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Entretien avec Stéphane Perger
Accordé aux SdI en mai 2005


Tout d’abord, un grand merci de te prêter au petit jeu de l’interview !
Peux-tu nous en dire un peu plus sur toi? (parcours, études, âges et qualités, passions, numéro de carte bleue ou de compte numéroté en suisse smiley? )

et bien, j’ai toujours fais du dessin et j’ai suivi un cursus scolaire qui me permettait de faire du dessin en cours. Bref, au lycée, Arts Appliqués (F12 à l’époque) à St étienne, BTS Arts Appliqués aussi (Communication visuelle > graphisme) à Nevers et pour finir les Arts déco en illustration à strasbourg. En sortant des études, en 1999, j’ai un peu démarché les éditeurs Illustration et BD, mais ça n’a pas donné grand chose. Alors du coup, j’ai cherché un poste de graphiste histoire de tenir un peu. J’ai bossé pendant 4 ans dans une agence de communication sur strasbourg : matière grise. J’ai élargi mon travail de graphiste avec la réalisation de pochettes CD pour divers groupes : POLAGIRL (Je suis bien dans ma ville / Serpentine), PROGRAMME (L’enfer tiède / Lithium), SPARKLING BOMBS ( Dead dreams from the silver gutter / Mascara Drama), NYAMAN (Être Humain / Atypique Productions) et bientôt JOSEPH D’ANVERS (Les choses en face / Atmospheriques) ; et puis aussi la com d’une association organisant des concerts : ZONE 51. Je dessinais à côté du coup. La réalisation de l’album du Poulpe “Pour Cigogne le glas” s’est donc faite pendant ce temps aussi. Et puis est arrivé Tarek et EP éditions, je suis donc devenu Illustrateur à part entière aujourd’hui. J’ai donc 29 ans à l’heure où je te parle et pas encore de compte en suisse. J’espère bientôt.

Comment es-tu tombé dans la bande-dessinée ?
J’en ai ouvert une.

Laquelle ? smiley
ma mère m'achetait des strange au bureau de tabac du coin.

Devenir dessinateur de BD, étais-ce un rêve d’enfant ?
Ben plutôt oui! Et c’est même encore un rêve d’adulte. C’est à dire en faire, et continuer à en faire. On ne sait pas, dans la conjecture actuelle, on ne sait pas si son dernier bouquin sorti n’est pas aussi le dernier tout cours. Mais je paranoïse.

Quels sont tes auteurs favoris ?
Huhum, il y en a une kyrielle, c’est impossible de tout mettre, mais bon, tête de liste : david mazzuchelli, scott hampton, eric drooker, sergio toppi, joe pinelli, ambre, munoz & sampayo, gary gianni, mignola, David B, Kent Williams, Carlos Nine, emmanuel Guibert, Dave Mc Kean, Blutch, Chauzy, Marc-Antoine Matthieu, franck Miller …


© Emmanuel Proust Editions/ Stéphane Perger



Comment es né le projet Sir Arthur Benton? Quel fut le point de départ de cette série d’espionnage ?
Tarek, c’est lui qui m’a contacté, le projet m’a semblé intéressant, j’ai dit oui, c’est très simple finalement. J’aime bien travailler le récit historique aussi je crois, s’enfouir dans les faits passés, ça a quelque chose de mystérieux et d’assez prenant.

Qu’est-ce qui t’attire dans le récit historique?
Comme je l'ai dit avant, replonger dans les méandres de notre passé, raconter des histoires qui mises bout à bout forment 'l'Histoire', des concours de circonstances, des machiavelismes, des actes de bravoure, que nous regardons avec recul aujourd'hui, mais qui ont été l'actualité d'une époque. Je rêverais d'avoir une machine à remonter le temps.

Par quel biais Tarek a-t-il eu connaissance de tes travaux?
Je ne sais pas, il a lu le poulpe, mais il n'a pas vu grand chose en fin de compte. Une sorte de confiance aveugle comme çà. Non, en fait c'est Laurent Astier (GONG, CIRK) qui lui a parlé de moi (c'est un vieux pote de lycée et il était voisin de Tarek à l'époque, il a joué les agences matrimoniales, et surtout le bon samaritain pour moi, je l'en remercie d'ailleurs).


© Emmanuel Proust Editions/ Stéphane Perger


As-tu abordé ce récit par de longues recherches documentaires et picturales?
Picturales pas vraiment, photographiques oui. J'ai cherché une masse de documents de toutes origines : Bibliothèque, Internet, Docus télé, DVD, etc… Je cherchais l'ambiance, pour la retraduire.

