Après une vie bien remplie, Vadim Koczinsky alias Monsieur Vadim n'aspirait qu'à une retraite paisible dans sa maison de retraite ... Mais certains en ont décidé autrement...

Spolié de sa retraite par un investisseur peu scrupuleux et désireux de renouer avec son petit-fils qu'il n'a pas vu grandir, il est obligé de frayer avec la pègre de la Côte d'Azur pour renflouer ses caisses... Car sous ses airs de vieillard grabataire se cache un tireur d’élite qui a fait ses armes dans la Légion… En échange d’une somme rondelette, son employeur lui demande d’éliminer ses concurrents au cour du mariage de la fille de l’un d’entre eux…

Mais les choses ne se déroulent pas toujours comme prévu et tout dérape lorsque Vadim aperçoit son petit-fils parmi les invités…

Après un premier tome aussi convaincant qu’entraînant, nous attendions avec d’autant plus d’impatience ce second et dernier opus que le précédent se terminait sur un cliffhanger savoureux.

Jouant avec art avec les codes du genre, Gihef signe un scénario jubilatoire porté par des personnages hauts en couleurs. Parmi eux, Vadim, vieillard grincheux et grabataire cabossé par la vie et qui est prêt à tout pour arracher son petit-fils des griffes d’un père indigne à qui il reproche, fort légitimement, la mort de sa fille unique… Mais, s’il occupe le devant de la scène, les seconds rôles ne sont pas en reste… Mayo, jeune homme nonchalant embarqué bien malgré lui dans une histoire qui le dépasse (et dont on apprend les origines du surnom) s’avère lui aussi très attachant et si certains, telle l’assistante sociale, débarque dans l’histoire comme un chien naïf dans un jeu de quille, on compte aussi bon nombre de crapules persuadées qu’elles ne feront qu’une bouchée de ce vieux fou… Mais le bonhomme a plus d’un tour dans son sac et si ses articulations lui rappellent son grand âge, ils apprendront à leurs dépends qu’il est bien moins à côté de la plaque qu’il n’y paraît…

Les dialogues sont truculents à souhait, conférant à l’ensemble un petit air un petit air des tontons flingueurs et le dessin dynamique de Morgann Tanco fait une nouvelle fois merveille… La couverture, suggérée par le talentueux Laurent Hirn, est un petit chef d’œuvre de composition, suggérant avec force que notre sympathique et vieux héros va se retrouver au cœur d’un sacré paquet d’embrouilles… D’inspiration cinématographique, son découpage sert remarquablement bien l’action alors que les trognes expressives de ses protagonistes accentuent tant la dramaturgie que le comique distillé par le scénario…

Savant mélange d’humour, d’action et de tendresse (si, si !), Monsieur Vadim est un polar particulièrement enthousiasmant.

Secondé au dessin par le talentueux Morgann Tanco dont le trait dynamique et expressif fait une fois de plus merveille, Gihef y fait montre d’une parfaite maîtrise des codes du genre avec un scénario déjanté à souhait mais délicieusement cohérent porté par un personnage atypique et attachant et des dialogues drôles et percutants.

M’est avis que cette histoire ferait un excellent film… Quand à Monsieur Vadim, on e peut qu’espérer le recroiser pour de nouvelles aventures !

- Ko… Koczinsky ? Qu’est-ce que vous faites ici ?
- Hum… Je… être en balade dans le coin, et envie pressante. Alors, je demande à restaurant si je peux utiliser son toilette.
- Et votre… ami, là ? On ne s’est pas déjà croisé, hier, à l’hôtel ?
- Euh… N… Non, je…
- Oui, être volontaire pour aider vieille personne à faire course ou promenade. Il accompagne moi.
- On peut pas dire que vous choisissez bien vos itinéraires…Dialogu entre le Comissaire Dalmasso, Vadim et Mayo