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Les Almogavres
Les Almogavres



Fiche descriptive

Historique

Ramon Muntaner

Jean-Marie Barberà

Anacharsis

176 pages - 12,5 X 20cm

Chronique
Les Almogavres
Sang et Conquête

Qui a jamais su qu’une bande de mercenaires fondèrent, au cœur du Moyen Âge, un improbable « duché catalan d’Athènes » ? Un témoin direct de cette invraisemblable équipée, Ramon Muntaner, en a pourtant consigné la mémoire dans une Chronique qu’il dédia, à la fin de sa vie, au roi d’Aragon.

Au début du XIVe siècle, les guerres qui opposaient les Français du royaume de Naples aux Aragonais de Sicile prirent fin. Des bandes de mercenaires, se trouvant inemployées, s’exilèrent en Orient - on disait alors Outre-Mer - sous la conduite d’un capitaine de renom, Roger de Flor, embauchées par l’empereur de Byzance pour combattre les Turcs. La Grande Compagnie de ces Almogavres, après avoir affronté les Turcs, se retourne bientôt contre l’empereur. En cet Orient déjà plongé dans le chaos, ils se mêlent aux Bulgares, Serbes, Turcs, Francs, Génois, Vénitiens, Provençaux, Alains et Coumans pour se partager les dépouilles de l’Empire de Byzance. Mais peu à peu, laissant un sillage de pillages et de sang, de batailles en renversements d’alliances, de trahison en assassinat, la Compagnie se disloque, déchirée par l’appât du gain et les rivalités entre capitaines. Ce n’est qu’à Athènes qu’elle parviendra au terme de sa route.

Muntaner, trésorier des Almogavres, nous livre un récit tout ensemble roman d’aventure et document exceptionnel. Considéré comme l’un des premiers écrivains de langue catalane, son œuvre inspira à Joanot Martorell le fameux roman de chevalerie Tirant le Blanc, qui trouva grâce, dans le Quichotte, aux yeux de Cervantès. Jamais traduit en français depuis le XIXe siècle, Les Almogavres nous emmènent au milieu de l’Égée secouée de violents soubresauts, et dessine une Méditerranée méconnue, celle où se préparaient lentement les grands élans des conquêtes et colonisations des siècles à venir.

Dans sa postface, Charles-Henri Lavielle dévoile l’ambiguïté du personnage de Muntaner lui-même, aussi bien aventurier de haut vol qu’écrivain de talent.
un excellent bouquin!


Sang et Conquête
« Que vous dirai-je ? », comme l’écrirait Ramon Muntaner s’il devait vous parler des aventures de la Compagnie des Almogavres… Que vous dirai-je, donc, de cette épopée de cris et de fureur que vécurent une bande de mercenaires catalans au début du 14ème siècle en pays byzantin…

Bien sûr, le style ne respecte plus les standards actuels, mais passées quelques pages, on s’y fait avec bonheur, tandis que les péripéties de la compagnie s’accélèrent et exposent à nos yeux de lecteurs ébahis une vie d’aventures digne du plus fantasque des romans…
Bien sûr aussi, Ramon Muntaner, le chroniqueur, ne dit pas tout, cire des pompes et utilise Dieu comme bouclier pour justifier les actions de la compagnie, tout en étant capable d’avouer comment ils s’évertuèrent, lui et sa compagnie, à mettre « à feu et à sang » les campagnes et les villes depuis l’Anatolie jusqu’à la Grèce. L’opportunisme des mercenaires en général, et leur soif d’or en particulier, les amène de loin en loin, à coup de récompenses terriennes et de perspectives de riches pillages.

Le plus enrichissant dans tout cela est de mettre un doigt (un œil, en l’occurrence) dans la mécanique guerrière de l’époque. Une mécanique bien huilée, s’il en est, et qui recourt à grands coups de promesses et de coups de poignards dans le dos au mercenariat, avec plus ou moins de bonheur. Car si les professionnels de la guerre que sont au Moyen-Âge (et jusqu’à la renaissance) les mercenaires surpassent en effet la plupart des corps d’armée, il devient soudain pressant de s’en séparer une fois le fracas des armes retombé. Trahisons, pièges et pots-de-vin sont les armes que les puissants emploient pour ne pas avoir à payer les factures, et cela conduit parfois une compagnie de mercenaires à un curieux destin.

Les Almogavres sont de ces hommes qui vécurent une aventure comme il en est peu (mais plus qu’on ne le croit) ; étrangers en terre conquise n’ayant d’avenir et de raison d’être qu’en allant de l’avant, vers la guerre et le sang, et devant s’accommoder des facéties des puissants.

L’empire byzantin agonise, les francs, les turcs et les slaves s’en arrachent des morceaux à coups d’expéditions militaires. C’est donc tout naturellement, mais non sans difficultés et avec une belle réussite, que la Compagnie des Almogavres parvînt à former un duché catalan d’Athènes. C’est cette genèse que nous fait vivre Muntaner, en la plaçant sous l’étendard d’Aragon pour garantir sa pérennité littéraire tout en assurant son ascension sociale personnelle.

Sept siècles ont passé, et l’épopée reste inscrite dans la mémoire collective, par la grâce de ce chroniqueur (et des éditions Anacharsis) auquel on ne peut que rendre un double hommage : pour avoir survécu, et pour avoir su habilement nous léguer le récit de cette aventure hors du commun, comme un sillon de gloire sur le sentier de la guerre…
Keenethic



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