Haut de page.

Entretien avec Vincent Wagner
Entretien réalisé par les SdI en mai 2006


Peux-tu nous en dire un peu plus sur toi (parcours, études, âges et qualités, passions, numéro de carte bleue ou de compte numéroté en suisse.)?
J'ai 35 ans, une charmante femme et deux joyeux gamins. Mon parcours est plutôt classique jusqu'au bac (lycée option Arts plastiques, bien sûr). Après, j'ai fait un break d'un an pour bosser dans la documentation et j'ai tenté le concours aux Arts Décoratifs de Strasbourg. La rencontre avec Lapointe, patron de l'atelier d'illustration, va déterminer tout mon travail à venir. Cela dit, à la sortie de l'école, diplôme en poche, je ne commence pas tout de suite à publier. C'est l'armée (encore obligatoire à l'époque), puis la pub dans laquelle je bosse pendant 2 ans, je deviens marionnettiste, crée des spectacles et fais des tournées, je voyage pas mal, en Afrique surtout où je m'engage dans le développement (beaucoup de rencontres et d'expériences importantes pour mon travail), puis j'entre au Musée Zoologique de Strasbourg, j'y anime des ateliers biologie-art pour les enfants, interviens beaucoup dans les écoles, deviens conteur et expérimente face au public mes premiers et futurs projets d'édition.

Je démarche les éditeurs, écris beaucoup de scénarios BD mais personne ne veut de moi jusqu'au jour où je me décide à laisser tomber l'écriture et à ne montrer que mon travail graphique. C'est dans la jeunesse que je démarre en 2001. 1er bouquin où, comble de l'ironie, on me demande d'écrire aussi l'histoire ! 'Gare au hibou', histoire de pirates, chez Callicéphale, marche bien; d'autres bouquins suivent, toujours en jeunesse, chez plusieurs éditeurs (Bastberg, Callicéphale, Bayard, Fleurus, Rageot...).

En 2001, je rencontre Roger Seiter au Salon de Nancy. C'est le début d'une belle amitié. En 2002, après 'La Messagère du Nouveau Monde' Carmona quitte La Nuée Bleue. L'éditeur cherche un nouveau dessinateur. Roger pense à moi. On projette de faire 'La Sorcière de Bergheim'. Mais le projet est abandonné en cours de route par l'éditeur. Les éditions du Signe m'appellent dans la foulée pour faire une BD sur Saint Nicolas avec Thierry Wintzner, le scénariste de 'Notre Dame de Strasbourg'. On a moins de 4 mois pour faire l'album ! C'est du délire, mais une belle aventure tout de même. Avec Francis Keller, qui s'occupe de la couleur, on boucle dans les temps et on récolte même un prix à Bruxelles ! Finalement, la Sorcière de Bergheim revient sur le tapis avec BF qui reprend le projet, mais j'en parlerai un peu plus loin... Patrick Cothias découvre la BD et me propose de bosser avec lui. Je lui envoie des tas de dessins, mais ça tombe à l'eau. C'est finalement avec Roger que je monte le projet Mysteries pour Casterman. L'éditeur accepte tout de suite

Enfant, quel lecteur étais-tu? Quels étaient alors tes auteurs favoris?
J'étais un lecteur de BD. On peut dire que je suis né dedans ! 4ème d'une fratrie, je lisais autant les BD de mon âge que celles de mes aînés. A 7 ans, je lisais Alix de Jacques Martin (il me fallait quand même 4 à 5 heures pour lire un album !). J'adorais les BD de Peyo, surtout les Johan et Pirlouit, Tintin, Les Tuniques bleues de Salverius et de Cauvin, Taka Takata d'Azara, Philémon de Fred... Puis très vite, j'ai eu affaire à Yslaire, Bourgeon, Moebius, Bilal, Caza, Comès, Van Hamme...

