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Analyse génétique de la Pucelle
Jeanne passée à la question...

PARIS (AFP) - Jeanne d'Arc va de nouveau passer à la question, non celle d'un tribunal ecclésiastique mais de la science la plus moderne, qui va procéder à une analyse génétique de ses restes, a annoncé lundi le médecin légiste Philippe Charlier.

'Pendant six mois, on va étudier les restes présumés de Jeanne d'Arc, ce sont des fragments de côtes, d'autres os indéterminés, des fragments de bois et de tissus', a indiqué le Dr Charlier, de l'hôpital Raymond Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine) où seront menées ces recherches. 'Pour nous, c'est juste une occasion de tester des méthodes médico-légales et scientifiques en général sur des restes humains anciens dans le contexte des méthodes qui vont être utilisées a posteriori sur des restes beaucoup plus récents', a expliqué le médecin.

'Cela n'a aucun objectif nationaliste, aucune prétention ni religieuse, ni politique c'est simplement un fait scientifique et historique', a tenu à préciser le chercheur. Après l'étude, 'tout ce que l'on pourra dire: ce sont les restes d'une femme qui est morte à Rouen, qui avait 19 ans, qui est morte en 1431, aux alentours du 30 mai, et qui a été brûlée trois fois de suite le même jour', a-t-il indiqué.

'C'est un faisceau d'arguments tellement fins, tellement rapprochés qu'on atteint quasiment la certitude que c'est bien de Jeanne d'Arc' qu'il s'agit, a estimé le spécialiste. L'utilisation du carbone 14 permettra de déterminer l'année de décès et l'analyse des pollens le mois. Les fragments de Jeanne d'Arc ont été demandés par le médecin-légiste à l'Association des Amis du Vieux Chinon à Chinon qui les détient en dépôt du propriétaire, l'archevéché de Tours.

L'héroïne française, née en 1412, avait rassemblé des troupes pour combattre les occupants anglais et libérer Orléans avant d'être capturée et condamnée en 1431 pour hérésie au bûcher, à l'âge de 19 ans. Cinq siècles après, en 1920, elle a été canonisée par l'Eglise. Au printemps 2005, le même médecin, spécialiste des restes humains, avait découvert qu'Agnès Sorel, maîtresse et inspiratrice du roi de France Charles VII au 15e siècle, était morte intoxiquée au mercure, après analyse de ses ossements.
Le Korrigan



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