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Le Réseau Aquila [1/2]
Silas Corey



Fiche descriptive

Histoire

Silas Corey

Tome 1

Fabien Nury

Pierre Alary

Bruno Garcia

Glénat

Caractère

16 janvier 2013

Chroniques
Le Réseau Aquila [1/2]
Arsène Holmes
Le testament Zarkoff [1/2]
Retour en piste

Avril 1917.
La guerre fait rage dans toute la France. À Paris, l’opposition menée par Georges Clemenceau tente de faire tomber le gouvernement Caillaux...
Silas Corey, ancien reporter, agent du 2e Bureau, détective et aventurier à plein temps, est engagé par Clemenceau pour retrouver un reporter disparu.

Ce dernier aurait recueilli des preuves de la trahison du chef du gouvernement. Corey, non content d’accepter la mission, vend aussitôt ses services au 2e Bureau et à Mme Zarkoff, industrielle de l’armement compromise dans l’affaire. Fort de ses trois salaires, Corey se lance sur la piste du reporter, et ne tarde pas à croiser le chemin du redoutable espion Aquila, qui dirige les opérations du Kaiser en France...

L’issue de la guerre pourrait bien dépendre du résultat de son enquête. Mais au fait, quelqu’un sait-il pour qui Silas Corey travaille vraiment ?
un chef d'oeuvre!


Arsène Holmes
La couverture d’un album se doit d’accrocher l’œil et de envie au chaland de l’ouvrir et de le feuilleter sinon de le lire. En cela, celle de ce premier opus du Réseau Aquila rempli parfaitement son office. Pleine d’élégance, l’illustration de couverture signée Pierre Alary est un petit bijou de composition qui parvient à pose en une vue un décor, un contexte et une ambiance, présentant dans le même mouvement le personnage central de la série, un dandy qui n’hésite pas à se lancer au cœur de l’action , à prendre des coups, mais aussi à en donner, comme le suggère l’attitude faussement nonchalante. La dureté de son regard laisse deviner un caractère bien trempé et une froide détermination. On perçoit en filigrane le spectre de la guerre et le personnage énigmatique dont seule la silhouette apparaît fait planer sur l’ensemble une menace sourde … Que de choses suggérées par cette couverture! Du grand art assurément! Et le nom de Fabien Nury accolé à celui de Pierre Alary ne fit qu’accroître l’envie de se plonger sans tarder dans la lecture du premier tome de ce diptyque alléchant…

En l’espace de neuf années, ce scénariste épatant s’est rapidement imposé comme un auteur majeur du neuvième art. Depuis La chute de Babylone , son premier album, il enchaîne les séries comme d’autres enfilent des perles. Son sens aiguisé de la narration, ses dialogues ciselés, sa façon saisissante d’utiliser un cadre historique précis pour dérouler une intrigue mettant en scène des personnages forts et denses ne peuvent que forcer l’admiration. Je suis légion, la Mort de Staline, l’Or et le sang, Atar Gull sans oublier Il était une fois en France monument de la BD historique, chacune de ses séries a fait date, et ce d’autant plus qu’il a su à chaque fois s’entourer de dessinateurs au talent affirmé qui ont sublimé ses histoires. Ce qu’il fait une fois encore avec Pierre Alary, dessinateur au trait plein d’élégance et de dynamisme dont le talent explose à chaque planche…

Avril 1917. La guerre qui ne devait durer qu’une poignée de semaine s’enlise dans la boue des tranchées. Georges Clémenceau cherche à reprendre la main et prouver le double jeu de Joseph Caillaux, alors chef du gouvernement. Pour se faire, il ne possède que son siège de député et un journal, l’Homme enchaîné. C’est pour tenter de retrouver la trace d’un de ses journalistes venant de trouver des preuves irréfutables de la traîtrise de Caillaux que « le Tigre » engage Silas Corey, ancien soldat et ancien journaliste reconverti en détective privé ayant une conception toute particulière de la loyauté. Acceptant les émoluments de l’ancien ministre de l'Intérieur, il loue dans la foulée ses services au deuxième bureau avant d’accepter de travailler pour Mme Zarkoff, riche industrielle aux amitiés douteuses compromise dans cette sombre affaire. Ce faisant, Silas Corey va suivre le sillage d’Aquila, un espion allemand que beaucoup considère comme une légende…

Silas Corey, tout en ambigüité, est un personnage dense qui garde son mystère derrière son apparente dureté. Son passé dans les tranché, la relation trouble qui le lie à la troublante Marthe, les liens étranges qui l’unissent à Nam, son homme de main… tout cela contribue à en faire un homme à part, à la fois horripilant mais attachant, alors que son armure se fissure lorsque son passé refait surface ou lorsqu’un proche est blessé.

C’est avec un plaisir non dissimulé que l’on retrouve le dessin incroyablement dynamique de Pierre Alary et son sens aigu du cadrage et du mouvement, sans doute hérité de son passage aux Gobelins et dans les studios Disney. Depuis son premier album de BD (Griffin Dark qu’il a signé sous un pseudo) cet auteur n’en finit plus de nous surprendre. Après les étranges et survoltés Échaudeurs des ténèbres et les aventures de la séduisante Belladone (une espionne, déjà!) et celle de Sinbad, le voilà qu’il s’empare de la période troublée de la Grande Guerre pour mettre en scène avec maestria cette formidable histoire qui mêle habilement intrigues politiques et économiques, enquête policière et action, le tout sur une toile de fond d’espionnage. Son trait semi-réaliste s’avère une nouvelle fois d’une redoutable efficacité alors que son encrage et la colorisation subtile et convaincante de Bruno Garcia laissent transparaître la force et le dynamisme de son crayonné. Son découpage nerveux emprunte au vocabulaire cinématographique, renforçant l’efficacité de l’ensemble, impulsant à l’intrigue un rythme soutenu des plus appréciables.

Ce premier opus est incontestablement une réussite qui happe le lecteur dès la première page avec une intrigue remarquablement bien construite autour d’un personnage ambigu et plein de morgue, sorte de fils spirituel de Sherlock Holmes (pour ses brillantes déduction) et d’Arsène Lupin (pour son audace et son élégance naturelle). Un album épatant qui amorce une série historique mêlant action, espionnage et humour pince-sans-rire, sur fond de guerre des tranchées… Comme un plaisir n’arrive jamais seul, la suite est programmée pour mars! Le rendez-vous est d’ores et déjà pris, en espérant que ce Réseau Aquila ne soit que la première enquête de ce personnage ambivalent que l’on aime détester.

Le Korrigan




Inspiration jeux de rôle

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Maléfices a pour cadre la France de la Belle Époque (1870-1914), où les superstitions campagnardes et la mode citadine du spiritisme côtoient la pensée scientifique.
Crimes se déroule à la même époque et inscrit dans la tradition des littératures classique, fantastique et horrifique du XIXe siècle.