Pour la rédaction des SdI,
Le Pouvoir des Innocents fait partie de ces œuvres incontournables de la bande-dessinée, une série politique et sociétale littéralement estomaquante dont le final ébouriffant vous laisse groggy … C’est donc avec un plaisir jubilatoire que nous suivons les deux spin-off de la série qui continuent d’explorer l’Amérique contemporaine avec un regard aiguisé et incisif…
Car l’Enfer est ici poursuit ce formidable thriller politique de façon particulièrement convaincante…
Les tragiques évènements du 4 novembre 1997 ont porté Jessica Rupper à la Mairie de New York. Josuha Logan, ancien membre des forces spéciales et principal suspect de ce sanglant attentat qui fit 508 victimes ,se rend à la police dans l’espoir de voir son innocence éclater au grand jour…
Deux ans plus tard, Jessica Ruppert a mis en application ses promesses de campagne, améliorant la vie de ses concitoyens alors que les élections du gouverneur de l’Etat de New York entrent dans la dernière ligne droite. Tous les sondages donnent la très conservatrice Meredith Bambrick gagnante haut la main devant le candidat démocrate Lou Mac Arthur…
Déjà distancé dans les sondages, sa prise de position contre la peine capitale en général et contre l’exécution de Logan en particulier… Sachant qu’il n’a plus rien à perdre, Mac Arthur va jouer la carte de la sincérité dans le meeting de la dernière chance…
Nous attendions avec impatience ce troisième opus de
Car l’Enfer est ici en s’interrogeant sur la façon donc Luc Brunschwig allait mener son scénario avec en ligne de mire le début des
Enfants de Jessica…
Une fois encore, on retrouve une histoire chorale menée de main de maître par un scénariste des plus talentueux. Il passe avec efficacité d’un personnage à l’autre, impulsant un rythme entraînant à l’intrigue qui atteint son point d’orgue avec le meeting de Mac Arthur qui est savamment orchestré et mis en scène. Il règne sur cette réunion politique une atmosphère et une tension saisissante, presque palpable. La mise en scène de ce grand moment de la campagne est des plus soignée, portée par des cadrages ingénieux et un dessin le dessin toujours superbe de David Nouhaud, assisté par Laurent Hirn au storyboard. On y découvre un candidat qui se livre sans fards, avec sincérité, à une foule plutôt hostile.
On vibre avec lui et on est convaincu par son discours humaniste et porteur d’espoir… Il fallait oser consacrer près de 20% d’un album à un meeting politique mais le sens du découpage et le talent de conteur et de dialoguistes des auteurs le rendent incroyablement poignant, vivant et dynamique… Du grand art, tout simplement!
Comme de coutume, le récit, impeccablement construit, est porté par des personnages éminemment crédibles. Premiers comme les seconds rôles son travaillés avec un savoir-faire qui force le respect, conférant à l’histoire sa puissance et son auhtenticité.
Luc Brunschwig, David Nouhaud et Laurent Hirn nous livrent une fois de plus un album d’une incroyable intensité dramatique. Porté par scénario de haute tenue, des personnages crédibles étoffés, un dessin somptueux et un incroyable sens du rythme et du découpage, il est difficile de ne pas être frustré une fois l’album refermé tant l’histoire est addictive et poignante, rencontrant d’inquiétants échos dans nos société contemporaines…
Le pouvoir des Innocents est une série brillante et intelligente qui possèdent tous les ingrédients d’une formidable série TV avec ses destins croisées, son incroyable suspens et ses rebondissements étourdissants… Un chef d’œuvre du neuvième art à ne manquer sous aucun prétexte…