Nefertiti est un jeu d’enchère familial aux règles simples et efficaces, le tout subtilement dissimulé sous un jeu de placement.

Le principe de l’argent en circuit fermé induit comme toujours de cruels et cornéliens dilemmes : dois-je m’emparer d’un objet ou dois je préférer quelques espèces sonnantes et trébuchantes?
L’idée des marchés et de leurs différents systèmes de clôtures est particulièrement ludique et savoureuse, une sorte de jeu dans le jeu. Chaque marché étant différent, les stratégies doivent êtres sans cesse réajustée afin de ne jamais manquer d’argent sous peine de devoir se défausser d’un des trésors souvent chèrement acquis.
Le principe des monopoles est lui aussi particulièrement astucieux puisqu’il enrichit considérablement le jeu sans jamais l’alourdir.

J’avoue avoir été quelque peu sceptique quand à la présence de personnages auquel le joueur peut faire appel, du voleur au scribe en passant par le prêtre. Mais au final, il apporte un zest de tension au jeu. Existant en nombre limité, il est souvent utile de les utiliser pour couper l’herbe sous le pied d’un joueur un peu trop entreprenant…

Ajoutons à cela que le jeu est vite expliqué et que les parties, tendues et disputée, sont fertiles en rebondissement et vous aurez au final un excellent jeu d’enchère qui a su renouveler le genre par de petits mécanismes élégants et innovants.

J’avais eu la chance de tester le prototype de ce jeu fort sympathique alors qu’il s’appelait encore Carnavon's Club et si le thème du proto me plaisait plus que celui du jeu, force est de reconnaître que la réalisation en est impeccable, et que les illustrations de Alexandre Roche sont une fois de plus très réussies…

Nefertiti est un excellent jeu, et qui plus est un premier jeu pour une brochette d’auteurs (Jacques Bariot, Thomas Cauet et Guillaume Montiage) particulièrement inventifs… Vivement l’extension qu’on puisse y jouer à 2 comme à 5!