Les albums de la série 7 se suivent et ne se ressemblent pas… mais son toujours aussi bons! Véritable terrain de jeu pour scénariste, cette troisième saison qui s’achève prochainement s’avère une fois encore particulièrement entraînante… Sylvain Runberg et Tirso nous livrent avec
7 Cabbibales un thriller horrifique aussi glaçant que sanglant…
Ils sont sept, riches et influents. Ils se considèrent comme l’élite de notre société et se voient comme de jeunes mâles dominants au sommet de l’espèce humaine. Ils ne s’encombrent pas de scrupules et rejettent la morale hypocrite de notre société.
S’affranchissant de tous les tabous, ils donnent libres court à leurs pulsions malsaines qu’ils assouvissent lors de fêtes privées… Mais leur rituel va être perturbé car la victime qu’ils ont choisie n’est pas celle qu’ils croient…
Sylvain Runberg signe avec cet album un thriller horrifique où la tension et la violence vont crescendo pour un final cinglant… Tout commence en Toscane en juin 2015, aux lendemain d’une fête… Un groupe d’amis devise joyeusement autour du repas de la veille dont on devine, aiguillé par le titre, que le plat principal n’est autre qu’une jeune femme dont les reste reposent à quelques miles marins de la côte…
On découvre alors une bande de salopards qui, poussant à l’extrême le darwinisme social, laisse libre cours à leurs abjects penchants. Du tabassage à mort d’un clochard dans le New Hampshire au viol d’une jeune femme en passant par la chasse à l’homme dans le Nevada, les courses meurtrières… et le cannibalisme… Par petite touche, l’auteur nous dresse un portrait malsain et répugnant de ces sept monstres déshumanisés… Difficile de ne pas songer à Alex DeLarge et ses décadents droogies tirés du romans d’Anthony Burgess superbement porté à l’écran par l’immense Stanley Kubrick.
Le recrutement de leur prochaine victime rythme le récit, faisant subtilement monter la tension, préparant le lecteur pour le conduire à l’abject banquet… Mais par un twist aussi savoureux qu’inattendu, le scénario prend un virage à 180°… Difficile d’en dire plus sans spoiler le récit (ce qui serait dommage!) mais le scénariste semble prendre un plaisir jubilatoire à prendre le lecteur à contrepied avec une rare virtuosité…
Comme de coutume, Tirso nous livre des planches d’une rare efficacité. Porté par un découpage précis et dynamique, son trait sensuel est sublimé par un encrage de haute tenue subtilement rehaussé par les couleurs de Tomeu Morey…
Sylvain Runberg et Tirso unissent leurs plumes, leurs crayons et leurs talents pour nous livrer un thriller horrifique, glaçant et malsain… Le scénario parfaitement calibré est superbement mis en image par le trait dynamique et sensuel du dessinateur espagnol.
Loin de s’essouffler lors de cette troisième saison, la série 7, véritable terrain de jeu pour auteurs talentueux, semble avoir un bel avenir devant elle. Fou serait celui qui s’en plaindrait! Un excellent album pour une excellente série!