En Anatolie, au 1er siècle après J.-C., le jeune Apollonius découvre une mystérieuse crypte. Au contact d’une pyramide de lumière, il est transporté dans une autre dimension où il rencontre le dieu Hermès qui lui confie le secret de l’alchimie : de quelle manière ont été formées toutes choses. De nos jours, Adrian, vingt ans, passionné par cette discipline, vient de gagner le droit de disputer la finale du premier tournoi mondial de quintessence. Cependant, sa mère n’est pas en mesure de lui financer le voyage jusqu’à Prague.

L’alchimie, voilà un mot qui n’a cessé d’exciter l’imagination des raconteurs d’histoires de tout poil. Mitric choisit un angle d’attaque plutôt attirant puisque cet art ne se résume pas seulement à la capacité de transmuter les métaux. Mais pour suivre l’auteur et découvrir les trésors promis, le lecteur doit passer un début relativement laborieux. Ainsi, les circonstances de la découverte du caveau d’Hermès sont pour le moins tirées par les cheveux. Il faut également ne pas se montrer trop regardant sur les conditions qui permettent le financement du trajet vers Prague ou sur un monde dans lequel cet art est pratiqué ouvertement sans être devenu une science officielle.

Après quelques nouvelles incongruités dans le car ou lors du discours des créateurs du concours, la suite du récit, centrée sur Adrian, gagne en rythme et permet de découvrir la personnalité du héros et ce qui est arrivé à son père, mort dans des conditions étonnantes. Cette vitalité tient beaucoup aux rencontres et aux dialogues avec la belle Sage, jeune femme pleine de vie, pétillante, audacieuse et intrigante. Si les épreuves, à peine évoquées, ne fournissent aucun élément sur les protagonistes, leur art ou encore l’intrigue, la fin de l’album monte en intensité pour délivrer un cliffhanger surprenant et des informations sur les enjeux de l’aventure.

Mitric accompagne sa narration d’un dessin au style très dynamique et bien séquencé. Son trait « tout en longueur » est précis et fluide, ses personnages très bien caractérisés et ses décors réussis. Les couleurs vives, voire flamboyantes, renforcent une impression d’un graphisme pour film d’animation.

Malgré un départ peu encourageant, la découverte de cette série, sans doute davantage destinée à un public jeune, se révèle progressivement agréable et devrait permettre de s’intéresser à la suite.