefois vaguement expliqué les principes du JdR, et on avait été subjugués par le concept. Heureusement pour nous, il y avait un club en ville où des grands (ils allaient à l’université) ont pris la peine d’initier les petits merdeux que nous étions en nous faisait vivre nos premières aventures dans le monde de Mystara, à D&D.
À l’époque, on n’achetait pas le jeu de rôles que l’on voulait car on n’avait pas de magasin de JdR à Belley. On devait racheter un jeu usagé à un des vieux joueurs du club, qui condescendait à se départir d’un jeu. Je me suis retrouvé contre mon gré à maîtriser à Paranoïa puis à Hurlements (deux jeux, deux ambiances). Mais le premier jeu que j’ai choisi librement suite à ma lecture d’une critique dans Casus Belli, c’était Nephilim, qui reste à ce jour mon jeu préféré.
Nephilim… que de souvenirs ! Avant même la critique, c’est la pub publiée dans Casus Belli qui m’avait subjugué
En tant qu’auteur, aborde-t-on de la même façon l’écriture d’un roman ou d’un scénario de jeu de rôle ?
Ça n’a rien à voir car quand j’écris un scénario de jeu de rôle, j’essaye d’équiper le MJ (que je ne connais pas) pour qu’il soit en mesure de faire jouer une histoire. J’essaye donc de lui prémâcher le travail en lui fournissant une intrigue, un déroulé probable des scènes, des PNJ, des complications… J’essaye alors d’être le plus efficace possible car je sais qu’à un moment, il va être 23h17, le MJ en question sera crevé et va avoir besoin de retrouver une info dans mon scénario. J’organise donc l’info de manière logique car je veux que ce lecteur puisse briller à sa table de jeu et que ses joueurs s’amusent.
Quand j’écris un roman, c’est différent car j’essaye d’embarquer le lecteur dans mon univers. Je ne suis pas en train de lui passer des infos utiles, j’essaye de tricoter un truc où je mets bien plus de choses intimes. Je parle de choses personnelles, j’essaye de l’intriguer, de le faire rire. Je fais mon petit numéro.
Quelles sont pour toi les grandes joies et les grandes difficultés du métier d’auteur de jeu de rôle ? Et de romancier ?
Ce que j’aime en JdR, c’est de pouvoir bosser en équipe. J’apprécie de collaborer avec des gens qui apportent de nouvelles idées et remettent en question mes petites marottes inconscientes ou non. Et puis quand tu lis un compte-rendu sur un forum et que tu te rends compte que ton travail a permi à une bande d’inconnus de s’amuser comme des petits fous, c’est très gratifiant. Pas plus tard qu’hier, un MJ a publié un message pour me remercier d’un scénario Nephilim qu’il a utilisé au cours d’un atelier thérapeuthique avec de jeunes gens placés dans une institution de psychothérapie. C’est le genre de retour qui me fait flotter à 30 cm du sol.
Le revers de la médaille, c’est que les rôlistes sont difficiles à contenter. Il existe tant de manière différentes de jouer que dès que je prends une décision de game design, je me mets à dos une partie du lectorat. Untel souhaiterait un jeu plus tactique, unetelle voudrait une liste détaillées des prix standards à Wastburg… Et toutes les pratiques rôlistiques sont respectables, hein, mais parce que j’ai fait le choix d’un jeu plutôt axé sur la narration, il y a toute une faction des rôlistes qui ne donneront jamais sa chance à Wastburg car ça ne cadre pas avec leurs habitudes. Mais c’est de bonne guerre, car moi le premier, y’a plein de jeux qui sur lesquels je renâcle car ils sont a priori pas faits pour moi.