Devenir dessinateur de BD, était-ce un rêve de gosse?
Oui. Dès 8 ans, j'ai commencé à gratter des BD. Et j'en ai gratté des tonnes, de tout format. J'avais un frère tout aussi bargeot que moi, et on s'amusait bien tous les deux à créer des histoires. On se donnait des idées en ping pong, on dessinait à tour de rôle... On a créé un univers complètement délirant qui, je crois, plairait beaucoup aux gamins d'aujourd'hui...

Qu’est ce qui te passionne dans le métier de dessinateur? Comment le définirais-tu ?
J'aime raconter des histoires. Pour moi, le dessin est un prétexte à raconter des histoires. Quand je dessine un personnage, j'essaie de lui trouver une gueule qui colle à sa psychologie, de lui trouver des attitudes qui sonnent juste, qui racontent quelque chose. L'univers dans lequel il vit le définit aussi. J'attache donc beaucoup d'importance aux décors et aux ambiances colorées. Je ne me vois pas peindre des tableaux et les accrocher au mur, c'est mortel ! Une suite d'images, c'est tellement plus sympa par ce que cela raconte ! Pour moi, la BD est le meilleur support pour un dessinateur qui aime raconter des histoires. On peut s'attarder sur des détails, s'amuser à emmener le lecteur là où l'on veut qu'il aille. J'adore mettre en scène, créer de l'espace dans les cases... J'ai le soucis constant de rendre la lecture agréable et fluide, sans accroc... Alors quand on me dit que ma BD se lit comme du beurre, que les personnages sont attachants ou détestables selon le cas, je suis heureux.


En 2004 paraît Sorcière de Bergheim scénarisé par Roger Seiter et édité par BF Editeur. Comment est née cette aventure ?
Comme je l'ai dit plus haut, j'ai rencontré Roger Seiter en 2001, un an avant le départ de Carmona de la Nuée Bleue. Quand cet éditeur s'est retrouvé sans dessinateur, Roger, qui aimait bien mon travail, m'a proposé de prendre la relève. J'avais envie depuis longtemps de raconter une BD sur le thème de la chasse aux sorcières. Roger était intéressé par le sujet. Il a donc bossé dessus, l'a proposé à La Nuée Bleue qui l'a accepté, et a accepté également de me faire confiance pour la partie graphique. Tout allait bien, j'avais gratté les deux tiers de l'album quand, sans qu'on en sache vraiment la raison, l'éditeur a décidé d'abandonner le projet. BF s'est montré intéressé pour reprendre le projet, l'éditeur Armand Peter étant membre de la Société d'Histoire de la ville de Bergheim. Il m'a fallu tout redessiner autrement pour ne pas avoir d'histoires avec La Nuée Bleue ! Le dessin d'origine était assez proche, dans son traitement, du dessin de Mysteries.


Ton deuxième album, le premier tome de Mysteries, vient de paraître. On retrouve avec plaisir Roger Seiter qui signe le scénario de cette adaptation du roman « Seule contre la Loi » signée par Wilkie Collins… Comment est né ce nouveau projet?
Roger avait depuis longtemps envie d'adapter des romans victoriens. Il est un lecteur passionné de Wilkie Collins, ce romancier contemporain de Dickens considéré comme le père du roman policier. Pour ma part, Cothias me tournait en bourrique depuis plusieurs mois. Visiblement, il ne savait pas vraiment ce qu'il voulait faire et son projet était loin d'aboutir. Je me retrouvais sans rien avec une envie et un besoin terrible de faire de la BD. Roger a parlé de son projet à Casterman qui s'est montré intéressé. Restait à monter le dossier d'édition. On l'a bouclé en quelques semaines et mon dessin a convaincu...


© Vincent Wagner


En fin de semaine, tu vas dédicacer le premier tome de Mysteries en compagnie de Roger Seiter. Que représentent pour toi les séances de dédicaces? Dans quel état d’esprit les abordes-tu?
Toute l'année, je suis seul à ma table de dessin. La dédicace est l'occasion de rompre cet isolement pour rencontrer les personnes qui lisent mes bouquins. J'aime beaucoup ces moments là. C'est toujours très instructif de savoir ce que ressentent les lecteurs. Cela aide à avancer.

