La splendeur de la maison close s'écaille rapidement pour faire apparaître la misère de la vie de celles qui y travaillent et et s'efforcent encore de rêver. « Ici, c'est une maison close, la liberté, c'est dehors ». Une phrase lapidaire qui précise à elle seule les condition de travail et de vie de ces femmes que ces vaches de bourgeois appellent les filles de joies. La mise en abîme finale est un pavé lancé dans la mare de ceux qui pensent qui pensent qu'il faudrait ouvrir ces maisons de tolérances, soit disant plus humaines que les claques sordides ou le siège arrière d'une berline. Le rapport à l'argent, géré par la gérante de la maison est fort bien souligné et le quotidien des filles est plutôt bien croqué et on sent que le film s'appuie sur une bonne documentation historique. Mais l'ensemble s'avère quelque peu poussif et lent. Il manque un liant, un fil rouge (un scénario?) qui guiderait le spectateur au lieu de ces fragments de vie éparses de femmes brisées... On ne fait que les effleurer, sans jamais les connaître

Si le film de Bertrand Bonello est doté d'une photo impressionnante, d'images réellement sublime, de décors somptueux, de costumes recherchés et d'acteurs plus que talentueux, il apparaît comme trop décousu, comme le miroir brisé de plusieurs vies dont les morceaux tranchants ne manque pas de faire couler le sang et les larmes. Mais cela ne suffit pas à en faire un bon film... Difficile de comprendre l'engouement de la critique et les pluies de nominations qui sont tombées sur le film... En résumé, Télérama a dû adorer...