Quand Quentin Tarantino s’empare d’un genre de film, c’est toujours pour l’accommoder à sa sauce. Avec Inglourious Basterds, en virtuose du septième art, il passe le film de guerre à la moulinette, le teinte d’une bonne dose d’hémoglobine, d’une pincée de western spaghetti et d’un bonne dose humour noir plutôt décapant, dynamitant les clichés et proposant une recette unique plutôt pimentée.

Loin de se contenter de tordre l’histoire pour faire entrer son récit dans la trame des évènements, Quentin Tarantino la pulvérise, créant une uchronie improbable mais jubilatoire lui permettant de dérouler son scénario en faisant fi de tout carcan historique.

La bande son est comme toujours avec le cinéaste partie intégrante de l’action et ses utilisations à contre pieds de certaines musiques imprime plus profondément encore la pate de cet amoureux du cinéma qu’est Tarantino.

Si l’ensemble des acteurs y sont excellent, l’un d’eux y est exceptionnel ! Peu connu du grand public, Christoph Waltz devrait faire parler de lui tant son talent explose à l’écran. Son interprétation du Colonel Hans Landa, un nazi particulièrement inquiétant devrait faire date…

L’horreur et la crudité de certaines scènes (les bâtards étant particulièrement sanguinaires, voulant élever l’horreur au dessus de celle perpétrée par les nazis) réserve le film à un public averti mais , l’ensemble est particulièrement jouissif, évoquant par certains côtés des jeux vidéos tels que Wolfenstein pour l’ambiance étrange et décalée de ce groupe qui s’est donné pour but de casser du nazi…

Inglourious Basterds n’est sans doute pas le meilleur film de Tarantino (pour ma part, son premier film, Reservoir Dogs, occupe cette place) mais il possède les qualités nécessaires pour plaire aux amateurs de ce cinéaste aussi talentueux que déjanté… et certainement un peu dérangé aussi… la marque du génie peut-être?

Un mauvais film ? Non. Un film oubliable ? Oui.

2H30 de blabla poseur où il ne se passe absolument rien, Tarantino nous arrache 2-3 sourires ça et là, nous saoule avec des dialogues chiants comme la pluie qui pètent plus haut que leur cul.

Il faudra cependant remarquer deux bonnes scènes, l'introduction et la partie de guess dans la cave (et encore c'est parce que je suis amoureux de Fassbender !).

Tarantino est un grand réalisateur c'est indéniable mais pourquoi filmer des dialogues complètement inutiles, superflus et indignes du moindre intérêt pendant si longtemps ? Tarantino a le talent pour créer une tension palpable en quelques secondes à peine alors quelle utilité d'étirer ces scènes jusqu'à l'endormissement ? Probablement pour cacher la vacuité de son scénario.

Enfin une chose qui démontre que Inglourious Basterds est raté à tel point que Tarantino ne savait pas ce qu'il voulait faire, où il voulait emmener son film (et là je vais spoiler) :
La scène d'introduction du personnage de Stiglitz (Schweiger qui fait la gueule à chacune de ses apparitions, wahou ma copine joue aussi bien que lui quand elle fait la gueule !) avec voix off, nom du perso affiché en gros caractères jaunes funky et présentation comme si le film prenait un tournant vers un gros délire pop puis vient le personnage d'Eli Roth ultra caricatural lors de sa 1ère apparition au son d'une batte de baseball qui claque dans le trou noir d'un tunnel ! Et puis ensuite, plus rien, on commence alors à bavarder pour ne rien dire, où est passé ce délire qu'on nous promet lors de la séquence précédente ? La stimulation geek retombe alors comme un soufflé...

Et l'ensemble du film avec, on regarde alors sa montre à la fin de chaque chapitre pour essayer de deviner combien il peut bien encore en rester !

Le scénario tient sur un ticket de métro et Tarantino meuble comme il peut pendant 2H30 en dirigeant ses acteurs avec génie pour les acteurs américains, british et allemands et laisse les acteurs français en roue libre (Mélanie Laurent et Jacky Ido).

Dispensable.