Les Lames d'Apretagne marque l’arrivée dans le deuxième art de Luc Venries et Yoann Courric, deux scénaristes à la complicité évidente… Porté par le superbe dessin de Noë Monin, leur scénario dynamique immerge le lecteur dans un récit d’Heroïc-Fantasy pour le moins entraînant…

Héritier du roi d'Âpretagne, Van est une petite peste de la pire espèce à qui on passe bon nombre de ses caprices. Faust a grandi dans la fange d’Orthograf la tête plein de rêves d’aventures. Le destin va les réunir, pour le meilleur… mais aussi pour le pire!

Après avoir été réduit en esclavage, Faust va devoir faire équipe avec l’insupportable Van pour mener à son terme une quête folle : capturer la foudre! Dans l’adversité de cette rocambolesque aventure va se nouer une solide amitié…

Difficile de ne pas tomber d’emblée sous le charme du dessin Noë Monin. La couverture suffit à elle seule à aiguiser l’appétit du lecteur le plus blasé, tant par sa composition que par son trait énergique et la colorisation lumineuse… L’intérieur est du même tonneau : le trait expressif et dynamique du dessinateur porte efficacement le récit débridé écrit à quatre mains par deux scénaristes inventifs et iconoclastes.

Le duo de héros, l’un pauvre comme job et l’autre riche comme crésus, n’est pas sans évoquer celui formé par Danny Wilde et Lord Brett Sinclair dans Amicalement vôtre, la fameuse série de Robert S. Baker. Mais la comparaison s’arrête là puisque si Lord Sinclair pouvait être horripilant à cause de sa morgue et de son flegme tout britannique, Van est une parfaite tête à claque… On s’attache néanmoins à lui lors de cette quête qu’il poursuit, contraint et forcé, en compagnie de Faust… Ce dernier s’avère plus attachant, avec sa fougue et ses rêves d’aventures, sans parler de l’épisode tragique qui le voit perdre son frère… L’association Faust / Van est, on s’en doute, pour le moins détonante et confère tout son sel à l’histoire!

Avec ce premier tome, Luc Venries et Yoann Courric posent les bases d’une trilogie drôle et irrévérencieuse qui ravira les ados amateurs de fantasy (et amusera leurs parents). On regrettera certains dialogues un brin vulgaires mais l’ensemble, porté par des dessins aussi expressifs que dynamiques, n’en reste pas moins très divertissant.