Le précédent épisode me fait retourner en arrière pour évoquer un auteur que je connais depuis plus de 30 ans : Cecil.

Cecil est un passionné et un perfectionniste (cela dit, il n’a pas choisi son pseudo en référence à Cecil B. de Mille pour rien). Dans le «Réseau Bombyce», le personnage de Mouche est un ancien artiste de cirque ; lorsqu’il s’agira de montrer son passé et des extraits du spectacle, Cecil concevra tout naturellement l’ensemble du numéro. Les tenues des deux héros sont conçues spécialement bien entendu mais aussi, dans mon souvenir, le bureau de la première case… j’ai déjà parlé de son obsession de la documentation qui se double de la nécessité de comprendre comment ça marche. Encore une fois, cela me rappelle Tardi qui me montre un jour une photo d’un ballon dirigeable qu’il essaie de reproduire en essayant d’en décrypter le mécanisme, tout cela pour un dessin en arrière-plan.

Lorsque je vais pour rencontrer à Bordeaux les auteurs du réseau, pour faire connaissance, j’entends un «Sébastien !?» du haut des marches qui me font monter chez Corbeyran. Je reconnais alors Christophe, avec qui j’eus des discussions passionnées quelques années plus tôt dans une librairie dont j’ai oublié le nom… Il y officiait régulièrement alors que j’étais étudiant en IUT Métiers du livre à Bordeaux. J’écumais les libraires bd (spéciale dédicace à la librairie Bédélire et à Christiane où je fis mon stage d’études) et je tombe un jour sur cette caverne d’Ali-baba (quand elle fermera, je me ruinais sur plusieurs mois pour partir avec quelques collectors vendus à prix préférentiels). Avec Christophe, avons les mêmes références et les mêmes goûts et sommes capables de parler assez longtemps de nos passions.

Pendant le confinement, Cecil a commencé une bande dessinée sur les réseaux (facebook et instagram), une ode à l’imaginaire et un hommage à ses lectures… je ne résiste pas à reproduire la dernière page publiée hier, un bijou hallucinant de références… allez-vous y inscrire c’est mon feuilleton préféré du confinement (et du déconfinement)…

par Sébastien Gnaedig