En tant que dessinateur, comment aborde-t-on des romans fortement ancrés dans l’histoire? Comment as-tu organisé ton travail de recherche? Travailler avec un scénariste historien de métier facilite-t-il les choses?
Roger est très méticuleux, très précis, très sérieux. Avant de commencer mon travail, j'ai déjà le scénario complet de l'album à dessiner. On se consulte régulièrement à tous les stades. Je trouve cela très agréable. Bien sûr, Roger m'apporte de la documentation. Il est souvent de bon conseil sur des points précis purement historiques. Mais j'ai aussi ma propre doc. C'est important que je mette la main à la pâte dans la recherche documentaire, de façon à bien maîtriser mon sujet, à le rendre crédible. J'aime bien fouiner et croiser mes trouvailles avec celles de Roger. J'ai beaucoup de bouquins documentaires chez moi. Je regarde des films, des tableaux d'époque, si possible en quadri. Par exemple, pour Mysteries, je me suis aperçu qu'on avait tendance à imaginer les costumes masculins en noir, parce qu'on a l'habitude de voir des photos de cette époque et que les photos sont en noir et blanc. Les tableaux en couleur des peintres d'époque permettent de se rendre compte qu'au contraire, la mode vestimentaire était pas mal à la couleur ! Sauf pour les tenues de soirée! Il faut être très rigoureux.
Parfois je me donne des libertés, pour le symbole ou pour dire quelque chose sur l'histoire que je dessine. Mais cela doit rester absolument crédible !
Là dessus, Wilkie Collins décrit beaucoup de choses dans ses romans. cela aide.


© Vincent Wagner


Quelles ont été pour Mysteries tes principales sources documentaires?
Les livres. Architecture victorienne, paysages urbains de Londres, campagne anglaise, Ecosse, véhicules à vapeur, trains anglais, mode vestimentaire, arts décoratifs anglais au XIXème, arts de la table, attelage... Et puis il y a tous les peintres victoriens, les photographies d'époque...

Parmi tous ces ouvrages, aurais-tu un ou deux titres à conseiller à ceux qui voudrait mieux connaître cette époque?
Les plus sympas sont les découvertes et guides Gallimard, très illustrés et très bien faits. Les autres sont franchement imbuvables, sauf pour les dessinateurs en quête d'informations très précises. La plupart de mes ouvrages sont pointus et techniques... Difficiles à conseiller !... J'ai un très bel ouvrage sur la peinture sociale britannique de Hogarth à Sickert, particulièrement utile pour reconstituer les ambiances victoriennes et la vie quotidienne. Mais il est introuvable en France...

Comment avez-vous organisé votre travail avec Roger Seiter? Du synopsis à la planche finalisée en passant par le découpage, le crayonné et la colorisation, quelles furent les différentes étapes de votre travail à tous les deux?
Roger m'apporte le scénario avec l'ensemble du découpage avant même que je commence à gratter quelque chose. Je le lis pour m'en imprégner et, éventuellement apporter des suggestions. Puis j'attaque la BD planche par planche. Roger me laisse beaucoup de libertés. Il voit les crayonnés des planches au fur et à mesure et donne son avis. Mes crayonnés sont très poussés, quasi définitifs. Cela permet d'avoir une vision très claire du résultat et de réduire le temps de mise au propre. Je dessine sur des feuilles A3. Cela me permet d'être très précis dans les détails. Je dessine ainsi tout l'album en prévoyant l'emplacement des bulles et des textes. Quand tout est dessiné, en général je fais un break de quelques jours puis je reviens avec Roger sur l'ensemble des crayonnés pour voir ce qui a été oublié, ce qui peut être amélioré etc... Quand tout est OK, j'en fais un jeu pour l'éditeur afin qu'il puisse lui aussi donner son avis. Puis je passe à la mise au propre (l'encrage) et à l'insertion des bulles et des textes. Rebreak à la fin des 46 planches, puis je passe à la couleur à l'ordi. Roger est bien sûr toujours présent à toutes les étapes...

