Guido Piccoli et Giuseppe Palumbo se propsent de nous raconteur les dernières années de la vie de Pablo Escobar, baron de la drogue qui s’est taillé une étrange réputation de Robin des Bois qui semble perdurer dans les quartiers pauvres, malgré ses malversations, attentats et assassinat…

L’album s’ouvre sur Pablo Escobar qui se livre aux autorités colombienne, après de longues tractation… non sans avoir fait voter une loi interdisant son extradition vers les Etats-Unis et avoir pu choisir la prison dorée dans laquelle il serait incarcéré: La Catedral…

Il va y vivre des mois presque paisibles, faisant de sa prison le QG de ses activités mafieuses, s’autorisant une virée au stade pour y soutenir son équipe fétiche, y faisant construire piscine et terrain de foot et y invitant régulièrement putes, stars de foot et proches alors que la drogue et l’alcool coulent à flot… Sans même parler de ses hommes lourdement armées pour assurer sa protection au sein même de la prison… Lorsqu’il sent le vent tourner et alors qu’il s’apprête à être transféré, il va s’enfuir avec une trentaine d’homme… Commence alors une chasse à l’homme d’envergure… Traqué par les services secrets colombiens et américains, mais aussi par les membres du Cartel de Cali, il sera abattu le 2 décembre 1993…

Publié en France le jour du vingt-troisième anniversaire de sa mort, cette biographie balaye les dernières années de la vie d’un mafieux mégalomane. Il s’attira les foudres des Etats-Unis qui se sont donné les moyens de l’abattre mais avait aussi su par sa générosité s’attirer les sympathies du petit peuple de Medellín…

Pablo Escobar est indéniablement un personnage de roman, tellement sidérant et contrasté qu’il ne serait presque pas crédible dans un livre ou un film… et pourtant les propos relatés par Guido Piccoli qui maîtrise parfaitement son sujet s’avèr parfaitement véridiques… Après son évasion spectaculaire, on sait que la fin est proche et les moyens déployés de part et d’autre pour mettre fin à sa cavale montrent que la frontière entre le bien et le mal est plus ténue que jamais: pour faire tomber Escobar, les agences gouvernementales ont pris de grandes liberté avec la légalité…

Rehaussé par une mise en couleur discrète et un encrage élégant, le trait épuré et réaliste de Giuseppe Palumbo confère au récit une dimension quasi documentaire.

Solidement documenté, porté par le dessin élégant de Giuseppe Palumbo et remarquablement bien écrit, Escobar -El Patron- brosse le portrait en clair-obscur de ce baron de la drogue qui érigea un empire financier inimaginable dans le sang et la violence mais qui dépensa des fortunes à la construction d’école et d’hôpitaux pour les gens de Medellín…

Un album aussi édifiant que captivant qui passionnera tous les amateurs d’histoire contemporaine et les amateurs de la série Narcos, dont les premières saisons sont inspirées par la vie d’Escobar…