


L’annonce d’un diptyque qui verrait Enrico Marini mettre en scène Batman avait de quoi réjouir les nombreux fans l’incroyable dessinateur du
Scorpion, de
Rapaces ou des
Aigles de Rome… Après un premier tome particulièrement convaincant, c’est peu dire que la conclusion de ce récit était des plus attendue!
Désireux de satisfaire tous les besoins de Harley Quinn, sa bien-aimée, le Joker n’a pas hésité à enlever une gamine, fille présumée du milliardaire Bruce Wayne qui va remuer ciel et terre pour retrouver sa trace…
Le Joker veut forcer le richissime héritier à acheter pour lui un joyau légendaire comme rançon contre cette fille qu’il aurait eu avec une séduisante serveuse rencontré neuf ans auparavant après une nuit particulièrement mouvementée…
Le criminel le plus dangereux de Gotham City ignore encore qu’il s’attaque à Batman et il est peu probable que le justicier de Gotham City le laisse mener à son terme son plan machiavélique…
Il est évident qu’Enrico Marini a pris un réel plaisir en réalisant cette histoire de Batman, mettant ses pinceaux virtuoses au service de ce ténébreux prince charmant… On y retrouve tout ce qui fait le charme de ce super héros créé apparu en 1939 dans
Detective Comics… Mais entre les mains de Marini, le sombre héros voit sa carapace se lézarder, faisant apparaître un personnage moins froid et plus fragile… et de ce fait plus humain…
Pourtant, comme la couverture pouvait le suggérer, le Dark Knight s’efface devant le Joker qui occupe la place centrale de ce second tome… Un Joker totalement ravagé qui rivalise avec ceux incarné à l’écran par Heath Ledger ou Jack Nicholson… Psychopathe ne s’encombrant d’aucune morale, tour à tour amoureux transi ou hystérique, cruel et violent ou manipulateur, le Joker de Marini fera indéniablement date…

Si le scénario entraînant de l’album s’avère aussi prenant que rythmé, avec une Catwoman qui s’invite ans la danse, le lecteur ne peut manquer de tomber sous le charme des dessins somptueux du dessinateur suisse. Les planches d’Enrico Marini sont un régal pour les mirettes et le soin apporté au cadrage et au découpage apporte à l’ensemble une dimension délicieusement cinématographique. Sublimé par une mise en couleur magnifique, sa vision de Gotham est tout juste saisissante et le dessinateur imprime sa marque à la ville gothique enrichie par des générations de dessinateur…
Le premier tome nous montrait un Batman tourmenté prêt à tout pour retrouver cette fille qui pourrait être la sienne. Ce second opus fait souffler sur l’intrigue ce vent de folie furieuse caractéristique du Joker…
Porté par les dessins somptueux de l’incroyable Enrico Marini, le scénario à grand spectacle de l’album s’avère particulièrement entraînant et s’achève sur un twist jubilatoire et vertigineux qui éclaire le récit d’un lumière nouvelle…
Au vu de ce diptyque, on ne peut qu’espérer que l’auteur suisse présidera une fois encore au destin du Dark Knight comme la porte laissée entrouverte peut le laisser envisager…
Les contes de fées finissent bien. Et ceci n’en est pas un.Le Joker
(*) air connu