Enrico Marini poursuit sa saga antique amorcée en 2007, un geste romanesque, épique, pleine de fougue et de violence, porté par des dessins comme de coutume somptueux…

Arminius a su gagner la confiance du général romain… Pourtant, il s’apprête à le trahir… Prélude à la bataille qui s’annonce, l’armée de Varius est harcelé de toute part les Germains alors que Marcus, prisonnier, est plus que jamais impuissant… Il sait que son ancien ami s’apprête à trahir Rome mais, à l’instar de Cassandre, ses avertissements ne sont pas entendus… Pire, l’époux de Priscilla a appris leur liaison et sait à présent que le fils qu’elle a mis au monde n’est pas le sien…

Des heures sombres s’annoncent et les légions de Varius s’apprêtent à être balayées par les Barbares avides de défendre leurs terres…

Difficile de ne pas être une fois encore séduit par la virtuosité d’Enrico Marini dont chaque nouvel album est un enchantement graphique. Son trait énergique, ses cadrages cinématographiques et sa mise en couleur somptueuses sont un régal pour les yeux et justifient à elles seules la lecture de chacun de ses albums. Sa reconstitution de la bataille du Teutoburger Wald est saisissante de dynamisme, immergeant le lecteur au cœur d’un déchaînement de fureur et de sang… La double planche montrant le choc des deux armées est absolument superbe et on se perd de longues minutes à en admirer tous les détails…

S’il fait ses premières armes de scénariste avec cette série à grand spectacle, force est de reconnaître qu’il maîtrise parfaitement son sujet. Habités par des sentiments exacerbés, ses personnages éminemment romanesques traversent une époque tumultueuse où la fureur des armes s’entrechoquant, le râle des mourants et les cris des vainqueurs résonnent à nos oreilles alors que le sang des vaincus abreuve les terres germaniques… Son scénario s’inscrit dans une veine classique mais il est sublimé par les dessins renversants de l’artiste… Si ses personnages avaient été moins archétypaux, plus complexes et plus contrastés, et si ses dialogues avaient été plus ciselés, nous aurions entre les mains un chef d’œuvre du neuvième art…

Mais ne boudons pas notre plaisir : les Aigles de Rome est une excellente série à grand spectacle, un péplum moderne parfaitement assumé et maîtrisé qui fait la part belle à l’action…

Pour notre plus grand plaisir, Enrico Marini poursuit sa fresque antique et épique, mettant en scène avec la virtuosité qui le caractérise la bataille du Teutoburger Wald où disparurent tragiquement trois légions romaines…

Deux Aigles désormais sont entre les mains des germains, la troisième est engloutie peu à peu par les marécages où l’a abandonné son aquilifer… Dans la brume, le fidèle Cabar emporte Marcus, sous le regard de Segestes…

Les deux frères ennemis devront encore attendre avant d’apurer définitivement leurs comptes d’autant que d’une certaine manière, Marcus est redevable à Arminius d’avoir sauvé son fils…