As-tu des livres à conseiller à ceux qui s’intéressent à cette période?
Pas vraiment, je fouille en fonction de ce que je cherche, je n'ai pas Le Livre d'images que je garde sous le coude. C'est une recherche dans tous les sens (et ma foi plus sur internet quand même).

Quelle phase de l’élaboration d’une Bd préfères-tu? Les recherches, les premiers crayonnés, la mise en couleur de la dernière case de la dernière page?
Tout, sans préférences, commencer, finir, chercher, crayonner, c'est faire le projet qui m'intéresse, donc forcément toutes ses parties.


© Emmanuel Proust Editions/ Stéphane Perger


Comment vous-êtes vous organisé pour élaborer cette BD avec Tarek, du synopsis à la planche finalisée, quelles furent les différentes étapes de votre travail ?
Envois massifs de mails, appels téléphoniques.
Étant donné que nous habitons un peu à l'opposé (Rennes / Strasbourg), on a avancé le projet sans se voir de toute la réalisation. Donc Tarek m'envoie les séquences qu'il a dialogué, avec des indications de lieu, de temps, etc… Et moi je fais ensuite les recherches correspondantes et je me met au découpage des planches.

Dossier A. Benton
Un petit dossier pour découvrir l'envers du décor de cette bande dessinée historique, scénarisée par Tarek et superbement mise en image par Stéphane Perger...


Tes mises en couleurs sont tout simplement superbes. Quelle technique utilises-tu?
Merci. Je travaille aux encres aquarellables. De marque Colorex si ça vous intéresse.

La couverture est particulièrement percutante et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle interpelle le chaland. Y-a-t-il eu plusieurs projets de couv ou le premier fut-il le bon?
Comme toujours plusieurs, je ne pense pas que tu puisses vraiment sortir une couverture comme ça du premier coup, il faut tourner un peu autour du pot avant. Il y a toujours des idées auxquelles tu n'aurais pas pensé et qui se dégagent en y travaillant. La couverture est un point capital de l'album (en tout cas pour l'achat), je ne la prend donc pas à la légère (eh eh).
Et en fait, le projet retenu, je l'ai fait en dernier et j'ai même hésité à le présenter.


© Emmanuel Proust Editions/ Stéphane Perger


Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle accroche le regard… Qu’est ce qui t’as fait hésiter à la présenter?
À votre avis ?
Je ne voulais pas me servir du côté accrocheur de la Svastika qui est un sigle fort. Dans le livre, j'ai essayé de la cacher le plus possible, de ne pas me servir des uniformes ou sigles nazis comme d'artifices. Mais cette couverture est du coup symboliquement très forte et ça aussi c'est très important.

Le premier opus vient de sortir… Es-tu déjà en train de travailler sur la suite?
Vous aurez le plaisir de la trouver en librairie au mois de Novembre normalement. J'y travaille.
Merci en tout cas.

Novembre… ô joie, c’est pour très bientôt donc!
As-tu d’autres projets ? Mon petit doigt m’a dit que tu travaillais avec Léo Henry, un talentueux écrivain strasbourgeois à qui l’on doit notemment l’excellent recueil de nouvelles « Les Cahiers du Labyrinthe »…

Tu as un super petit doigt dis-donc…
Oui, on a plein de projets ensemble, motus.

Y-a-t-il une question que je n’ai pas posé et à laquelle tu souhaiterais néanmoins répondre?
Je ne crois pas, ça m'a l'air déjà assez fourni.

Pour finir et comme le veut la tradition du SdI et afin de mieux te connaître, un petit portrait chinois…
Ca tombe bien, je ne sais jamais quoi répondre à ce genre de questionnaire.

Si tu étais…
une créature mythologique : une créature volante plutot, un dragon
un personnage biblique : un des apotres, n'importe, ils ont écrit, raconté une histoire qui se vend bien aujourd'hui.
un personnage de roman : K. dans le château.
un personnage historique: Un physicien, philosophe ou mathématicien, ou les 3, Aristote ?
un personnage de BD : Julius Corentin Acquefacques
un personnage de théâtre : le fantôme de l'opéra
un héros de western: Yul Brunner dans Magnificent Seven
une œuvre humaine : les droits de l'Homme

Un grand merci pour le temps que tu nous a accordé!


© Stéphane Perger


Le Korrigan