


Pierre Makyo et Alessandro Calore apportent la touche finale à leur fresque historique et mystique qui nous entraînent en Pays Cathare, dans les années qui suivirent leur chute, à la suite du dernier des Parfaits…
Traqués par l’inquisition, bravant le froid, la faim et la folie, Guilhem et Mariel poursuivent leur quête de la Cathédrale Cachée dans le Mont des Egarés pour y vivre l’ultime épreuve à laquelle ils pensent s’être préparés sans en connaître la véritable nature.
Sont-ils seulement prêts? Malheur à qui s’aventurerait dans le labyrinthe sans être animé d’intentions pures… Certains l’apprendront à leurs dépens…
Près de onze année après le premier tome, Pierre Makyo apporte un point final à son épopée cathare, religion qui semble le passionner depuis sa
Balade au bout du Monde… Encore que plutôt qu’un point final, c’est une boucle qui se referme avec une mise en abîme vertigineuse…
Chargé de mysticisme et de symbolique cathare, l’album pourra dérouter plus d’un lecteur par sa dimension éminemment hermétique. Entre songes, quête spirtituelle et réalité, Guilhem Roché va affronter son destin au cœur du labyrinthe au risque de s’y perdre, alors même que son ennemi Arnaud Gui l’arpente aussi… Nul n’en sortira indemne…

Il fallait tout le talent de Alessandro Calore pour mettre en image cette ultime quête spirituelle et symbolique de Guilhem. Son trait réaliste se teinte de fantastique quand il s’agit de mettre en image les visions allégoriques de Guilhem et son cheminement au cœur du labyrinthe ou le cathare va retraverser les épreuves qui mises bout à bout font l’accomplissement d’une vie, s’avère brillamment retranscrit…
Avec l’Accomplissement, ultime album d’une fresque médiévale et spirituelle, Pierre Makyo et Alessandro Calore achèvent de façon saisissante une œuvre aussi déstabilisante qu’envoûtante…
Au fil des tomes, alors que le récit médiéval cédait la place à une quête spirituelle, Guilhem Roché s’est dépouillé de ce qui l’ancrait dans cette vallée de larmes qu’est le monde matériel pour devenir un être de pure spiritualité, le Parfait Insaisissable… Son affrontement à distance avec l’inquisiteur est celui qui oppose le croyant au fanatique ou la lumière aux ténèbres de l’obscurantisme trouve un étrange écho à notre époque…
Pierre angulaire de Je suis Cathare, ce septième et dernier tome est un album exigeant et contemplatif qui remplit toute ses promesses…
Et n’oublie pas, Gilhem mon frère… La conscience ne s’éteint pas de l’autre côté. Bien au contraire…Arnaud Roché
(*) en référence au disque éponyme de Dead Can Dance