



Noël Simsolo et Olivier Balez associent leur talent pour entraîner dans un Paris de la Belle Epoque déchiré par l’affaire…
Janvier 1898, château Von Rotstein en Bavière. Des aristocrates sont réunis pour le réveillon de nouvel an, servis par quatre femmes noires qu’ils couvrent d’insultes racistes… L’une d’elle s’éclipse et ouvre une fenêtre pour laisser une complice pénétrer dans la demeure médiévale… Surprises au moment de s’emparer de documents révélant un projet d’assassinat, elles n’ont d’autres solution que de fuir en plongeant dans les douves…
Bientôt poursuivies par une meute de chiens menés par le comte Von Rotstein et ses mercenaires, ils rejoignent leurs complices dans un cirque itinérant qui abrite les membres du groupe Prospero, une société secrète composée de noirs, de juifs, de métèques et de saltimbanques luttant sans vergogne contre les ennemis de la liberté… Ensemble, ils ne tardent pas à se débarrasser de leurs poursuivants, laissant la plupart sur le carreau… Grâce aux documents récupérés, ils peuvent déjouer la tentative d’assassinat contre Theodor Herzl qui vient de fonder le mouvement sioniste lors du congrès de Bâle en 1897…
Leur prochaine mission vise à protéger Clémenceau, journaliste de l’Aurore menacé pour ses prises de position lors de l’affaire Dreyfus…

Dans cette nouvelle série, Noël Simsolo met en scène un groupe vindicatif aux méthodes peu orthodoxes et prêt à tout pour défendre leur idéal de liberté… même à tuer ceux qui menace celle des autres… Racistes, antisémites et fascistes de tout poil ont du soucis à se faire: Prospero est sur leur trace… Comme le suggère une citation et leur signe de reconnaissance, le nom de cette société secrète est sans nul doute inspiré de celui du personnage central de
la Tempête de William Shakespeare… Une chose est sûre : qui sème la haine récolte la tempête…
Romancier et scénariste, l’auteur du
Docteur Radar (avec Frédéric Bézian), des
Miroirs du Crime (avec Dominique Hé) ou des
Mémoires de Marie-Antoinette (avec Isa Python) nous entraîne dans une France déchirée par l’Affaire Dreyfus… Si tout le monde en connaît les grandes lignes, peu sont ceux qui soupçonne l’étendue des remous sociétaux qu’elle a engendré. Le scénariste s’appuie sur ce contexte trouble qui trouve d’étrange résonnances dans notre époque pour tisser un récit de fiction tout à la fois entraînant et dérangeant…

On reconnaît la patte inimitable d’Olivier Balez au premier coup d’œil… Et force est de reconnaître que le trait élégant et stylisé du dessinateur de
L'homme qui ne disait jamais non (avec Tronchet) ou de
J’aurai ta peau Dominique A. et du du
Chanteur sans Nom, (d’Arnaud Le Gouëfflec) s’avère particulièrement efficace pour mettre en scène cet étrange récit dont les racines s’étendent jusqu’aux ruines de la Commune… Le dessinateur fait revivre avec force cette époque troublée et donne vie à des personnages éminemment romanesques jusqu'au-boutiste mais attachants…
Associant pour la première fois sa plume au crayons d’Olivier Balez, Noël Simsolo signe un récit âpre et violent qui nous entraîne dans les coulisses de l’Affaire Dreyfus qui déchaînait les passions et cliva profondément et durablement la société française…
Avec force détails, le scénariste fait revivre le climat délétère de la France et confère à son récit une dimension éminemment feuilletonesque, mélangeant allégrement personnages fictifs et historiques hauts en couleur et proposant des méchants à la mesure du groupe Prospéro…
Les Chasseurs de Haine amorce un diptyque entraînant et prometteur dont nous recommandons chaudement la lecture et dont nous attendons la suite non sans une certaine impatience…
We are stuff as dreams are made on,
our little life is rounded with a sleep.La Tempête, William Shakespeare
(*) la Tempête, William Shakespeare