Mysteries, l'envers du décor
Découvrez l'envers du décor de Mysteries, la nouvelle série signée par Roger Seiter et Vncent Wagner... Vous y trouverez des travaux de recherches et les différentes étapes de l'élaboration de la planche 12 de l'album...


Quel est le moment que tu préfères dans l’élaboration d’une bande dessinée?
C'est difficile de répondre à une question pareille ! Chaque étape est magique ! Du crayonné où, partant d'une feuille blanche, on élabore tout, à l'encrage où le dessin se fait plus précis, plus pêchu, où les expressions des personnages prennent tout leur sens, où la pose des textes rééquilibre les plans. Enfin, la couleur précise les ambiances, voire les crée totalement... Tout est magique et découverte pour moi !


© Vincent Wagner


De nombreux dessinateurs aiment à travailler en musique afin de s’immerger dans l’atmosphère de la planche qu’ils sont en train de dessiner… Qu’en est-il pour toi?
C'est vrai, la musique peut être motrice. Moi, elle me donne de la pêche. Mais le plus souvent, je travaille en silence.

Quand sortira la suite et donc la fin de ce diptyque ?
L'éditeur n'a pas encore fixé la date de sortie. Quand l'album est terminé, il faut à peu près trois mois à la production pour monter, imprimer et distribuer le bouquin en librairie. Mysteries 1 est terminé depuis le 15 janvier 2006. Cela veut dire en clair que je dessine Mysteries 2 depuis trois mois ! J'ai terminé l'ensemble des crayonnés et finalisé en noir et blanc une dizaine de planches. Je devrais pouvoir commencer la couleur début août et donc remettre le tout à Casterman fin septembre... Logiquement, le tome 2 devrait donc sortir rapidement ! Certains disent que j'avance très vite. Mais je n'en est pas l'impression. Je travaille comme tout le monde, 8 à 9 heures par jour. Et le week end, c'est repos. De plus, mes fils me prennent du temps. Je travaille à la maison. C'est vrai par contre qu'il faut une certaine discipline. Pas question de lambiner le matin, ou de faire une pause café toutes les heures. Quand on travaille chez soi, c'est très important. Actuellement c'est le rythme que j'ai. Et je ne souhaite pas ralentir !

L’œuvre de Wilkie Collins (que je ne connais pas mais « seule contre la loi » me donne une furieuse envie de m’y plonger ») semble conséquente… L’adaptation d’un autre de ses romans est-elle dors et déjà sur les rails?
Oui. Roger est en train d'écrire le scénario. Quant à moi, je suis en train d'accumuler de la doc... Il faut qu'on soit prêt pour commencer le dessin de cet album en octobre. Mais je ne vais pas en parler. Laissons déjà les lecteurs découvrir 'Seule contre la loi'...

Connaissais-tu déjà Wilkie Collins avant d’amorcer Mysteries? Parmi ses romans que tu as lu, lequel recommanderais-tu à quelqu’un désireux de le découvrir?
Je ne connaissais pas Wilkie Collins. Roger, le spécialiste, me l'a fait découvrir... Lisez 'la femme en blanc' ou 'Pierre de lune', ses romans les plus célèbres !

As-tu dans tes cartons des projets où tu signerais à la fois le scénario et le dessin?
J'en ai plusieurs. Roger les connais. Il les trouve très bien mais difficiles à placer. Ce n'est pas important. Je m'éclate à dessiner Mysteries avec Roger et j'ai suffisamment à faire en jeunesse ! La BD est un boulot de dingue et l'on n'est pas trop de deux ! C'est d'ailleurs, à mon avis, à deux qu'on fait les meilleures choses, parcequ'on partage nos expériences et nos idées...

