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Le Cannibale recale 6 volontaires
L'homme est-il bon?

KASSEL (AFP) - Deux témoins, volontaires non retenus par un cannibal allemand à la recherche d'une victime consentante, ont été entendus lundi par le tribunal de Kassel (centre) qui juge pour meurtre l'informaticien anthropophage.

L'audience s'est tenue à huis clos. Le premier témoin, un cuisinier de 34 ans, était entré dans la salle le visage dissimulé par un chapeau et des lunettes noires. Armin Meiwes, surnommé le "cannibale de Rotenbourg", avait indiqué lors de l'enquête qu'il avait dessiné des lignes sur le corps enduit d'huile de sa victime potentielle pour préparer une éventuelle découpe et l'avait attaché à un crochet de boucher.

Le cuisinier, avec qui il était en contact par courrier électronique depuis deux ans, avait alors eu froid et s'était senti "mal à l'aise", avait-il raconté. Le cannibale, un informaticien de 42 ans, avait admis avoir retouché la vidéo de ce "jeu de rôle" pour qu'elle ait l'air plus "réelle". Il a indiqué qu'il avait rejeté au total six victimes potentielles, recrutées sur internet, pour des raisons diverses: soit elles étaient trop grosses, soit trop vieilles, soit inamicales, soit elles n'étaient finalement plus très motivées.

Au total, le tribunal devrait entendre cinq des candidats recalés. Armin Meiwes est jugé pour avoir tué Bernd Juergen Brandes, un ingénieur berlinois de 43 ans, qu'il a dépecé en mars 2001 à son domicile de Rotenbourg. Lors de l'audience de lundi, le juge a indiqué qu'il considérait l'issue du procès comme très ouverte et pouvant "aller dans toutes les directions". Selon le parquet, Armin Meiwes est coupable de "meurtre par plaisir sexuel" et a tiré avantage de la fragilité psychologique de Brandes. S'il est condamné, il risque 15 ans de prison. La défense affirme qu'il ne s'agit que d'un "meurtre sur demande", passible d'un maximum de 5 ans de détention. Le cannibalisme en lui-même n'est pas un crime en Allemagne.
Le Korrigan