J’ai abordé l’album de Tarek et Morinière avec grand plaisir, car la bande dessinée s’est pour l’instant peu passionnée pour l’histoire et les légendes de l’asie centrale ; en l’occurrence, de la Chine, du Tibet, de l’Inde, etc.
Sur cette base culturelle, les auteurs de Tengiz nous propose une variation fantastique nous invitant à suivre le destin d’une lignée impériale déchirée et de leurs opposants dans un monde ayant de fortes ressemblances avec le nôtre (encore que…).
Le dessin s’accorde parfaitement à l’histoire, et la recherche sur les costumes vaut le détour, rien que pour son originalité, même si les couleurs sont peut-être trop utilisées pour différentier les personnages. Cela dit, les couleurs jouèrent un grand rôle dans l’armée en Chine impériale. Il était donc assez normal de les retrouver, pour conférer une identité particulière à l’ouvrage.

Le problème essentiel de l’œuvre est de proposer un scénario confus et décousu, qui use et abuse de la notion de destin et de ses devins, qui disposent d’un tel pouvoir que les personnages que l’on imaginait centraux sont justement relégués au second plan, dans une passivité qui frustre un peu le lecteur.

Finalement, si la thématique est originale et prometteuse, Tengiz manque d’un peu de profondeur, de clarté, de souffle épique. Gageons que ce sera chose faite dès le deuxième tome.