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Il s'autoproclame président
Le président, c'est moi

PAPEETE (AP) - ­ Un chauffeur de taxi de Tahiti, René Hoffer, qui se considère comme le nouveau président de la Polynésie française, a présenté son gouvernement aux médias, vendredi soir à Papeete.

Claude Hubert Dauphin et Hoaragi Miri ont respectivement été nommés vice-président et ministre, avec chacun une multitude de portefeuilles.

"La composition du gouvernement a été déposée auprès du haut-commissaire de la République en Polynésie française et du président de l'assemblée", a précisé à l'Associated Press M. Hoffer, très scrupuleux sur les questions juridiques.

Spécialiste des recours en tous genres auprès des autorités de la République, des juridictions locales, nationales ou internationales, M. Hoffer s'est fait connaître par le passé pour ses attaques contre le Franc Pacifique, la monnaie utilisée dans les territoires d'outre-mer. Il a aussi milité pour l'application des accords du GATT, puis de l'OMC, en Polynésie française.

Cette fois, il a ciblé directement les institutions locales, à la faveur de la bataille juridique que se livrent pour la présidence du pays d'outre-mer Oscar Temaru et Gaston Flosse.

Lundi dernier, suite à la convocation des élus par le président de l'assemblée polynésienne, M. Hoffer est resté toute la journée dans l'hémicycle. Mais, explique-t-il avec aplomb, "les élus n'ayant finalement pas siégé, cela veut dire que le peuple reprend ses droits. Et comme j'étais le seul représentant du peuple présent, je me suis élu".

Les partisans de M. Temaru ne l'ont pas entendu de cette oreille lorsque le lendemain de son "élection", le chauffeur de taxi a voulu pénétrer dans le palais présidentiel et prendre possession des lieux. Il en a été expulsé manu militari, mais il en faut plus pour le décourager.

"L'État ne veut pas mettre à disposition la force publique pour déplacer le siège du gouvernement", raconte-t-il. "Donc le bureau du gouvernement, c'est ma Rover 75".

Avec l'aide de ses deux ministres, M. Hoffer va maintenant s'employer "à remettre en place la royauté à Tahiti". Quant à son programme économique, il est simple: "La restitution des avoirs en or et en devises étrangères réquisitionnées par Charles de Gaulle le 26 décembre 1945, le lendemain de la création des Franc des colonies françaises du Pacifique". "De Gaulle nous a donné de la monnaie de singe et est parti avec la caisse", martèle-t-il au volant de son taxi-bureau présidentiel. AP
Le Korrigan



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