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Enterrer une momie pour arrêter les séismes
Croyance populaire

MOSCOU (AFP) - Les habitants de la république russe de l'Altaï dans le sud de la Sibérie réclament l'enterrement d'une momie découverte dans leur région, estimant que cela arrêtera les séismes qui s'y poursuivent depuis l'automne dernier.

La "princesse de l'Altaï", âgée de 25 siècles, a été découverte en 1993 sur le plateau d'Oukok (Haut-Altaï) et transférée à l'Institut d'archéologie et d'ethnographie à Novossibirsk, dans le centre de la Sibérie, à 600 km de là. La dépouille, supposée avoir appartenu à une famille noble et portant un tatouage sur le bras, a été découverte dans un état exceptionnel de conservation, grâce aux conditions offertes par la terre gelée de cette région très continentale. Six chevaux portant leurs selles et brides étaient enterrés avec elle.

"Il faut calmer la population et enterrer la 'princesse de l'Altaï'", a affirmé le chef de l'administration de la région de Koch-Agatch (sud-est de l'Altaï) où la momie avait été découverte, Aouelkhan Djatkambaïev. "Nous avons des secousses sismiques deux ou trois fois par semaine, parfois de magnitude 4. Les gens pensent que cela continuera si l'esprit de la princesse ne retrouve pas la paix", a-t-il expliqué.

"C'est une question très douloureuse. Le peuple autochtone de l'Altaï s'inquiète du sort de son aïeule. Il faut que la princesse retourne chez nous", a renchéri Rimma Erkinova, directrice du musée ethnographique à Gorno-Altaïsk, chef-lieu de l'Altaï. Mme Erkinova s'oppose cependant à l'enterrement et assure que son musée est prêt à accueillir la momie. Les autorités locales ont versé 2 millions de roubles (près de 70.000 dollars) pour la construction d'un "mausolée" pour la princesse. "Nous la placerons dans un sarcophage en verre et chacun pourra venir s'incliner devant elle", a-t-elle expliqué.

Mais pour l'instant, les archéologues de Novossibirsk s'opposent au retour de la princesse, arguant qu'ils n'ont pas fini d'examiner sa dépouille. "Nous sommes prêts à discuter d'un éventuel transfert de la momie dans le musée, mais il n'est pas question de l'enterrer", a tranché l'archéologue Viatcheslav Molodine de l'institut de Novossibirsk, cité par Izvestia.
Le Korrigan