Les prépublications s’annonçaient prometteuse, l’ambiance lugubre à souhait et l’époque victorienne, déformée par le prisme de la vapeur n’est pas pour me déplaire.
Le décor est celui de la Londres Victorienne, celle de Jack l’Eventreur, de Sherlock Holmes et de Conan Doyle. Mais, Steampunk oblige, cette réalité est distendue, la technologie, basée sur les machines à vapeur, s’est développé à outrance et est omniprésente.
Le Steampunk, ère de l’Aventure avec un grand A, et c’est avec fébrilité que j’attendais la sortie du premier opus de cette série prévue en deux tomes. La couverture, magnifique, prépare le lecteur à découvrir une version Steampunk de la sanglante affaire de l’Eventreur, dans une version nécessairement décalée…
Pourtant, si le décorum emprunte au genre Steampunk, ce dernier est assez peu présent dans l’intrigue, de ce premier tome. Il n’est que décor et en définitive, l’exotisme et le décalage qu’aurait pu apporter cette transposition dans un univers proche mais décalé, est étrangement absent, sinon en toile de fond, sans avoir de réel impact sur l’intrigue (dans ce premier tome tout au moins). Les personnages, s’ils sont intéressants, me semblent trop stéréotypés, manquant peut-être d’épaisseur… L’ensemble est toutefois fort honorable et l’on attend avec impatience le dénouement de cette sordide affaire…
On retrouve avec plaisir le dessin étrange et angoissant de Antonio Parras qui distille de la pointe de ses pinceaux des couleurs sombres et brumeuses, au service d’une mise en scène et d’un découpage bougrement efficace…
Une bande-dessinée intéressante dont il faudra attendre la conclusion pour se prononcer plus avant sur l’intrigue et ses mécanismes.
Note : le terme « Steampunk », formé sur « steam » (vapeur), semble avoir été inventé à la fin des années 80, en référence au genre cyberpunk, dont il serait en quelque sorte l’équivalent victorien. (dixit Olivier Legrand)