
Reloading six, sixième album d’une série fleurant bon
X-Files. Sixième album… Je me souviens (dans une autre vie ?) avoir déjà tenu entre mes mains le sixième tome de cette série… Le dessinateur n’était pas Alain Janolle, mais un certain Vicente Cifuentes… Avais-je sans le savoir glissé dans une sorte d’univers parallèle? Renseignements pris, il s’avère que ce nouveau tome 6 remplace le tome précédent, proposant en quelque sorte une réalité alternative, qui est d’ailleurs au centre de ce
Reloading six…

2033. De sombres Entités règnent sur le monde. L’humanité est contrainte à des hybridations contre-nature pour que naisse l’Utopie. Les failles s’étendent, inéxorablement, engloutissant des pans entiers de réalité. La résistance s’organise mais est totalement démunie face à la progression inexorable du Mal. Certains envisagent des solutions expéditives, menaçant la survie même de l’humanité…
Cédant à la mode des Reload qui permettent notamment aux auteurs de comics de faire table du passé d’un super-héros dont ils reprennent la destinée, Ange et Janolle décide de donner une (nouvelle) suite à leur série, onze années après le tome 5, neuf après la première version du tome 6… Un pari audacieux qui pose les bases d’un noveau cycle de façon convaincante… L’univers dépeint près de vingt années après que Fischer se soit retrouvé au cœur de la flaque s’avère être totalitaire, voire carrément fasciste. A la tête de ce régime froid et déshumanisé, Fischer, ou ce qu’il en reste… A l’intérieur de lui se livre un combat l’opposant à la créature qui est entré dans son corps vingt années auparavant… Sa part d’humanité avait su brider les élans destructeurs de l’Entité mais la mort de Roxanne va faire céder tous les verrous et Fischer va déclencher une série d’événements qui pourraient bien conduire à la fin de l’humanité…

Le thème classique mais très bien exploité du voyage dans le temps impulse un rythme lancinant au récit, avec ces hoquets temporels qui donne du sens à l’essence même de ce
reloading qui n’est qu’une réalité alternative, une devenir possible de l’histoire…
C’est avec un réel plaisir que l’on retrouve Alain Janolle au dessin. Son trait épais et ses cadrages cinématographique portent le récit d’Ange avec une redoutable efficacité alors que la mise en couleur de Gaétan Georges met joliment son dessin en valeur…
Reloading six, propose une alternative jubilatoire à la chute de cette histoire de mêlant habilement enquête policière, complot et sciences-fiction comme avaient su le faire Chris Carter avec ses X-Files (Aux frontières du réel)… Elle s’imbrique mieux dans l’édifice scénaristique audacieux que constitue les 5 premiers tomes que ne le faisait la première version et ravira en cela les fans de la première heure…