L’histoire se situe dans un japon médiéval mythique et légendaire… Takeo est un invisible, un peuple haï par beaucoup pour ses croyances, obligé de vivre en reclus au cœur de la montagne… Son village a été détruit et son clan massacré par les troupes de Iida Sadamu, Seigneur du clan Tohan… Traqué, il n’échappe à ses poursuivants que grâce à l’intervention de Sire Shigeru, chef du clan des Otori qui, frappé par sa ressemblance avec son frère défunt, le prend sous son aile et décide d’en faire son héritier…

Le jeune homme va se retrouver plongé au cœur de luttes sanglantes entre Seigneurs de Guerre… Au fil des jours, il se découvre investit de dons prodigieux qui dépasse l’entendement… Devra-t-il choisir entre sa loyauté envers le Seigneur Shigeru et son désir de venger son clan et sa famille ?

La pentalogie de Lian Hearn fait partie des romans incontournables pour tout amateurs de Japon médiéval… Se déroulant dans un japon féodal fantasmé, elle nous conte le destin peu commun d’un jeune homme mu par le désir de venger la mort de son père adoptif et par une farouche volonté d’échapper au lourd héritage de son père de sang.

Pour cet album, Stéphane Melchior replonge une fois encore dans le japon médiéval qu’il avait exploré en compagnie de Loïc Sécheresse dans Raiju et Raiden… Il retrouve pour l’occasion le talentueux Benjamin Bachelier avec qui il avait signé la troublante adaptation du Gatsby le Magnifique de Francis Scott Key Fitzgerald et Taïpi adaptation du roman éponyme d’Herman Melville.

Et c’est bien le trait sensible et délicat de Benjamin Bachelier qui impressionne d’emblée avec son approche graphique évoquant les estampes japonaises. Son encrage subtil et ses couleurs délicatement saturées esquissent des paysages de toute beauté alors que les postures et le soin apporté aux étoffes et tissus immerge avec force le lecteur dans l’époque, distillant avec art poésie et violence…

Son talent permet à Stéphane Melchior de signer une remarquable adaptation de l’œuvre de Lian Hearn, les descriptions évocatrices et poétiques du romancier étant remplacé par un somptueux dessin. Le scénariste prend le temps de poser chacun de ses personnages et de préciser les liens qui les unissent et évoluent au fil des pages. Tout en déroulant un récit captivant, il compose un saisissant tableau de la situation politique complexe et tortueuse qui règne dans les Trois Pays et déchire les clans, rendant l’histoire plus dense et cohérente…

Après Gatsby le Magnifique et Taïpi, Stéphane Melchior retrouve Benjamin Bachelier pour signer une remarquable adaptation du premier tome de la série à succès de Lian Hearn.

Le Clan Otori nous entraîne dans un Japon médiéval fantasmé pour suivre le destin du jeune Takeo qui a été sauvé par le seigneur du clan Otori après que son clan ait été massacré par Iida Sadamu, seigneur des Thoan.

Porté par le trait délicat et les somptueuses couleurs de Benjamin Bachelier, ce récit initiatique, tout à la fois poétique et violent, s’avère aussi captivant qu’envoûtant…

- Sire Otori n’a pas d’épouse ? Ni d’enfant ?
- Il s’est marié très jeune, mais son épouse a péri deux ans plus tard en accouchant d’un enfant mort-né.
- La vie de sire Otori me semble une longue suite de souffrances. Cependant il n’en laisse rien paraître.
- Il est fait ainsi. Il se soucie beaucoup plus des autres que de lui. C’est pour cela que son peuple l’aime.dialogue page 36