Et ce que j’aime quand j’écris du roman, c’est que je suis peinard dans mon coin. J’ai bien moins de contraintes, je peux me faire plaisir. C’est bien plus nombriliste, c’est ma gueule et moi. Par contre, comme le lectorat des romans est plus vaste, je suis bien plus noyé dans la masse qu’en JdR. Je pense être plutôt accessible comme bonhomme, j’échange de bon coeur avec des rôlistes sur des forums ou sur Discord. Mais en tant que romancier, ce n’est pas aussi facile.
Si tu devais expliquer en quelques mots à ma grand-mère ce qu’est le jeu de rôle, comment t’y prendrais-tu ?
J’en resterais à une définition minimaliste : c’est du simili théâtre interactif. On se prend pour un autre l’espace de quelques heures en vivant collectivement des aventures rien qu’en parlant.
Peux-tu nous confier ton meilleur et ton pire souvenir de JdR ?
Le meilleur, c’était sans doute Le Souffle du Dragon à Nephilim. Une campagne inspirante se déroulant en Bretagne. La seconde fois où je la maîtrisais, les joueurs étaient totalement investis. Au lieu de dés, j’avais pris un jeu de tarot avec des dragons, histoire de renforcer la mise en scène. Après ça, je suis parti pour la première fois de ma vie en escapade amoureuse en visitant en vrai les lieux iconiques de la campagne. Planter sa tente à Brocéliande, visiter les forges de Paimpont, arpenter le Mont St-Michel...
Le pire, c’est sans doute ces après-midis de JdR adolescents où on ne respectait absolument pas le MJ qui s’échinait à nous raconter une histoire. On était des petites pestes, plus occupées à se disputer en jeu qu’à jouer sereinement. On apprenait tous notre boulot de MJ à tour de rôle, mais on était de tout aussi piètres joueurs qui n’avaient pas encore compris que nous étions responsables de l’ambiance.
Comment a germée l’idée de Wastburg, ville fangeuse où se déroule ton premier roman ?
C’est un mélange de plusieurs choses : j’avais travaillé sur un supplément pour Nightprowler qui m’avait montré qu’un décor médiéval urbain, ça pouvait être cool. Avec Philippe Fenot, on avait commencé dans notre coin à monter un projet intitulé Blanc Seing qui s’inspirait des polars que nous aimions lire. On voulait proposer un décor urbain pour D&D3, mais sans arriver à passer à l’acte. Et un jour, j’ai rédigé les premières lignes du prologue de Wastburg en me disant que peut-être que le JdR n’était pas la bonne forme pour développer cette idée. C’est sorti assez vite, j’avais accumulé plein d’éléments au fil des années qui ne demandaient qu’à rejaillir à cette occasion.
A quel moment a germé l’idée d’adapter l’univers de Wastburg en jeu de rôle ? Comment as-tu rencontré Philippe Fenot et Tristan Lhomme qui ont signé avec toi le livre de base de Wastburg ?
Je savais qu’un premier roman avait de grandes chances de passer totalement inaperçu étant donné le nombre de titres qui sortent chaque année. Je me suis donc dit qu’en proposant une adaptation en JdR, ça me permettrait au moins aux rôlistes d’entendre parler de mon roman et donc de le lire. J’ai eu le nez creux car au final, même si le livre a su intéresser des lecteurs non-rôlistes, mon lectorat principal est bel et bien composé d’adeptes du JdR.
J’ai collaboré avec Philippe Fenot sur la passerelle du Grog, où nous étions membres de l’équipe d’administrateurs du site. Il a fait de l’entrisme à Casus Belli et m’a fait rejoindre la rédaction du magazine. Évidemment, CasBé a toujours été mon périodique de référence en JdR, j’y appréciais les scénarios de Tristan Lhomme mais aussi sa rubrique Inspi Universalis qui était une source intarissable de lectures érudites. Je me suis contenté d’écrire à Tristan pour savoir s’il souhaitait collaborer à ce nouveau jeu que j’essayais de bricoler dans mon coin.
Comment se sont répartis les rôles dans la création du jeu et pourquoi avoir opté pour une mécanique minimaliste faisant la part belle à la narration ?
