Huis clos oppressant et horrifique littéralement envoûtant, Espace Vital est une série captivante et dérangeante signée Laurent-Frédéric Bollée et superbement mise en image par le talentueux Fabrice Meddour…

Lorsqu’il se réveille dans un lit où il n’a pas souvenir s’être couché, Garth Sneebs, 43 ans, est loin de s’imaginer à quel point sa réalité a basculé…

Prisonnier d’un hôtel hostile en compagnie d’inconnus nés la même année que lui mais arrachés à des époques différentes, il va rapidement comprendre qu’à la fin de ce jeu pervers dont ils ne connait pas encore toutes les règles, il ne pourra en rester qu’un… Et pour survivre, chacun est prêt à tout…

Avec un art consommé du suspens et de la narration, Laurent-Frédéric Bollée signe un thriller angoissant qui aiguillonne l’intérêt du lecteur dès les premières pages du premier tome pour ne plus le lâcher… Et si l’amorce du récit lorgne du côté du polar, c’est vers thriller fantastique que l’on glisse par petites touches imperceptibles et dérangeantes… Car si on songe d’abord aux Dix Petits Nègres d’Agatha Christie, c’est plus du côté de Stephen King ou de la série Lost qu’il faut chercher les influences alors que la révélation fracassante et vertigineuse qui clôture l’album nous donne la furieuse envie de lire la suite et fin de cette trilogie séduisante et malsaine.

Le trait torturé de Fabrice Meddour et les couleurs inquiétantes de Stéphane Paitreau posent d’emblée une ambiance pesante voir oppressante… D’inspiration cinématographique, ses cadrages accentuent le malaise distillé par cet étrange hôtel qui semble animé d’une vie propre alors que de chaque sombre recoin de ses cases semble pouvoir surgir un ennemi tapi dans l’ombre…

Après un premier tome aussi intrigant que captivant, ce second opus nous entraîne un peu plus loin dans l’horreur alors que le passé de chacun des protagonistes survivants nous est dévoilé, formant un puzzle vertigineux dont le sens échappe encore, tant aux protagonistes qu’au lecteur…

Rehaussé par les couleurs inquiétantes de Stéphane Paitreau, le trait torturé Fabrice Meddour accentue avec une efficacité diabolique l’atmosphère pesante malsaine distillée scène après scène par le scénario intrigant et dérangeant de Laurent-Frédéric Bollée…