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Quand j'étais chanteur
Quand j'étais chanteur



Fiche descriptive

Romance

Xavier Giannoli

Gérard Depardieu, Cécile de France, Mathieu Amalric

13 Septembre 2006

1h52min.

Chronique
Quand j'étais chanteur
Quand j’étais acteur

Aujourd'hui, la rencontre d'un chanteur de bal et d'une jeune femme...
un chef d'oeuvre!


Quand j’étais acteur
En interprétant un chanteur sur le retour n’ayant pas vraiment eu d’aller, Gérard Depardieu nous offre une prestation extraordinaire, à son meilleur niveau, c'est-à-dire au sommet de ce que produit le cinéma français, tout simplement. Difficile de ne pas être sensible à cet homme intense, lucide et drôle, inspiré d’un chanteur de bal auvergnat authentique. Les ambiances du métier, ses lois et ses joies, sa nostalgie aussi, sont retranscrites aussi bien que possible, à mon sens. Xavier Giannoli (« Les corps impatients », « Une aventure ») y parle du temps qui passe et dresse le portrait d’une époque, qui pourrait aussi bien être celle d’un certain cinéma ; tout en n’oubliant pas de parler d’humanité.

Pour Cécile de France, c’est aussi une sorte d’intronisation au panthéon du cinéma français, pas seulement parce qu’elle donne la réplique à notre monument national, mais parce qu’elle interprète une femme de son temps, meurtrie, perdue, pas dupe des manœuvres d’un vieux charmeur dont elle finit par percer à jour la sensibilité et par aimer l’intensité. Le ton et l’allure si particulière de Cécile de France sont ici parfaitement adaptés à cette jeune femme à la fois sombre et rayonnante, simple et sophistiquée, tantôt cynique, tantôt charmeuse. Lumineuse.

L’alchimie entre les deux acteurs est tout simplement parfaite. Au-delà de la justesse des dialogues, ce qui touche, c’est d’abord l’intensité des regards, des souffles, des respirations, des pleurs, des sourires… Pas de cris, pas de fureur, pas même de gestes passionnés, et pourtant la puissance qui émane du film est saisissante, même dans ces plans ou les deux acteurs sont côte à côte, mais ne se touchent pas.
Clairement, le film tourne autour de ce couple à priori contre-nature, qui illustre peut-être qu’au-delà des contraintes de notre société, nous partageons tous une envie de vivre commune, qui nous relie malgré tout.
Les seconds rôles ne sont en aucun cas « secondaires » ou transparents, car chaque personnage connaît une évolution qui prend source à la rencontre des deux personnages principaux. Les désirs et les espoirs des uns et des autres se révèlent en suivant la mesure de cet amour de bal.

L’une des grandes réussites du film (peut-être un peu conventionnel dans la forme) est de ne pas se reposer uniquement sur la prestation de ces deux acteurs qui crèvent de toute façon l’écran, mais de proposer un scénario dont le réalisateur ne nous donne pas toutes les clés, ce qui peut d’ailleurs être parfois frustrant. Au fil de cette histoire, on comprend que certaines situations sont plus troubles qu’il n’y paraît, et que tout le monde n’a pas forcément ce qu’il désire.

Mais bien sûr, ce que l’on retiendra avant tout de « Quand j’étais chanteur », c’est le talent hors norme de deux acteurs, dont un Depardieu irréprochable, même quand il chante avec ses moyens propres les classiques du chanteur de bal. Le film est à la fois un cri d’amour d’une rare intensité et d’une rare actualité, empreint de sagesse et de beauté. La magie du cinéma à/a son zénith.
Keenethic



Inspiration jeux de rôle

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