Après avoir porté la casquette de producteur (Au revoir, à jamais, Le Dernier samaritain) et de scénariste (L' Arme fatale, Last action hero, Au revoir, à jamais), Shane Black se lance dans la réalisation d’un premier film qu’il a co-scénarisé avec Brett Halliday, auteur de polar…
Shane Black détourne avec un plaisir jubilatoire les poncifs des films de détectives et recyclent à sa sauce les codes du genre… Ecornant l’image d’un Hollywood glamour et aseptisé, il nous livre avec ce film une part de son univers, un joyeux bordel parfaitement maîtrisé, où la société, gangrenée parle fric, sombre peu à peu dans l’abîme…

Difficile de résumer ce film à l’intrigue dense et rythmée, parfois confuse mais bougrement efficace… Harry Lockhart, le narrateur, se propose de nous raconter une bien étrange histoire, la sienne… Cambrioleur notoirement incompétent, looser et un anti-héros, il va se retrouver bien malgré lui aspiré dans une spirale infernale pour se retrouver assez rapidement dans une merde noire…
Par hasard et pour échapper à la police après un cambriolage lamentable, il va se retrouver à auditionner pour tenir le rôle d’un détective dans une production hollywoodienne. Pour l’aider à incarner son personnage, il va marcher dans les pas de Gay Perry, détective de son état.
Si on retrouve le duo classique du looser assisté par un cador, le classicisme vole rapidement en éclat lors de l’arrivée d’un troisième personnage, la charmante Harmony Faith Lane, actrice ratée… Elle va quelque peu dérégler la partition déjà discordante des deux personnages principaux… Notons d’ailleurs au passage la brillante prestation de ce trio d’acteur (Robert Downey Jr., Val Kilmer, Michelle Monaghan)…

Doté d’une mise en scène dynamique, une structure narrative délicieusement chaotique, des dialogues incisifs et percutant, des acteurs plutôt efficaces, de quelques scènes particulièrement inventives et d’une intrigue des plus originales, Shane Black's Kiss kiss s’impose comme un film de genre, étrange, décalé, déjanté, un OVNI finalement très rock’n roll.