Peux tu nous parler en deux mots de tes derniers coups de cœur (romans, bd, ciné, musique…) ?
En littérature, j'ai adoré 'Le Pauvre Christ de Bomba' de Mongo Beti, une satyre décapante de l'action missionnaire au Cameroun dans les années 50... Je suis un fan de Grahaam Greene. 'Le Fond du problème', par exemple est un magnifique roman policier.
Tony Hillerman pour 'Le garçon qui inventa la libellule', mythe des indiens zunis...
En BD, c'est Chabouté qui m'a le plus marqué ces derniers temps. Ses albums en noir et blanc sont magnifiques. Il est très proche de Comès !
En musique, j'ai découvert avec beaucoup de plaisir le groupe Géranium, qui a remis du sel dans la musique alsacienne; un répertoire qui s'amuse à voyager de par le monde avec tous ses instruments, de la mandole à l'accordéon, en passant par le dulcimer et le concertina...
Pour ce qui est du ciné, je ne suis pas trop à la page... Je n'ai hélas pas beaucoup de temps pour aller dans les salles obscures... J'ai quand même récemment vu et adoré Zelig de Woody Allen


© Vincent Wagner


Parallèlement à la BD, tu travailles aussi sur des albums destinés à la jeunesse… Après « Gare au hibou !» et « la sorcière a le blues », quels sont tes projets dans ce domaine?
C'est en effet dans la jeunesse que j'ai le plus publié jusqu'à présent (10 bouquins à ce jour). Si je fais de la BD avec passion, la jeunesse tient donc une part importante dans mon travail. Les projets ne manquent pas. Fort de l'accueil de 'La sorcière a le blues', Bayard aimerait poursuivre dans la lancée. Je leur concocte actuellement plusieurs nouvelles histoires en ombre chinoise. Muriel Carminati, avec laquelle j'ai déjà fait 'Le roi carnaval' m'a fait des propositions. Il est vrai que j'aime son travail et qu'illustrer ses textes me tente beaucoup. J'ai plusieurs choses dans mes cartons, mais ce n'est pas de bon ton d'en parler de trop. Tout cela est en négociation. Ce qui est important, c'est que chaque livre puisse se faire dans les meilleures conditions sans se parasiter l'un l'autre. C'est ainsi qu'en dessinant le tome 1 de Mysteries j'ai pu réaliser 'la Sorcière a le blues'chez Bayard, 'Le Jardin des sons ', aux Editions Van de Velde (à paraître fin mai), ainsi que les illustrations d'un roman chez Rageot 'Une sorcière à la maison'. Dessiner plusieurs livres en même temps me stimule beaucoup et, paradoxalement, m'aide à ne pas saturer sur un projet. Bien sûr, il faut savoir aussi être raisonnable et ne pas en faire de trop, sinon la qualité s'en ressent ! 4 bouquins en même temps, dont une BD, c'est déjà énorme !

Y a-t-il une question que je n’ai pas posé et à laquelle tu souhaiterais néanmoins répondre ?
Non...

Pour finir et afin de mieux te connaître, voici un petit portrait chinois à la sauce imaginaire… Si tu étais…
une créature mythologique : Je choisirais un animal mythique du Temps du Rêve aborigène. Le Pélican Marrawati par exemple...
un personnage biblique : David
un personnage de roman : L'inspecteur Napoléon Bonaparte, des romans d'Arthur Upfield
un personnage historique : Geronimo
un personnage de BD : Corto Maltese
un personnage de théâtre: Cyrano
une œuvre humaine: un pont de bois
un tableau célèbre: Les Tournesols, de Van Gogh
un chanteur ou un groupe de musique : Souchon ou Brassens...

Qu’est-ce qui t’attire chez Cyrano? Qu’apprécies-tu chez Brassens?
Cyrano est un poète, un érudit. C'est une âme généreuse et noble. C'est aussi un boute-en-train gaillard, rebelle et humaniste. Son nez difforme le rend proche des gens, très touchant. Il eût été beau, comme le cid, on n'eût pas cru en lui. Là, on peut s'identifier. Son personnage devient possible et, à travers lui, tout ce qu'il incarne devient possible. Il me donne beaucoup d'envie et d'énergie, beaucoup d'optimisme et de volonté..
Quant à Brassens, j'aime son espièglerie, ses mots acides et joyeux, son esprit rebelle et volage... Tiens ? Encore un rebelle ?...

Un grand merci pour le temps que tu nous as accordé…


© Casterman / Roger Seiter / Vincent Wagner


Le Korrigan