C’est assez informel, l’organisation de l’équipe. On avance un peu au petit bonheur la chance. On se répartit le boulot en fonction des disponibilités du moment et surtout de l’inspiration. Des fois un auteur ne répond pas pendant des semaines puis revient avec une idée de campagne. La seule chose que je demande, c’est de ne pas me considérer comme un gardien du temple. Je ne valide pas leurs idées, je leur fais confiance. Ils démontrent que Wastburg, plus qu’un univers figé, c’est avant tout un état d’esprit. Ils font du Wastburg authentique, je ne sais plus trop où s’arrête le roman et où débute l’univers étendu.
Pour un jeu basé sur un roman qui se voulait gouailleur, je trouvais normal que la narration ne s’empêtre pas dans une mécanique inutilement complexe. Je ne suis pas un grand fan des usines à gaz, j’aime les jeux pas prise de tête. Donc quand je suis tombé sur le FU RG de Nathan Russell, j’ai tout de suite su que ces règles étaient parfaitement taillées pour ce que j’ambitionnais de faire.
Comment le talentueux Gary Chalk, incroyable illustrateur du Loup Solitaire, s’est-il retrouvé associé au projet, signant les superbes visuels de Wastburg et de sa populace?
C’est un choix de l’éditeur. Quand ils m’ont annoncé fièrement qu’ils avaient pu obtenir des illustrations originales de Gary Chalk, j’avoue que j’ai dû aller googler son nom car je ne suis vraiment pas nostalgique des illustrations d’antan. Mais j’ai vite constaté que son style collait parfaitement à Wastburg et que c’était pour ça que je n’étais pas directeur artistique. Moi, quand je fermais les yeux, j’imaginais plutôt les personnages et les décors de Rolland Barthélémy, dont j’admirais le travail dans Rêve de Dragon. Heureusement pour moi, Rolland nous a rejoint dans cette aventure.
La seconde édition de Wastburg est proposée depuis quelques jours sur Game On Tabletop... et est dores et déjà un franc succès (comme on pouvait s’y attendre !)... Pourquoi proposer une seconde version de ce jeu ? Est-elle plutôt destinée aux nouveaux joueurs désireux de découvrir la ville ou aux gardoches vétérans et amochés d’avoir trop pataugé dans sa fange ?
L’éditeur (Les 12 Singes) est tout simplement venu me voir en me disant que le triptyque de base était épuisé. Réimprimer le tout tel quel n’aurait pas fait de sens, alors on en a profité pour faire la révision des 100 000 km. On a pris en compte les critiques des lecteurs de la V1, et pour ne pas donner l’impression aux fans de la première édition qu’on leur refourguait le même jeu, on a entièrement réécrit la description de la cité. On a doté le tout de nouveaux scénarios et d’une nouvelle option de jeu changeant véritablement la donne : on peut désormais incarner aussi bien des gardoches que des malfrats façon Peaky Blinders. Donc on propose du nouveau matériel pour celles et ceux qui connaissent Wastburg depuis ses débuts (d’ailleurs, tout le matos de la précédente édition reste compatible) mais on souhaite bien évidemment aller à la rencontre de ces lecteurs qui sont passés à côté de la première mouture. C’est un jeu qui a fait ses preuves, on voudrait un peu le sortir de la catégorie un peu dénigrée des petits jeux rigolos. C’est effectivement un jeu rigolard, mais il a du répondant. Je dis pas qu’on peut y jouer chaque semaine pendant 10 ans sans avoir l’impression d’avoir fait le tour, cependant il offre vraiment un univers et des situations de jeu qui dépassent la simple déconnade.
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La nouvelle mouture de Wastburg revisite-t-elle les règles du jeu?
