Le Prestige se propose de nous narrer l’affrontement de deux magiciens talentueux et acharnés Robert Angier et Alfred Borden. D’abord amicale, leur opposition va prendre un tout autre tournant à la mort de la compagne de l’un d’entre eux dans un tour particulièrement dangereux… Adaptation du roman homonyme de Christopher Priest, le film entraîne le spectateur à la découverte d’un univers méconnu, dans un siècle qui vit naître la magie moderne grâce à d’incontournables figures tels que Robert Houdin…

Comme nous le rappelle le prologue, un tour de magie, à l’instar d’une tragédie, se décompose en trois actes… L’acte I est « la Promesse », qui présente au public la situation de départ du tour, ancrée dans la réalité. Le second acte est « le Revirement » qui voit la banale situation de départ virer à l’extraordinaire, captivant ainsi l’attention du spectateur… Mais sans le dernier acte, « le Prestige », aspect le plus spectaculaire du tour, l’acte de magie n’est rien…

Et si ce film était comparable à une grande illusion, les Actes I et II seraient plutôt réussis, alors que le dernier acte, le clou du spectacle, laisse quelque peu le public sur sa faim…
La bande annonce était alléchante et l’ambiance qui règne dans le film réussie, tant de par le jeu des acteurs que par le traitement de l’image, des cadrages et de la lumière… Mais il manque un je ne sais quoi, un soupçon de magie peut-être, pour transformer ce film agréable en un grand film. Car s’il parvient à capter l’attention du spectateur, il ne parvient pas à l’envoûter… Tous les éléments semblent pourtant réunis, de la brochette d’acteurs talentueux aux décors, en passant par un scénario original et ambitieux… Mais l’alchimie ne prend pas et l’Acte III laisse un goût d’inachevé, sans doute à cause du recours à un élément fantastique, en marge de l’illusion, qui n’apporte pourtant rien au récit et étouffe l’un des rebondissements du film, rebondissement attendu mais magistral...
La structure narrative qui voit les personnages remonter le fil du temps à travers la lecture du carnet de leur adversaire est intéressante à plus d’un titre mais rend le film tortueux et entrave peut-être le déroulement du scénario et éteint le souffle qui manque à l’ensemble mais que le spectateur attends cependant...

Les Prestige laisse néanmoins un bon souvenir qui s’accompagne hélas de l’amertume d’un film inabouti… Un film sympathique mais pas inoubliable…