





Le western a décidemment le vent en poupe et l’ouest américain n’a pas fini d’inspirer scénaristes et cinéastes, pour notre plus grand plaisir! Signé Roger Seiter et mis en image par Daniel Brecht, L’Or de Morrison s’inscrit dans la plus pure tradition des grands westerns historiques…
Ancien officier de l’armée sudiste, le Colonel Marion Michaël Morrison voit son rêve de communauté icarienne s’effondrer avec l’arrivée prochaine du chemin de fer qui drainera les escrocs et la corruption jusque dans les rocheuses. Pour avoir suffisamment d’argent et gagner l’Australie pour y fonder une nouvelle communauté, il a en bon stratège échafaudé un plan audacieux pour s’emparer de la paye des ouvriers du chemin de fer, soit près de 350.000 dollars… Pour le mettre en action, il doit s’associer à une bande d’outlaws composés de mexicains renégats ou de déserteurs du corps expéditionnaire français…
Hélas, tout ne se déroulera pas exactement comme prévu… Les soldats convoyant l’or sont massacrés, les chevaux sont dérobés par une bande de jeunes apaches et Morisson et ses complices n’ont d’autres choix que de mettre Laramie à feu et à sang pour trouver de nouvelles montures…
S’enfonçant dans les territoires hostiles de l’ouest sauvage, voilà donc notre petite bande traquée par l’armée des Etats-Unis, le shérif de Laramie et des Apaches…
Avec l’Or de Morrison, Roger Seiter rend un vibrant hommage aux westerns qui ont sans doute bercé son enfance et sa jeunesse… Il suffit pour s’en convaincre de regarder de plus près le nom de certains de ses personnages: Marion Morrison (plus connu sous le nom de John Wayne!), Robert Taylor ou Henry Toutant Beauregard… Comme de coutume, cet historien de formation a appuyé son récit sur une solide documentation et le dossier historique et graphique qui ouvre l’album resitue le récit dans son contexte, permettant de mieux comprendre le passé des différents protagonistes.
Car c’est bel et bien un groupe de personnages hétéroclites qui va tenter de s’emparer de la cargaison d’un train gardé par des soldats de l’Union : d’anciens soldats sudistes qui ont tout perdu dans la guerre civile, des mexicains sans foi ni lois, des zouaves du corps expéditionnaire français, une femme qui a combattu sur les barricades de la Commune, des indiens… Pas sûr que leur alliance de circonstance survive à l’adversité…

Après
Death Mountains (sur un scenario de Christophe Bec) et
Les ombres de la Sierra Madre (de Philippe Nihoul), Daniel Brecht signe donc un nouveau western dont il maîtrise indéniablement les codes… Dès la première page, du cahier historique, on est séduit par la force qui se dégage de ses crayonnés et l’on regrette presque qu’il n’y en est pas plus! Rehaussé par un encrage élégant, son trait de facture classique s’avère particulièrement efficace pour mettre en scène le scénario de Roger Seiter… Ses personnages sont pour le moins convaincants alors que son sens affuté du découpage et du cadrage nous offre de superbes visuels dignes des meilleurs westerns…
Cerise sur le gâteau, le papier choisit pour imprimer l’album rende sa lecture particulièrement agréable…
Porté par un scénario précis de Roger Seiter basé sur une solide documentation et par le trait élégant de Daniel Brecht qui maîtrise parfaitement les codes du genre, l’Or de Morrison s’avère d’ores et déjà incontournable pour tout amateurs de de western.
Avec l’armée, le shérif et les indiens à leurs trousses, le Colonel Morrison et sa bande vont avoir fort à faire pour se sortir du guêpier dans lequel il s’est fourré…