C’est à 90% les mêmes règles qu’initialement. On a enlevé une règle qui posait problème (on ne perd plus d’Aubaine quand on obtient un 6 sur un dé), mais on a rajouté des règles d’ancienneté et de quoi jouer un prévôt ou un caïd. Et la création de personnages a été facilitée : désormais le joueur choisit deux historiques qui proposent des listes de traits pour aider les joueurs qui avaient du mal à imaginer ce genre d’éléments.
Comment a été traitée la possibilité de passer de l’autre côté de la barrière et d’incarner des trafiquants, assassins et autre coupe-jarret ?
En fait, cette tentation a toujours été présente dans le jeu, mais jamais formalisée. De la même manière qu’on décrit le travail quotidien des gardoches, on a expliqué les opportunités qui s’offrent aux malfrats pour mener une vie de crime. Mais le jeu ne change pas tant car selon le point de vue que l’on adopte, les gardoches formaient déjà la bande de truands de Wastburg la mieux établie.
La réédition de Wastburg est sans doute annonciatrice de nouveaux suppléments et scénarios… Peux-tu nous en dire plus à ce sujet?
Nous n’avons planifié la gamme de Wastburg très à l’avance. Là on met toutes nos énergies sur le contenu libéré par le financement participatif, on a un peu le nez dans le guidon. Ça va dépendre du niveau atteint par le montant à la fin de la campagne, de ce que les souscripteurs réclament à corps et à cri, de ce qui nous passe par la tête...
Comment avez-vous travaillé avec les XII singes à la campagne de financement du jeu? Quelles en furent les grandes joies et les grandes difficultés?
Ce sont eux les experts, nous nous occupons que des textes et de la promotion en nous rendant disponibles. Je n’ai aucune idée du prix de revient par exemplaire, des délais d’impression, de la coordination du projet en général. Chacun sa spécialité.
Le plus frustrant a été d’attendre que le projet soit complet de leur côté. Ça fait un bail que nos textes étaient rédigés, mais il y a avait des tonnes de détails à régler du point de vu opérationnel, ce qui retardait la campagne de financement. Et bien évidemment, au moment d’ouvrir le bal, le monde a basculé dans cette étrange petite apocalypse qui a bien failli tout remettre en question.
Mais la réponse des souscripteurs a été très encourageante dès le premier jour. Les vieux fans de la V1 et les gens qui étaient passé à côté de la gamme ont répondu présent, c’est vraiment rassurant en ces temps d’incertitude.
A part ton roman (dont nous recommandons très chaudement la lecture !), quels bouquins, films ou bd pourraient servir de source d’inspiration à un meneur de Wastburg?
Les enquêtes du Guet d’Ankh-Morpork de Terry Pratchett sont bien évidemment un incontournable. Toute la gouaille des dialogues de Kaamelott est directement réinjectable aux tables de Wastburg. Idem pour les aventures du gars San Antonio. Un soupçon de Peaky Blinders pour incarner des malfrats avec les yeux bleus plus gros que le ventre. Après, Wastburg est assez malléable pour permettre d’y incorporer plein de choses. Ça parle de violences policières, de magouilles politicardes, de la difficulté du vivre ensemble… Bref, Wastburg permet de se faire plaisir via la satire.
N’as-tu jamais été titillé par l’envie d’écrire de nouveaux romans se déroulant dans Wastburg ?
Mes deux romans suivants (Sovok et Si le Diable le permet) n’ont pas connu le même petit succès que Wastburg. J’ai donc été naturellement tenté de rempiler dans Wastburg pour renouer avec cette reconnaissance, mais j’ai si souvent pesté contre la manie des écrivains de fantasy de pondre des trilogies juste parce que c’est un format qui se vend mieux que je serais bien le dernier des hypocrites en cédant à mon tour à la tentation de la suite.
J’ai un peu trahi mes principes en écrivant des nouvelles qui seront publiées grâce à ce financement participatif, mais ça reste des aides de jeu pour montrer au MJ comment tricoter du Wastburg. Ceci étant, j’ai ouvert il y a peu un fichier où j’ai écrit les premières pages de ce que j’imagine comme un roman du même tonneau que le premier sans pour autant en reprendre le décor. On va voir ce que ça donne, on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise.
