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Le coeur de Louis XVII
Dernière demeure

PARIS (AFP) - Le coeur de Louis XVII va être solennellement déposé dans la crypte royale de la basilique de Saint-Denis mardi 8 juin, jour anniversaire de la mort à la prison du Temple du dauphin, fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette.

Le coeur de "l'enfant du Temple", conservé dans un vase de cristal, est exposé depuis une vingtaine d'années dans une des chapelles de la basilique. Il va être déposé dans une niche taillée dans le socle du cénotaphe à la mémoire de Louis XVII, que Louis XVIII avait fait édifier dans la crypte.

La cérémonie va se dérouler sur deux jours: Lundi, l'urne contenant le coeur sera transportée en l'église Saint-Germain l'Auxerrois, à Paris, (ndlr "la paroisse des rois de France" quand la Cour vivait au Louvre) pour y être exposée de 10h00 à 18h00, avant la messe de requiem.
Mardi, une messe solennelle sera dite en la basilique Saint-Denis à 10h00 et la déposition du coeur dans la crypte aura lieu à 15h00. L'association du "Mémorial de France à Saint Denys", a annoncé dans le carnet du Figaro que la cérémonie aurait lieu "en présence de Mgr le duc d'Anjou, chef de la Maison de Bourbon" et du nonce apostolique Mgr Fortunato Baldelli.

Cette cérémonie solennelle est l'épilogue de l'énigme de "l'enfant du Temple". Le plus jeune des enfants de Louis XVI, destiné à régner sous le nom de Louis XVII, avait été emprisonné au Temple en même temps que ses parents en 1792. Un enfant y est mort le 8 juin 1795 d'une tuberculose généralisée.

Le Dr Pelletan, qui avait participé à l'autopsie, a subtilisé le coeur de l'enfant et l'a conservé comme étant le coeur du dauphin. Mais, dès cette époque, il y a eu des polémiques pour savoir si cet enfant était bien le fils de Louis XVI ou un autre enfant qui aurait remplacé le petit prince, lui-même mort plus tôt ou évadé.

Ensuite, les historiens se sont demandé si le coeur était bien celui du jeune prince ou celui de son frère aîné mort quelques années auparavant à Versailles. Pas de doute, ont répondu les historiens, les coeurs de la famille royale étaient embaumés alors que celui qu'a conservé Pelletan a été mis dans l'alcool.

Finalement l'ADN a parlé. Deux laboratoires distincts ont conclu, le 19 avril 2000, que l'enfant était bien un Habsbourg, comme Marie-Antoinette. L'enfant, identifié sur son acte de décès comme "Louis-Charles Capet, fils de Louis Capet et de Marie-Antoinette d'Autriche", va donc rejoindre, 209 ans après sa mort, la crypte royale où se trouvent ses ancêtres, notamment les corps décapités de Louis XVI et Marie-Antoinette.
Le Korrigan



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