Le Sang des Porphyre est une nouvelle série signée par Balac qui a signé le premier tome de Sambre magnifiquement mis ne image par Yslaire… Depuis, plus rien… Plus de signe de vie de ce scénariste qui a su créer un scénario si superbement romantique, où les sentiments d’amour et de haine s’exacerbent, alors que les tragiques héros sont entraînés dans la tourmente de l’histoire… Mais qu’on ne s’y trompe pas, si Balac n’a plus signé de scénario depuis ce premier et magistral opus, c’est parce que c’est sous un autre pseudonyme que ce talentueux auteur a signée de nombreuses autres série, des irrévérencieux Innommables en passant par les captivant Pin-Up, les déjantés Spoon & White, le militant Yoni, ou l’élégant Tiffany , pour ne citer que ces séries ci… Car s’il y a eu Giraud et Moebus, il y a aussi Yann et Balac…
On retrouve dans ce premier album, Soizik, du nom de l’héroïne, le souffle qui animait le premier tome de Sambre, une sombre malédiction qui règne sur la lande bretonne… Un petit village perdu qui profite des naufrages pour glaner quelques richesses sous l’œil vigilant d’un sombre recteur qui semble cacher de bien sombres secrets... Un petit village breton replié sur lui même, comme il en existait beaucoup en cette fin de XVIIIème siècle… L’intrigue se déroule impeccablement, prenant juste le temps qu’il faut pour poser une atmosphère ampli de mystères et des personnages subtilement esquissés. L’ambiance qui règne dans ce village est pesante, écrasée par un sombre mystère, une ancienne histoire qui s’y est déroulé et pour laquelle des hommes ont payé de leurs vies suite au témoignage exclusif du recteur qui dirige d’une poigne de fer la petite communauté… Puis, comme en écho à la tempête qui ouvre l’album, une tempête d’une toute autre nature s’abat finalement sur les villageois, bouleversant leurs mesquines habitudes…
Le dessin de Parnotte (dessinateur des « Aquanautes » et du superbe « Un pas vers les étoiles » scénarisé par Jérôme Felix) souligne à merveille les différentes ambiances qui règne dans ce premier tome. Si sa palette de couleur empruntant beaucoup aux ocres et aux orangés peut surprendre, elle souligne fort joliment l’aspect romantique de l’histoire… Le travail effectué sur la couleur et les jeux d’ombres et de lumières sont particulièrement réussis, posant avec justesse une atmosphère à la lisière du fantastique alors que l’intrigue reste pour l’heure fortement ancrée dans la réalité… Mais en sur les terres de Bretagne, les légendes et l’histoire se mêlent et s’entremêlent souvent…
D’ailleurs, le scénariste se serait inspiré la de vie d’une famille du XVIe siècle, les Rothéneuf, qui selon l’histoire furent tour à tour pêcheurs, contrebandiers, corsaires, pirates et même naufrageurs…
Le scénario est rythmé et son découpage subtil captive l’attention du lecteur l’entraînant avec subtilité dans les méandres de l’histoire qui révélera gageons le de nombreuses surprises…
Ce premier tome est incontestablement une réussite, tant scénaristique que graphique… Vivement la suite!