Eric Adam et Thibaud de Rochebrune poursuivent leur saisissante adaptation du roman de Didier Convard dans laquelle le Prêvot Vittore mène une enquête sur de sanglants évènements survenus à Milan…

1508. Une vague de crime aussi sanglants que macabrement mis en scène endeuille Milan. Vittore ne ménageant pas sa peine pour mener son enquête… Très éprouvé, il est terrassé par une crise cardiaque et les médecins sont des plus pessimistes… Pourtant, il va miraculeusement guérir et reprendre ses investigations… Qui est ce mystérieux Baphomet qui perpétue ces meurtres? Pourquoi le grand Michel Ange a-t-il abandonné le chantier de la Chapelle Sixtine pour se rendre à Milan après une mystérieuse convocation?

Il apparait bien vite que les meurtres qui ont ensanglanté Milan sont liés à la relique de Jean le Baptiste dont l’existence pourrait bien ébranler les fondements même de l’Eglise Catholique… Plusieurs factions se déchirent pour mettre la main sur elle et dans cette lutte occulte réside la clef de l’énigme…

Comme de coutume, le scénario échafaudé par Didier Convard fait la part belle à l’ésotérisme et s’ingénue à remette en cause les fondements de la foi Catholique sur lequel repose le pouvoir temporel et spirituel de l’Eglise. Ce ne serait donc pas dans le Christ que Dieu se serait incarné mais dans son prédécesseur, Jean le Baptiste, dont la tête tranchée par ordre d’Hérode pour satisfaire Salomé contiendrait une parcelle de divin…

La construction scénaristique s’avère audacieuse et envoûtante et les différents arcs narratifs du premier tome se rejoignent et s’assemblent de façon aussi inattendue que convaincante. L’ensemble fonctionne parfaitement et le vieillissant Prêvot Vittore s’avère être un enquêteur aussi brillant qu’attachant… Jusque-là anodin, le rôle de Michel Ange va s’étoffer et prendre une importance centrale dans ce récit où se mêlent croyances, religion, amours et haines… Une chose est sûre: les lecteurs de ce diptyque ne regarderont jamais plus le plafond de la chapelle sixtine de la même façon… Il n’y a guère que la nature du Baphomet qui déçoive quelque peu les attentes du lecteur…

L’ombre de Gilles Chaillet plane sur cet album dans lequel le talentueux Thibaud de Rochebrune redonne vie aux personnages créés par son illustre prédécesseur. Et le fait est que le dessinateur de Bluehope ou du Pinocchio de l’Origine des Contes signe un album parfaitement maîtrisé. Avec force détails, il fait revivre l’Italie de la Renaissance, offrant de très beaux panoramas de Milan. Sa narration s’avère particulièrement fluide et la colorisation de Delf souligne à merveille les différentes atmosphères du récit…

Prenant sa source aux origines du christianisme, cette nouvelle enquête du Prêvot Vittore s’avère particulièrement captivante.

Mêlant avec habilité personnages fictifs et réels, l’intrigue concoctée par Didier Convard et adapté avec efficacité par Eric Adam est mise en image de façon convaincante par un Thibaud de Rochebrune très inspiré. Les auteurs nous entraînent dans le Milan de la Renaissance, creuset d’une lutte occulte sanglante dont dépend peut-être le destin de l’Eglise Catholique…

Espérons qu’après Vinci et Michel Ange, d’autres artistes éminents de la Renaissance seront mêlés à une enquête de Prêvot Vittore…

Ce que j’annonce est juste! Je ne puis vous dire pourquoi mais j’en ai la preuve.le Prêvot Vittore