Avec ce cinquième tome le lecteur se trouve au beau milieu de cette série étrange et horrifique qu’est la Tour Fantôme. Tarô Nogizaka s’est emparé du roman d’Alice Muriel Williamson (datant de 1898!) pour en proposer une version résolument moderne à la fois captivante et dérangeante.
Taïchi et Tetsuo retournent à Tokyo dans l’espoir d’y rencontrer l’écrivain Fuhenboku Sakai dont l’un des romans,
Le Labyrinthe gris, semble faire clairement référence aux secrets de la Tour Fantôme. Las! Ils ne sont pas les seuls à chercher à remonter cette piste! L’inquiétant procureur Marube cherche lui aussi à rencontrer le romancier et, tel le chat jouant cruellement avec sa proie, il va s’amuser avec Taïchi et Tetsuo et les entraîner dans un jeu malsain et troublant…
A chaque tome, Tarô Nogizaka explore une autre facette de l’univers d’
a Woman in Grey, le roman dont est librement inspiré ce manga. L’ambiance et l’atmosphère y sont particulièrement troubles alors qu’un pan du passé du Procureur Marube et de sa fille adoptive nous est révélé, rendant ce personnage plus inquiétant et machiavélique qu’il ne l’était jusqu’à présent…
Le récit est remarquablement bien conduit, révélant certains secrets tout en posant d’autres questions. L’identité du mystérieux tueur de l’horloge pose encore question et les suspects possibles s’avèrent plus nombreux au fil des tomes… Les pièces du puzzle semblent pourtant s’assembler peu à peu… mais n’est-ce pas pour mieux surprendre le lecteur dans les tomes à venir?
La force de ce récit tient tant dans ses personnages torturés qui évoluent subtilement au fil des tomes que dans les ambiances oppressantes, à la fois similaires et tellement différente à chaque volume… Le mystère de la tour fantôme captive et déstabilise le lecteur par la tournure que prend l’histoire et le récit, à la fois sensuel et horrifique, glauque et inquiétant, tenant tant du polar que du fantastique…Une fois ouvert, difficile sinon impossible de reposer l’ouvrage…