Jack Manini et Olivier Mangin poursuivent leur série qui nous entraîne au cœur des années 1967 pour un road-movie psychédélique…
Hanté par son passé, celui qu’on surnommera bientôt Jésus Gris plaque sa femme et un boulot prometteur pour errer dans les bois avant de rejoindre les Merry Pranksters du Further, pionniers du mouvement hippie.
Détective privé chargé remmener Jésus Gris à sa famille et de retrouver la fille de Jayne Mansfield, star déchue, Jack Cool a rejoint le bus spatial… Il a rencontré Jésus quelques années auparavant et connaît les raisons qui l’ont poussé à tout plaquer et les stigmates qu’il cache sous sa main gantée…
Leur road-trip psychédélique de ces joyeux lurons leur permettra-t-il de convertir l’Amérique au dieu LSD?
Avec cette série, Jack Manini fait revivre la folle odyssée du Further à travers les Etats-Unis… Mêlant allégrement personnages fictifs et imaginaires, trips sous acide et événements authentiques, il tisse un récit halluciné qui nous entraîne dans les prémisses du flower power…
Parmi ces jeunes en quête du bonheur et rêvant de liberté et de convertir le plus grand nombre au LSD, Jack Cool semble être le seul personnage à peu près lucide à même d’éviter la catastrophe… Il faut dire qu’entre Jayne Mansfield qui poursuit sa descente aux enfers, Anton Szandor LaVey, gourou fondateur de l’Eglise de Santan, Ken Kesey, charismatique auteur de
Vol au-dessus d’un nid de coucou, les fondus de la Ligue de l’Illumination, questions illuminés, on est servi! Sous ces faux airs joyeusement foutraques, l’album s’avère parfaitement maîtrisé, le talentueux scénariste nous ayant par ailleurs concocté une chute vertigineuse ouvrant la porte à une suite particulièrement enthousiasmante…
Porté par les couleurs vives de Yoann Guillé, le dessin inspiré d’Olivier Mangin immerge littéralement dans cette époque bouillonnante. Si ces décors sont sobres mais efficaces, son découpage s’avère particulièrement inventif, retranscrivant de façon graphique la vision distordue des protagonistes sous LSD. Il donne vie à une galerie de personnages foisonnante, tous plus déjantés les uns que les autres, à commencer par ce mystérieux Jésus Gris, personnage mystérieux et par là même particulièrement attachant…
Après la Guerre des Amants, Jack Manini et Olivier Mangin se retrouvent pour signer une série hallucinante et hallucinée qui nous entraîne dans l’Amérique bouillonnante de la fin des années 60 pour un road-trip psychadélique…
Parfaitement maîtrisé sous ses faux airs joyeusement foutraques, le scénario mélange joyeusement personnages réels et fictifs dans un récit oscillant entre réalité et rêves sous psychotropes… Joliment mis en images par un Olivier Mangin particulièrement inspiré l’album immerge le lecteur dans cette époque de tous les possibles, terreau du mouvement hippie…
Avec Acide soit-il, les deux auteurs referment un diptyque enthousiasmant et entrouvrent une porte qui devrait nous conduire au seuil des années 70…
Le meilleur des trips, c’est l’effet placebo de la bonne orange pressée… On peut très bien se désintégrer le cerveau rien qu’en regardant la télévision, ou planer sans LSD. Il suffit d’y croire pour décoller vers la planète rose… C’est le plus fort narcotique du monde!!!Ken Kesey