


Après son excellente série concept consacrée aux
Zombies, Olivier Peru prolonge le plaisir et l’horreur avec un spin-off proposant des one-shot montrant une facette de cette inquiétante épidémie… Le premier tome, superbement mis en image par Nicolas Petrimaux, nous entraînait à Paris dans le palais de l’Elysée envahi par une horde de Zombies affamés était particulièrement convaincant… Quand est-il de ce second opus ?
Alors qu’elle bossait sur un jeu de zombies et qu’elle avait prévu de s’isoler dans un bunker pour se mettre dans les meilleurs conditions pour réfléchir au concept du jeu, la dream team d’un studio de jeux vidéo suédois espère pouvoir survivre au cœur du bunker alors que Stockholm a été transformé en désert glacé par l’épidémie…
Mais, confrontés à la réalité, ils vont connaître la faim, la peur et l’isolement… Leur unité se lézarde rapidement et divisés, ont-ils la moindre chance de survivre à la pire catastrophe qui frappe l’humanité depuis l’aube des temps? Une lutte pour la survie s’amorce… Herbert Spencer avaient-il raison d’écrire que seuls les plus aptes survivront?
Une chose est sûre : tous ne verront pas la fin de l’hiver…

Après Paris, Olivier Peru poursuit son tour d’Europe de l’horreur en nous entraînant en Suède… Le concept de base s’avère particulièrement ingénieux et d’une mordante ironie: une équipe de programmeurs travaillant sur un jeu zombie confronté dans la vraie vie à l’invasion et à l’atrocité du scénario qu’ils rêvaient de mettre en scène… Le virtuel s’estompe devant l’horreur du réel et la thématique
survival va prendre une tournure particulièrement sombre alors que l’un des survivants, particulièrement intelligent, croit fermement au darwinisme social. La structure narrative de l’album s’avère particulièrement réussie. Les flashbacks menés avec maestria le complètent et l’enrichisse à la façon d’un inquiétant puzzle, précisant l’action de façon saisissante et révélant par bribe l’atrocité de la situation…
Une fois encore, Olivier Peru parvient à renouveler le genre, à faire voler en éclat les mille et un clichés du genre pour proposer un huis clos haletant qui glisse au fil des pages un peu plus loin dans l’horreur… Une fois encore, le pire des monstres n’est pas à chercher parmi la horde, mais parmi les êtres de chair et de sang qui se défont de leur humanité pour survivre… Le châtiment qui s’abat sur l’Europe n’est-il pas au final amplement mérité?
Le dessin d’Arnaud Boudoiron (
Husk,
Nirvana…) colle parfaitement à cette ambiance tout à la fois glauque et froide du scénario d’Olivier Peru… Son trait réaliste reconstitue avec justesse une Stockholm dévastée avec une colorisation sombre et froidement clinique qui met en scène des personnages crédibles et dérangeants…
Zombies Néchronologies prouve si besoin était combien Olivier Peru maîtrise son sujet… Après une formidable série-mère, il se propose de poursuivre l’horreur en proposant une fois encore un angle d’attaque audacieux et novateur, qui confère à son récit toute sa force et son originalité… Nerveux et malsain, ce récit respecte les poncifs du genre et donne à voir le monstre qui se cache en tout un chacun… Des one-shot de cet acabit, on en redemande!