Max Costa est né sous la plume du talentueux Arturo Pérez-Reverte dans
Le tango de la vieille garde. Dans ce récit flamboyant et romanesque, l’écrivain espagnol met en scène ce danseur mondain gigolo à ces heures qui, rêvant de savoir ce qui se trouve derrière l’horizon, eut une vie tumultueuse, sensuelle et aventureuse… Comme dans un tango endiablé, sa route va croiser à plusieurs reprises la riche et dangereuse Mecha Inzunza dont il deviendra l’amant… Signé Salva Rubio et Rubén Del Rincon, ce diptyque se propose de nous conter la jeunesse de ce personnage amoral mais envoûtant…
L’album s’ouvre sur le Cap Polonio où Max officie comme danseur mondain… Contemplant l’océan éclairé par la lumière diaphane de la lune, il est submergé par les douloureux souvenirs de sa folle jeunesse lorsqu’il est abordé par une femme fortunée désireuse de danser un tango avec lui… et plus si affinité…
Quelques années auparavant, Max travaillait comme groom à l’Hôtel Ritz, un luxueux palace de Barcelone, agrémentant son quotidien avec quelques clientes généreuses… Filant le parfait amour avec la belle et innocente Nela, fille de son exigeant professeur de danse, ses dons de monte en l’air vont attirer l’attention de Ferran Fontana, fils du plus grand mafioso de la cité catalane. Ce dernier lui propose de s’offrir ses services à prix d’or pour un seul et unique travail… S’il refuse tout d’abord de pactiser avec le diable, il finit par lui céder…
Rien ne se déroulera vraiment comme prévu et, pour fuir Barcelone, Max s’engagera dans la Légion et partira combattre dans le Rif…
C’est d’abord le dessin de Rubén Del Rincon qui attire l’œil… Le dessinateur qui a récemment signé l’impressionnant
El Boxeator avec son complice Manolo Carot fait encore une fois montre de son talent. Souple et élégant, son trait est une petite merveille qui lorgne du côté du septième art alors que les couleurs subtiles et mélancoliques d’Amélie et Christian Lerolle soulignent avec finesse l’ambiance qui baigne chaque scène… Avec un art consommé du cadrage et de la mise en scène, l’artiste espagnol fait revivre avec force détails tant la Barcelone des années folles et son inquiétant et dangereux Raval que la désastreuse Guerre du Rif…
Scénariste du captivant
Monet, nomade de la lumière (avec Efa) et de l’édifiant
Photographe de Mauthausen (dessiné par Pedro J.Colombo), Salva Rubio amorce avec cet album un récit d’aventure éminemment romanesque. Il s’attarde sur la jeunesse tumultueuse de Max Costa qui rêvait déjà d’horizons lointains pour s’extirper des ruelles sombres et pleines de dangers de Barcelone. Son scénario enchaîne des scènes lentes, passionnées, virevoltantes ou violentes dans lesquels Max devra, à l’instar du tango, sans cesse improviser pour rester en vie… Il croisera des personnages hauts en couleurs, fera l’amour, défiera la mort, connaîtra ses heures de gloires et des revers de fortune…
L’album est complété par un intéressant dossier venant préciser le contexte du récit, des bas-fonds du Barcelone des années folles en passant par la guerre du Rif…
Du Cap Polonio aux ruelles interlopes de Barcelone en passant par le Rif, Max parcourt les années folles sur un air mortel de tango…
Porté par le dessin élégant et flamboyant de Rubén Del Rincon, le scénario de Salva Rubio nous conte avec fougue les jeunes années du bouillonnant Max Costa, danseur mondain, gigolo et monte en l’air amoral mais indéniablement attachant né sous la plume alerte d’Arturo Pérez-Reverte qui est à l’Espagne ce que Dumas est à la France…
Le Silence après le Tango est un récit d’aventure sensuel, romanesque et violent qui amorce un diptyque particulièrement enthousiasmant…
Mademoiselle. Parfois cee que l’on veut importe peu. Ce qui importe c’est ce dont la vie nous prive.Max Costa