J’ai tout lu à propos de ce dernier tome de Volunteer. Que le dessin était flou (?), le scénario confus (??), que la fin était trop ouverte (???). J’en viens donc à me poser la question de l’intelligence de certains lecteurs et de la pertinence de plusieurs de mes collègues. Je reviens alors, tel un Zorro féminin, avec la pointe de ma plume pour répondre aux stupides assertions de certains chroniqueurs.
Le dessin il est flou, le dessin il est pas beau, des fois même on dirait des gribouillis.
Où que c’est qu’ils ont vu ça les gens ? le dessin magnifie les expressions, Springer va à l’essentiel, épure les visages, illumine les décors pour ne garder que l’atmosphère que doit dégager l’image. Non, ami lecteur, un cadrage ce n'est pas forcément les personnages au milieu, un cadrage ça peut être les retrouvailles de deux amoureux, en bas, en petit, à droite de la case. Pourquoi ? Pour suggérer qu’ils sont seuls face aux autres, qu’ils sont seuls au monde ou quoi ou qu’est-ce. Tout ça pour dire, ami lecteur qui aime la bd, que si Springer dépouille son dessin de toutes fioritures, s’il cadre de manière originale c’est qu’il a un parti pris (dans le dictionnaire à la lettre p).
le scénario est confus, j’y comprends plus rien, Sevestre elle savait pas où elle allait en vrai.
Cher ami amateur éclairé du 9e art, le scénario de Muriel Sevestre est parfaitement clair. Je ne comprends pas ce que tu n’as pas compris. Les 3 tomes sont d’une cohérence à tomber par terre. Il y a bien des flash- backs qui pourraient te dérouter mais Springer t’a facilité la tâche : il a filtré ses couleurs pour les zones passées. D’ailleurs, il y a un gros boulot sur les couleurs depuis le tome 2 et c’est tout bonnement magnifique de sobriété et de ressenti.
La fin est trop ouverte
Cher amateur spécialiste de bd qui a du goût, une fin ouverte c’est le pouvoir de l’imagination. Voilà, cher chroniqueur engoncé dans ton carcan étriqué, je t’ai tout expliqué. Maintenant, tu peux relire ce Volunteer 3 en foulant du pied tes certitudes, en ouvrant grand tes yeux de gardien du temple franco-belge. Peut-être, alors, y découvriras-tu toutes les pépites qui t’ont échappé.
[Chronique rédigée par Sabrina D.]