V.I.T.R.I.O.L. clôture le triptyque d’Ars Magna, un récit d’aventure ésotérique qui nous entraîne dans le Bruxelles occupé de la seconde guerre mondiale…

Philippe Cattoir, professeur d’histoire, est entraîné bien malgré lui dans une quête ésotérique dont l’issue pourrait bien décider du destin de la guerre. Le jeu de piste échafaudé par une antique loge a conduit le professeur d’histoire ancienne au palais de Charles de Lauraine, gouverneur des Pays-Bas versé dans le Grand Ouvre… Mais alors qu’ils s’approchent du mystérieux Phoenix, l’étau se resserre autour de Philippe et de Sophie… d’autant qu’ils vont être trahi par l’un des leurs…

S’achevant sur un cliffhanger pour le moins surprenant, le second tome réorientait l’intrigue vers une thématique plus scientifique, malgré des racines résolument ésotérique. Ce twist fort appréciable qui tisse une filiation entre science de l’atome et alchimie s’avère très particulièrement audacieuse, conférant à Philippe Cattoir un rôle de première importance dans le déroulement même de la guerre.
Mené tambour battant, la thématique, l’époque et les multiples péripéties qui émaillent le récit le rapproche bien évidemment des aventures d’Indiana Jones. Les auteurs ont d’ailleurs placés malicieusement de nombreux clins d’œil en référence au héros de George Lucas (de même que de nombreux symboles alchimiques et maçonniques), tel la scène qui clôture et l’album et la série… Mais Philippe Cattoir est loin d’être l’homme d’action qu’est le Professeur Jones. Ce rôle est d’ailleurs presque dévolu à Sophie, véritable héroïne du récit qui a embrasé la cause de la résistante, donnant une coloration presque féministe à l’ensemble…

Le dessin classique et réaliste de Milan Jovanovic, rehaussé par des une mise en couleur impeccable signée par la prolifique Scarlett Smulkowski est une fois encore impressionnant de maîtrise. Il reconstitue avec force détails le Bruxelles de l’époque pour mieux immerger le lecteur dans ce récit d’aventure romanesque et ésotérique… La couverture est une fois encore fort joliment composée… Mises bout à bout, les couvertures de la série aux dominantes rouges, blanches et rouges, évoquent les différentes étapes du travail alchimique pour accomplir le grand œuvre, dans un ordre inversé… Doit-on y chercher une symbolique?

Avec Ars Magna, Alcante et Milan Jovanovic ont tissé un récit d’aventure haut en couleur qui mêle avec audace et efficacité histoire, science et ésotérisme. Porté par des personnages atypiques qui se jouent des archétypes, l’histoire nous invite à découvrir Bruxelles et son historie de façon résolument ludique… Une trilogie efficace et captivante qui ravira les amateurs du genre… en attendant un hypothétique cinquième volet des aventures d’Indiana Jones…