Tous médias confondus, quels sont tes derniers coups de coeur ?
J’emmerde tous mes proches avec un documentaire en 7 parties sur Netflix intitulé Tiger King. C’est une plongée hallucinée dans le monde vraiment étrange des propriétaires de tigres aux États-Unis. Il y a de la romance, de la trahison, des backstabs, de la politique et beaucoup de rednecks. C’est difficilement résumable sans divulgâcher toute cette histoire, mais c’est fascinant et un peu malsain.
Sinon, je passe des heures à explorer le labyrinthe de Hollow Knight, un metroidvania où l’on incarne un insecte chevalier qui bondit de plateforme en plateforme pour explorer un complexe souterrain. C’est long, difficile mais dépaysant.
Aurais-tu un film, un roman et un jeu à conseiller aux confinés qui commencent peut-être à s’ennuyer ferme ?
Je vais tricher d’entrée en ne proposant pas un film, mais une émission de télévision. Ça s’appelle Terrace House, et c’est de la téléréalité disponible sur Netflix. Ça se déroule au Japon, et on regarde trois hommes et trois femmes dans la vingtaine qui deviennent colocataires dans une maison. Contrairement à nos versions de ce genre de programme télévisé, il n’y a rien à gagner (donc pas de compétition). Autre point important : ils continuent d’avoir une vie normale, donc ils sortent travailler, fréquenter des amis ou aller au cinéma. Et le résultat est très relaxant : on est loin des douchebags et des cagoles : ce sont de jeunes gens remplis d’attente pour leur avenir, ils passent beaucoup de temps à parler d'éthique de travail, d’accomplissement professionnel, de réalisation personnel. Et le jeu social japonais étant totalement différent du nôtre, les regarder naviguer dans ces triangles amoureux tout en maintenant les apparences, ça a vraiment un effet calmant. C’est vraiment pas de la téléréalité racoleuse, c’est inspirant.
Niveau roman, je viens de débuter le cycle The Expanse, qui est de la bonne grosse SF bien foutue. Les romans sont inspirés d’une campagne de JdR, dès que je vais avoir fini le premier tome je vais également regarder l’adaptation télévisée qui en a été tirée.
Pour le jeu, je propose Mausritter, un petit jeu qui tient en quelques pages et qui permet d’incarner des souris aventureuses comme dans Les Légendes de la Garde. Le jeu est en cours de traduction et devrait être disponible gratuitement sous peu. C’est malin, mignon et vraiment facile d’accès.
Y a-t-il une question que je n’ai pas posée et à laquelle tu souhaiterais néanmoins répondre ?
Non, je pense qu’on a bien fait le tour.
Pour finir et afin de mieux te connaître, un petit portrait chinois à la sauce imaginaire…
Si tu étais…
un personnage de BD : le père de Calvin dans Calvin & Hobbes
un personnage de JdR : un adepte de l’occulte underground d’Unknown Armies
un personnage mythologique : Tirésias
un personnage de roman : Samwell Tarly dans Le Trône de Fer
une chanson : The Host of the Seraphim de Dead Can Dance
un instrument de musique : le kazoo
un jeu de société : For the Queen
une découverte scientifique : la vaccination
une recette culinaire : le végé-burger
une pâtisserie : le tiramisu
une ville : Montréal
une qualité : jovial
un défaut : taiseux
un monument : la porte de Celse Morin, Chambéry
une boisson : le cidre
un proverbe : Là où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie.
Un dernier mot pour la postérité ?
« Le corps humain est composée d’eau à 90%. Nous sommes en gros des concombres avec de l’anxiété. »
Un grand merci pour le temps que tu nous as accordé pour ce sympathique entretien!
Et plein de bonnes choses pour la campagne en cours!