Nicolas Juncker et Chico Pacheco poursuivent sur un rythme échevelé leur récit faussement biblique mais franchement iconoclaste qui revisite avec un humour grinçant et déjanté les premières heures du christianisme…

Jérusalem, quelques heures après la disparition du corps du Christ… Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y règne un joyeux bordel…

Dans les épisodes précédents: Déjà troublés par la mort de leur messie, les apôtres traversent des heures sombres alors qu’ils s’échinent à retrouver le corps de Jésus, mystérieusement disparu quelques heures plus tôt… Certains ont été arrêtés par les romains, d’autres sont tombés entre les mains des Zélotes alors que Judas (leur chef, est en burn out), d’autres trafiquotent avec des trafiquants de relique ou de plateaux et tous sont poursuivis par une foule en furie depuis que leur anthropophagie, annoncée aux cours de leur dernier gueuleton, a été révélée au grand jour…

Pour compliquer le tout un envoyé de Tibère aux allures de Klaus Kinski vient remonter les bretelles à Pilate qui aimerait bien pouvoir enfin se laver les mains de toute cette sale histoire… Comme si ça ne suffisait pas et pour ajouter au chaos, les Saducéens et leur terrifiant Paul, alias le Persecutor, s’invitent à la fête!

Bref, les apôtres sont plus que jamais dans la panade… et tout laisse à penser que les choses vont aller de mal en pis!

Tant par la thématique que par son traitement débridé, il existe une délicieuse filiation entre cette série déjantée et la Monty Python's Life of Brian, le tout saupoudré de running gags à la Kaamelott d’Alexandre Astier…

Loin de réduire la voilure, Nicolas Juncker appuie même sur l’accélérateur pour poursuivre son récit choral truffé d’anachronismes et de clins d’œil sur un rythme pour le moins échevelé. Son sens des dialogues et du comique de situation fait encore et toujours mouche d’autant que le trait énergique, expressif et délicieusement caricatural de son complice Chico Pacheco est plus que jamais au diapason…


Contrairement à ce qu’on pouvait légitimement penser au vu de la chute de l’épisode précédent et de la couverture de ce présent album, le terrifique Persecutor reste encore dans l’ombre, scrutateur attentif des actes des apôtres… mais le cliffhanger de ce quatrième opus laisse deviner qu’il va… hum… apporter sa pierre à l’édifice!


Pas besoin de se demander pourquoi le Concile de Trente a préféré occulter ces tragiques événements survenus après la découverte du tombeau de Jésus vide de son principal occupant… Ça aurait sans doute nuit à l’image de marque de l’Eglise catholique, apostolique et romaine!

Nicolas Juncker et Chico Pacheco revisitent à la sauce Monty Python les premières heures méconnues qui ont suivi la découverte fracassante de la disparition du corps du Christ… Pas encore ressuscité mais déjà source d’une sacrée foire d’empoigne, Jésus est l’objet de l’attention de toutes les factions en présence… et il y en a pléthore!

Les apôtres ont beau penser avoir retrouvé le corps du Christ, plus le temps passe et plus leur horizon semble s’obscurcir… Les prochaines heures s’annoncent douloureuses… Pour les deux Jacques (tout court), ce n’est même qu’une question de seconde!

(*) Matthieu 5:3