Par sa thématique, Louise-Michel évoque immanquablement le Couperet de l’immense Costa-Gavras, version sous acide cependant…On y retrouve la même violence que dans le Couperet, de celle exercée par la société sur la France d’en bas, à celle qui peut venir en réponse au peuple, lorsqu’il a l’impression de s’être fait floué dans les grandes largeurs. Et des deux, la plus légitime est sans nul doute la seconde…

Des ouvrières dont le patron a profité de la nuit pour délocaliser l’usine, emportant machines et matériel, décident d’utiliser la maigre prime de licenciement pour payer un tueur à gage pour butter leur patron… S’en suit alors un improbable road movie aussi burlesque que déjanté… Pour ne pas dire totalement ravagé… mais étrangement pertinent… Le film rencontre un certain écho dans l’actualité récente et pose en filigrane la question : que reste-t-il finalement à ceux qui n’ont plus rien que leurs yeux pour pleurer ? Leurs poings pour se battre? Où comment la violence risque de changer de camp et se retourner contre les patrons voyous et les politiques qui cautionnent leurs actes…

Les acteurs y étant excellents dans leurs excès, ce conte social amoral est une fois de plus est d’une redoutable efficacité tout en étant franchement drôle…

Touchant, loufoque et hilarant seraient les trois mots qui résumeraient le mieux Louise-Michel… Un film édifiant en cette période troublée…